Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir qui est l'auteur ou l'autrice de la traduction française du poème "Invictus" (1875) de William Ernest Henley.
Je trouve cela vraiment incroyable que ce poème soit cité partout sans que le nom du traducteur ou de la traductrice ne soit mentionné.
Merci d'avance
Elodie L.
Réponse du Guichet
Poème préféré de Nelson Mandela, dont il disait que ses vers l'avaient aidé lors de sa détention, Invictus est mondialement connu et une version française de ce texte circule activement sur le web, dans de nombreuses anthologies ainsi que dans bon nombre de manuels scolaires. Cependant, aucune mention d'un traducteur n'accompagne cette version du poème.
Bonjour,
Malgré des recherches extensives, nous ne sommes pas parvenus à retrouver l’identité de la personne qui a fait la première traduction de ce poème de William Ernest Henley, traduction souvent mentionnée sous le nom de «traduction littéraire». Et pour cause: le recueil Book of verses dont est issu ce texte n’a jamais fait l’objet d’une publication en langue française.
Sans doute une traduction d’Invictus a-t-elle été proposée au début du siècle dans une revue littéraire ou poétique. Peut-être par son auteur lui-même, passionné de littérature française (et plus particulièrement de Balzac et Hugo), lauréat en 1865 d’un prix de langue française pour une traduction d’un recueil de Tennyson qui est conservé dans les collections de la ville de Gloucester, ou peut-être par Valéry Larbaud qui s’est beaucoup intéressé aux poèmes d’Henley, et dont on sait qu’il était un traducteur anglophone passionné.
Larbaud consacrera ainsi plusieurs écrits à William Ernest Henley en 1910: une étude de son œuvre poétique et un article dans le numéro de juillet-août de la revue La Phalange dans lequel il fait mention du recueil dont est tiré Invictus, mais sans en offrir cependant une traduction. De la même manière, l’ouvrage d’André Guillaume intitulé William Ernest Henley et son groupe: néo-romantisme et impérialisme à la fin du XIXe siècle propose une analyse détaillée de ce poème sans en offrir de traduction, le texte y figurant alors dans sa langue originale.
En quête de cette traduction littéraire, nous avons également pris le soin de parcourir l’ensemble des recueils de poésie anglaise conservé dans nos réserves, mais sans plus de succès.
Enfin, les deux autres traductions qui circulent nous proviennent de la série télévisée Les frères Scott (épisode 6, saison 3), et du film de Clint Eastwood au titre éponyme. Malheureusement, l’identité des personnes chargées de traduire leurs scripts et dialogues en français ne figure pas parmi les données disponibles concernant ces deux productions.
Le mystère reste donc entier.