Un autre système économique que le capitalisme est-il envisageable ?
Question d'origine :
Bonjour,
Est-ce envisageable d'avoir un système économique autre que le capitalisme ?
merci
Réponse du Guichet
De nombreux travaux de chercheurs en sciences humaines - économie, sociologie, sciences politiques, philosophie, etc. - ont conçu des modèles économiques alternatifs au capitalisme comme ceux de la décroissance, de l’économie sociale et solidaire, de l’écosocialisme, de l’altermondialisme ou de l’économie durable. Nous vous proposons une sélection de sources à explorer ci-dessous.
La question des alternatives au système capitaliste a été posée à de multiples reprises dans l’histoire et reste d’actualité.
Voici donc de nombreux liens pour découvrir et approfondir les ressources numériques et physiques sur ce sujet.
De nombreuses références se trouvent dans cette précédente réponse du Guichet Du Savoir à une question similaire.
En économie, on oppose souvent le capitalisme, basé sur l’économie de marché à l'interventionnisme qui est une politique préconisant l'intervention des pouvoirs publics dans la vie économique d'un pays.
Mais la notion même de capitalisme est nuancée: «La plupart des économies capitalistes existantes sont des économies mixtes, qui combinent des éléments de libre marché avec l'intervention de l'État et, dans certains cas, une certaine forme de planification économique. (source: l’article capitalisme de Wikipédia)
D’autres livres - comme Le capitalisme expliqué à ma petite-fille : en espérant qu'elle en verra la fin de Jean Ziegler - proposent de rompre avec le capitalisme. Dans ce dernier, l’auteur appuie son propos par une critique acerbe du système économique mondialiste qui favorise selon lui les inégalités, l'épuisement des ressources naturelles et les replis identitaires.
De nombreuses réflexions critiques sur le capitalisme sont à découvrir dans le rayon Capitalisme de la BmL
De plus en plus d’organisations alternatives se développent sous le terme générique d’ESS, Économie Sociale et Solidaire mais aussi sous le nom de décroissance, d’écosocialisme, d’altermondialisme ou d’économie durable.
Voici quelques définitions et ouvrages sur ces modèles économiques basés sur d’autres valeurs que celles du marché.
La revue Alternatives économiques, empruntable dans les bibliothèques lyonnaises, est une revue de référence sur les propositions économiques alternatives au capitalisme.
Le rayon Économie sociale et solidaire de la BmL propose de nombreux et stimulants essais sur les modalités d’ajustements économiques pour favoriser l’égalité de tous et le respect de l’environnement. (cf article L’économie sociale et solidaire de Wikipédia).
Les organisations de l'économie sociale adhèrent à des principes fondateurs, parmi lesquels: la recherche d'une utilité collective, la non-lucrativité ou la lucrativité limitée (bénéfices réinvestis au service du projet collectif), une gouvernance démocratique (primauté des personnes sur le capital: «1 personne = 1 voix», implication des parties prenantes).
Cette courte vidéo de France 24 (11 mn), L'économie sociale et solidaire, le business autrement nous explique que l’ESS combine l’activité économique avec un impact social et environnemental. Par exemple, la règle de la lucrativité limitée oblige à réserver la moitié des bénéfices à la réduction des inégalités et de de l'impact environnemental quand l’autre moitié peut aller aux actionnaires.
Dans l’ouvrage, L'économie sociale et solidaire : une utopie réaliste pour le XXIe siècle ? Robert Boyer livre une approche comparative croisant théories économiques et analyses historiques afin de montrer comment l'économie sociale et solidaire peut représenter une troisième voie, entre Etat et marché.
L’écosocialisme (parfois appelé «socialisme vert») est une idéologie politique née dans les années 1970, qui concilie les revendications de l'écologisme et du marxisme. Il émane du constat que la protection de l'environnement est inconciliable avec le capitalisme, dont les modes de production sont avant tout guidés par la recherche de croissance et la valeur d'échange, et du principe que le socialisme représente la seule alternative à ce système économique. Ce courant de pensée a évolué au travers ses interactions avec d'autres tendances de l'écologie politique, telles que la social-écologie, l'écologie sociale, l'écoféminisme, l'écologie profonde, le courant de la décroissance et l'altermondialisme.
La décroissance est un concept politique, économique et social prônant une réduction du productivisme et rejetant la poursuite de la croissance économique comme objectif des politiques publiques. Né dans les années 1970, il s'appuie sur l'idée que la croissance économique (mesurée par des macro-indicateurs tels que le produit intérieur brut (PIB) ou le niveau de population) ne garantit pas (voire contrecarre) l'amélioration des conditions de vie de l'humanité et la durabilité du développement.
L’altermondialisme est un mouvement social promouvant l'idée qu'une autre organisation du monde est possible et qui, sans rejeter la mondialisation, se propose de la réguler. Il connaît son apogée dans les années 2000. De manière générale, il s'oppose au «libéralisme économique» et à la «mondialisation économique des pratiques financières» pour favoriser une économie «plus sociale et mieux répartie». Ces oppositions conduisent à une recherche d'alternatives globales et systémiques à «l'ordre international de la finance et du commerce».
Enfin, l’économie durable, ou économie verte regroupe deux types d'activités: des activités classiques réalisées avec des procédés moins polluants ou moins consommateurs d'énergie, et les éco-activités, dont la finalité est la protection de l'environnement ou la gestion des ressources naturelles.
Ces activités s'inscrivent dans un objectif de croissance verte: il s'agit de favoriser un développement durable et soutenable sur le long terme. Cette démarche engage la responsabilité sociétale des entreprises qui s'y réfèrent.
Pour aller plus loin:
L'économie sociale et solidaire, un modèle économique alternatif
L’article Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire (ESS) ? du portail Economie.gouv
Sur le portail BPI France vous trouverez une définition et les acteurs statutaires de l’ESS : les entreprises de l'économie sociale.