Je souhaiterais connaître l'origine de la devise "PERIT UTVIVAT"
Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais connaître l'origine, l'histoire de la devise "PERIT UTVIVAT", "il meurt afin qu'il vive".
Je vous remercie.
Bien cordialement
Réponse du Guichet

Cette devise accompagne le premier emblème de l'Ordre entier de la franc-maçonnerie rectifiée qui représente un phénix (circa 1778).
Bien que rapidement introduit dans la tradition chrétienne, l'origine de ce symbole se trouve en Egypte antique ou en Asie.
Ainsi que plusieurs ressources en ligne étudiant le Rite maçonnique écossais rectifié l'indiquent, le Phénix serait un symbole majeur du Rite Ecossais Rectifié (ou RER) :
"Le phénix renaissant de ses cendres est un des symboles majeurs du Rite écossais rectifié. Il est l’image utilisée pour le sceau de l’ordre accompagné de la devise «Perit ut vivat». Il semble que son usage ait été défini en 1778 par le code maçonnique des loges réunies et rectifiées, et qu’il doit orner le revers des médailles de loges. [...] Le phénix est donc l’emblème des novices du Rite écossais rectifié, c’est aussi le plus ancien symbole de la maçonnerie parce qu’il est l’image de l’honneur qui ne périt que pour revivre, et de l’ordre qui a péri dans les flammes pour renaître aussitôt de ses cendres. [...] La devise qui accompagne le symbole du phénix «Perit ut vivat» qui se traduit par «il périt pour qu’il vive» introduit une forte dimension chrétienne, l’oiseau représentant parfois la personnalité divine du Christ ressuscité. Il incarne aussi une volonté de survie de l’homme, ou de la vertu théologale de l’Espérance."
"L'ordre décida, en 1778 lors du Convent des Gaules, de faire du Phénix son symbole par excellence : "l'emblème général des Loges rectifiées de France, est un Phénix renaissant de ses cendres avec la légende "Perit ut vivat" (cf. code maçonnique des loges réunies et rectifiées, 1778, chapitre XVI). Pour bien comprendre le Phénix, il faut mieux maîtriser la genèse du rite écossais rectifié. Il y a aussi une allusion à la renaissance de l'Ordre du Temple, après sa destruction. La devise qui accompagne le symbole du phénix, "Perit ut vivat" que l'on traduit par "il périt pour qu'il vive", introduit une forte dimension chrétienne par l'évocation du Christ rédempteur qui, en donnant son sang, a donné la vraie vie à l'homme et sauvé l'humanité. "
- Le grand armorial de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte deThomas de la Sore explique page 36 :
"Le premier emblème de l'Ordre, placé à la droite du Préfet, est un Phénix avec la devise : Perit ut vivat. Le Code des règlements généraux des trois provinces de l'ordre hospitalier (BM Lyon Ms 5479) explique cet emblème ainsi : "C'est l'emblème de la Renaissance des êtres. Il rapelle à la fois la perfection originelle de l'homme, sa dégradation et sa régénération qui furent la base des mystères de tous les peuples qui se sont livrés à l'étude de la religion et de la nature."
- L'encyclopédie, Catholicisme, hier aujourd'hui demain, explicite l'origine même du symbole du phénix :
"Qu'il tienne son origine d'Egypte, comme on le croyait depuis Hérodote, ou d'Asie et transmis par la Grèce archaïque suivant les études les plus récentes (R. Van. De Broeck), cet oiseau fabuleux et magnifique a toujours été symbole de renaissance et de régénération. Doté d'un plumage pourpre, d'où probablement le nom de phénix que lui donnèrent les Grecs, doué d'une étonnante longévité (500 ans ou beaucoup plus selon certains), s'immolant lui-même sur un bûcher et renaissant de ses cendres, ces traits particuliers en ont fait dans l'Antiquité orientale puis occidentale, un symbole de recommencement, un mythe apparenté au cycle quotidien du soleil et même au cycle annuel des crues du Nil, dans un rapport constant avec la génération de la vie."
- La ressource pédagogique proposée par Françoise Lecocq chercheuse au CNRS développe aussi assez longuement les origines de la symbolique autour de cet oiseau mythologique. Nous vous invitons à prendre connaissance de ce riche article.
- Enfin Création et Histoire du Rite Ecossais Rectifié établit bien le caractère théiste du Rite écossais rectifié et explique donc les liens avec la tradition chrétienne du symbole : "le caractère théiste du rite est affirmé dans le premier paragraphe de l'article premier [... ]de la Règle maçonnique à l'usage des loges réunies et rectifiées approuvée au convent général de Wilhemsbad en 1782" (page 153).