Quelles sources attestent de l'impact négatif de la PAC sur l'agriculture des pays du sud ?
Question d'origine :
Bonjour,
Merci pour tout votre travail. Pour travailler auprès de mes élèves et surtout démonter la désinformation d'Esther Duflo, "économiste du développement" (prix Nobel d'economie, tout s'explique) qui a commis des albums catastrophiques sur la pauvreté des pays du Sud, pourriez-vous trouver des sources grand public démontrant que la PAC et autres politiques agricoles occidentales ont fragilisé les agricultures du Sud (en commençant par le commerce triangulaire bien sûr, mais surtout depuis l'après guerre). Je travaillerai avec ce type de documents avec mes collégiens pour lutter, encore et toujours contre la désinformation...
Merci par avance,
Cordialement.
Réponse du Guichet
Vous trouverez ci-dessous une sélection de ressources traitant des effets négatifs de la PAC sur les agriculteurs des pays du Sud, ou, plus largement, sur les rapports inégaux entre les paysans du Sud et l'agrobusiness mondial. Ayant trouvé très peu de ressources adaptées à un public adolescent sur votre sujet, notre réponse inclut nécessairement des documents d’un niveau plus pointu.
Bonjour,
Dans le cadre d’un cours destiné à des élèves de collège, vous cherchez des documents exposant les impacts négatifs de la politique agricole commune européenne sur l’agriculture des pays du Sud.
Ayant trouvé très peu de ressources adaptées à un public adolescent sur ce sujet, notre réponse inclut nécessairement des documents d’un niveau plus pointu.
Le site de la plateforme Alimenterre met à disposition deux études qui devraient vous intéresser:
- PAC : quelle cohérence avec le développement des agricultures paysannes du sud ? étude co-produite par la Commission Agriculture et Alimentation(C2A) de Coordination Sud et la plateforme Meng Landwirtschaft. (2019)
- Evaluation des impacts de la PAC sur les agricultures familiales des pays du Sud: Comparaison de trois méthodologies, étude Gret-CFSI (2011)
L’étude de Coordination SUD a été commentée dans la presse:
- Les dommages collatéraux de la PAC sur l’agriculture des pays en développement, euractiv.fr, 18 octobre 2019
- Céréales et laits africains souffrent d’une concurrence européenne biaisée, d’après Coordination Sud, Jeune Afrique, 12 novembre 2019
Le podcast Soif de Sens a aussi réalisé 3 courtes vidéos reprenant les points développés par cette étude: Changeons les règles, changeons la PAC!:
Nos exportations absurdes de blé:
Comment notre agriculture détruit le climat:
Le business dangereux du soja:
En complément de ces ressources, nous vous proposons quelques ouvrages présents dans nos fonds:
Chocolaté : le goût amer de la culture du cacao / Samy Manga
À dix ans, Abéna travaille avec son grand-père dans les plantations de cacao, au Cameroun. Ce vaillant petit général des forêts équatoriales va vite prendre la mesure des dégâts humains et environnementaux causés par la monoculture de la précieuse fève à la base du chocolat. Alors que les pays d’Afrique fournissent environ les deux-tiers de la production mondiale de cacao, que se cache-t-il derrière le commerce de cette matière première parmi les plus prisées au monde ? Au Nord, petits et grands raffolent de desserts et friandises, mais sont-ils conscients de la misère que la « cacaomania » inflige à l’Afrique? À travers le parcours d’Abéna, Chocolaté nous révèle le côté obscur de la culture du cacao, emblématique des rapports économiques néocoloniaux qu’entretiennent les multinationales de l’or vert avec les pays du Sud. Pauvreté des producteurs, travail forcé des enfants, empoisonnement aux pesticides, contamination des eaux et des sols, déforestation massive, perte de biodiversité... Pour les pays producteurs africains qui ne touchent qu’une infime fraction des dizaines de milliards de dollars engrangés chaque année par l’industrie, la culture du cacao a un goût bien amer. Dans ce récit vivant où s’entrecroisent habilement l’élan poétique, la transmission de la mémoire ancestrale et l’indignation politique, Samy Manga nous emmène au pays de son enfance, sous le grand manguier où se tient la vente annuelle du cacao. Au cœur de la nuit retentit son cri de rage devant la violence de l’exploitation des ressources et des humains du Continent Premier.
La voie des paysans : d'un commerce équitable à un marché juste / Frans van der Hoff ; traduit de l'espagnol (Mexique) par Matthieu Bameule ; photographies de Lionel Astruc
Nos sociétés font face à une remise en cause évidente de la démocratie «supposée représentative», qui se transforme chaque jour davantage en une ploutocratie irresponsable et obsolète ne parvenant plus à diriger nos pays de façon humaine.
Dans cet ouvrage engagé Frans van der Hoff nous amène à comprendre les problématiques qui traversent la vie des petits paysans et la façon dont ils ont mis en place un mouvement garantissant un marché plus juste et solidaire.
Le paradigme du «bien-vivre», qui se construit en opposition avec la pensée unique rationnelle occidentale, propose un autre chemin plus en lien avec les réalités de terrain, qui permettra de faire vivre les hommes et de protéger la terre.
Géopolitique du blé / Sébastien Abis
Produit vital pour l'humanité, le blé s'invite chaque jour à la table de milliards d'individus. Alors que sa consommation se mondialise, sa production s'avère très inégalement répartie sur la planète. Les changements climatiques et géostratégiques rappellent également la fragilité d'une denrée agricole dont la récolte n'a lieu qu'une fois par an. Quand ce blé vient à manquer et que son prix se met à flamber, c'est l'agitation et la peur.
Nourrir une population en croissance, dans un contexte de raréfaction des ressources et de transformation des rapports de force, constitue l'un des enjeux les plus complexes de ce siècle. Face à ces dynamiques sociodémographiques et à ces disparités territoriales, le rôle du commerce s'amplifie et les stratégies des acteurs s'affirment à propos du blé. Aux défis de sa production durable s'ajoutent ceux du transport et des investissements nécessaires pour que les récoltes en blé puissent être suffisamment mobiles et accessibles afin de suivre la progression de la demande.
Cet ouvrage révèle la permanence du pouvoir du blé dans la stabilité des pays et des relations internationales. Il rappelle avec force le rôle de l'Europe et de la France pour continuer à en faire l'un des produits ambassadeur de la paix à l'heure où certains États tentent de faire du blé une arme de guerre.
Un livre pour comprendre sur quoi se joue une partie de l'avenir du monde; à consommer sans modération.
Vous trouverez peut-être aussi de la matière dans ces numéros de la revue Alternatives Sud :
Un système alimentaire à transformer / sous la direction de Laurent Delcourt
«Plus d’une décennie après la dernière crise alimentaire, la pandémie de Covid-19 a de nouveau mis en lumière les dysfonctionnements et l’extrême vulnérabilité du système agro-industriel mondialisé.
En dépit des engagements de la communauté internationale à éradiquer la faim dans le monde, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire augmente, les disparités se creusent et la crise écologique s’aggrave, à mesure que le modèle d’agriculture commerciale et productiviste se généralise.
Face à ce constat d’échec, un consensus se fait jour sur la nécessité et l’urgence d’une révision en profondeur des systèmes alimentaires. Mais l’orientation d’une telle transformation fait débat.
Reprenant à leur compte la rhétorique du changement, les grandes firmes agro-industrielles entendent garder le contrôle. Fortes du soutien des puissances agro-exportatrices, elles comptent imposer leur modèle de «révolution verte», c’est-à-dire leur approche techno-productiviste rebaptisée «durable», comme seule réponse possible au triple défi de la faim, du changement climatique et de la croissance démographique.
Les mouvements paysans et leurs alliés dénoncent cette mainmise. Contre les nouvelles logiques d’accumulation à l’œuvre, ils en appellent une démocratisation de la gouvernance internationale et à un changement radical de paradigme: la transition vers un modèle de souveraineté alimentaire qui s’appuie sur des modes de production agroécologiques et fasse du droit à l’alimentation une réalité.»
Les nouveaux territoires de l'agrobusiness / sous la direction de Laurent Delcourt
«Une nouvelle et terrible «révolution verte» gagne le monde, l’agrobusiness. Dopée par une demande alimentaire croissante, elle gagne du terrain au Sud et dévaste tout sur son passage. Son modèle commercial et productiviste colonise de nouveaux territoires, du bassin amazonien aux confins de la Papouasie-Occidentale en passant par le continent africain, l’«ultime frontière».
Avec l’appui de gouvernements, d’institutions internationales, d’agences de coopération et d’une poignée de fondations philanthropiques, ce nouveau mode de production et de commercialisation agricole s’impose peu à peu sur la planète.
Pointées du doigt pour leur responsabilité dans la crise alimentaire de 2008 et dans le mouvement d’accaparement des terres qui a suivi, les grandes firmes de ce secteur ont renouvelé leur discours et remodelé leurs stratégies. Comble! Elles se veulent désormais actrices «incontournables» de la lutte contre la faim. Épousant le langage onusien de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, elles se positionnent comme les garantes d’une transition durable et inclusive, axée sur la modernisation des agricultures familiales.
Séduits par leurs promesses financières et techno-logiques, les pays en développement leur déroulent le tapis rouge et scellent avec elles des alliances décisives. Tandis que les organisations paysannes dénoncent l’imposture, les recettes proposées, prétendument «gagnant-gagnant» risquent d’aggraver le morcellement des communautés rurales, d’accentuer la dépendance des petits producteurs et d’accélérer le processus de privatisation des ressources au profit des acteurs dominants.
Fort de la contribution de plusieurs spécialistes de différents pays du Sud, l’ouvrage offre toutes les données factuelles et éclaircit les enjeux actuels et futurs de cette folie agricole et écologique.»
Agroécologie: enjeux et perspectives / sous la direction de Laurent Delcourt
«Pressions sur les terres et les ressources, persistance de la faim, aggravation des inégalités et exacerbation des conflits ruraux, destruction des écosystèmes, exclusion des paysans des «bénéfices» de la mondialisation… l’agriculture productiviste est loin d’avoir tenu ses promesses. Comptant parmi les premiers contributeurs au changement climatique et à la pollution des terres et des nappes phréatiques, l’agriculture productiviste crée les conditions de sa propre perte.
En dépit de ce bilan désastreux, ses promoteurs continuent de la promouvoir, convaincus que les recettes biotechnologiques de l’agrobusiness vont finir par résoudre ces problèmes. Au croisement d’une multitude de savoirs, l’agroécologie entend rompre avec cette logique mortifère. Moquée par les partisans du modèle industriel intensif qui la considèrent au mieux comme une production de niche, au pire comme une régression passéiste, l’agroécologie ne se réduit pourtant pas à un patchwork de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Elle est une alternative. En optimisant à moindre coût exploitations familiales et savoirs paysans, elle devient un puissant instrument de transformation sociale dans les campagnes du Sud. En évitant l’emploi massif de substances importées ou produites par des multinationales, elle constitue un espace de résistance qui échappe à la mainmise des multinationales sur le système alimentaire. Et facilement adaptable, elle se révèle être une composante centrale du projet de «souveraineté alimentaire».
L’agroécologie, Via Campesina, la Confédération paysanne, les agriculteurs qui refusant les OGM et les pesticides dessinent les nouvelles alliances nécessaires pour amorcer la transition agroécologique et enclencher un changement d’échelle vital.»
Emprise et empreinte de l’agrobusiness / sous la direction de Laurent Delcourt
«Architectes et principales bénéficiaires de la libéralisation des échanges agricoles, les firmes de l'agrobusiness ne cessent de renforcer leur emprise sur le système agroalimentaire mondial.
Fortes de leur poids économique et de leur influence politique, favorisées par une batterie de normes internationales taillées sur mesure, elles poursuivent leurs stratégies de concentration à l'échelle de la planète, prélevant une part grandissante de valeur ajoutée tout au long des chaînes productives.
Dopées par la hausse des prix agricoles et le boom des agrocarburants, elles «gagnent du terrain» au Sud, via l'acquisition de grandes superficies fertiles ou la prise de contrôle des opérateurs locaux. Et y imposent «leur» modèle de développement: productiviste, tourné vers l'exportation, socialement excluant et écologiquement destructeur. L'adhésion des gouvernements et des organismes internationaux au discours des grandes firmes sur la «pénurie alimentaire globale qui vient» n'en finit pas d'étonner. Parées de vertus prométhéennes que leur confèrent leurs avancées technologiques, seules ces firmes seraient capables de dynamiser des secteurs agricoles traditionnels «improductifs», en vue de nourrir le monde.
Les mouvements paysans dénoncent cette imposture qui occulte les causes structurelles de la faim.
Au nom de la souveraineté alimentaire et de la diversité agricole, ils s'opposent à un modèle qui signe la fin des agricultures paysannes et la marginalisation des centaines de millions de personnes qui en vivent.»
Pressions sur les terres : devenir des agricultures paysannes / Laurent Delcourt, Eric Holt-Giménez, Saturnino Borras ... et al.
«La crise alimentaire a jeté une lumière crue sur les aberrations du modèle de développement agricole promu dans le Sud. Bien que des récoltes record y soient enregistrées, la faim progresse. Paradoxe tout aussi flagrant, les trois quarts des sous-alimentés sont des ruraux, producteurs eux-mêmes de denrées alimentaires. Imposés dans des conditions d’inégalités extrêmes – foncières, techniques… –, la libéralisation des marchés agricoles et le retrait concomitant des soutiens publics ont conduit à la marginalisation des petites paysanneries du Sud, dans l’incapacité de faire face à la concurrence mondiale.
Certes, les institutions internationales qui reconnaissent aujourd’hui le rôle des agricultures familiales et paysannes dans la lutte contre la pauvreté, ainsi que dans la préservation de la biodiversité, préconisent des mesures d’appui public ou privé. Mais la problématique du contrôle de la terre reste largement négligée.
Les orientations proposées reposent sur un modèle de cohabitation harmonieuse entre agricultures paysannes et agrobusiness. Modèle qui de facto fait l’impasse sur les désastreuses conséquences sociales et environnementales de l’intense concurrence pour l’accaparement des sols, des sous-sols et des ressources que se livrent multinationales et autres investisseurs extérieurs. Les mouvements paysans y opposent l’alternative de la souveraineté alimentaire. Garantie de survie des petites exploitations agricoles – qui représentent 80 % des actifs en zones rurales –, elle suppose d’abord et avant tout l’accès à la terre et la maîtrise des ressources naturelles.»
Et pour finir, nous vous proposons quelques films documentaires sur les dérives de l’agrobusiness et (entre autres) leurs impacts sur les paysans du Sud:
Le business du commerce équitable, Donatien Lemaître
Pourquoi juste consommer quand on peut consommer juste ? C'est la question – sous forme de slogan – que posent les acteurs du commerce éthique. En glissant dans son caddie un produit arborant la mention "équitable", le consommateur fait un choix qui prend tout son sens à l'autre bout du monde. En Afrique ou en Amérique latine, des petits producteurs auront été payés décemment pour produire la matière première. Et ils n'auront pas été contraints de courber l'échine face aux importateurs et aux distributeurs, comme le veut la règle de l'économie mondialisée. Qu'en est-il réellement? Max Havelaar, Rainforest Alliance...: les labels se multiplient et les consommateurs les plébiscitent. Mais quelle réalité se cache derrière les étiquettes? La rançon du succès Du Mexique au Kenya en passant par la République dominicaine, Donatien Lemaître a décortiqué toute la filière. Il montre comment l'idée généreuse du commerce équitable est de plus en plus récupérée par des as du marketing ou des multinationales en quête de virginité, bien loin de l'objectif de ses créateurs. Les premiers à s'en emparer ont été les grands réseaux de distribution: les "consommacteurs" sont prêts à payer leur café plus cher si les producteurs sont correctement rémunérés? Les grandes surfaces ont accordé de plus en plus de place au label "équitable". Mais elles ont parallèlement augmenté leurs marges sur ces produits... Résultat: tandis que les producteurs labellisés gagnent à peine plus que les producteurs lambda (et jamais assez pour sortir de la pauvreté), les grandes enseignes, elles, s'enrichissent. Du côté des producteurs, le système n'est pas forcément plus vertueux: Donatien Lemaître observe que, dans les plantations de bananes de la République dominicaine, des petits propriétaires ayant obtenu le label Max Havelaar exploitent des travailleurs haïtiens sans-papiers. Ainsi, le commerce équitable a ses coopératives, ses programmes de développement, mais aussi ses forçats invisibles… Autre surprise: pour répondre à la demande croissante de bananes équitables, Max Havelaar a accordé son label à de gros producteurs: chez Savid, on produit 150 tonnes de bananes par semaine avec des ouvriers haïtiens mal payés et mal logés, mais dont les papiers sont en règle... Bienvenue dans l'ère de l'équitable industriel! Enfin, Donatien Lemaître s'intéresse aux multinationales de l'agroalimentaire. Et constate qu'au Kenya, le partenariat entre Rainforest Alliance et Lipton (groupe Unilever) a profité à la marque, mais absolument pas aux travailleurs saisonniers des plantations de thé. Où il apparaît que si le commerce équitable était une belle idée, il renforce aujourd'hui essentiellement le système dominant.
Nourrir à tous prix, Yves Billy et Sylvain Roumette
Serons-nous capables de nourrir les 9 milliards d'individus qui peupleront la planète en 2050? Un état des lieux scrupuleux des nouvelles logiques à l'œuvre dans l'aide alimentaire et de leurs potentielles dérives. Chaque jour, la planète accueille près de 220 000 nouvelles bouches à nourrir alors que plus d'un milliard d'individus souffrent toujours de la faim. Parallèlement, les pays industrialisés, pourvoyeurs de l'aide alimentaire via les surplus, voient leurs réserves agricoles diminuer. Les recherches scientifiques de ces dernières années montrent néanmoins que la quantité importe moins que la qualité pour traiter les victimes de malnutrition aiguë ou chronique. Dans le sillage de la firme normande Nutriset, qui produit le Plumpy'Nut, référence des RUTF ("ready-to-use therapeutic food"), les grands groupes agroalimentaires commencent ainsi à investir le marché du nutritionnel en s'appuyant sur leurs réseaux de distribution en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. De leur côté, dans la Silicon Valley, des start-up financées par les géants du numérique (Bill Gates, Google, Facebook…) élaborent des produits nutritionnels "high-tech" censés résoudre les problèmes alimentaires mondiaux. Mais si ces initiatives semblent plus adaptées aux besoins des populations, elles risquent d'aggraver la dépendance des pays du Sud vis-à-vis de solutions ponctuelles et de mettre en péril l'investissement dans les cultures vivrières… Enjeu crucial Agriculture biologique, aliments fortifiés, OGM; spéculation sur les terres arables, croissance démographique galopante…: du Niger à l'Inde en passant par les États-Unis, Yves Billy et Sylvain Roumette étudient les facteurs qui ont conduit à la redéfinition des paradigmes de l'aide alimentaire, et explorent les options qui se dessinent pour l'avenir du monde agricole. Alors que 72 % de la nourriture produite en 2013 provient des petites fermes, donnerons-nous les moyens aux paysans, soumis à la menace des expropriations, de développer les cultures vivrières? Étayée par des chiffres édifiants et des témoignages d'experts, une enquête rigoureuse sur un enjeu crucial du XXIesiècle.
Main basse sur le riz, Jean Crepu
Au printemps 2008, Port au Prince crie famine. Au Caire, à Dakar, les foules africaines envahissent les rues. A Manille, les bidonvilles sont au bord de la révolte. Partout, c'est la même cause: les prix du riz ont explosé. Pourquoi un tel vent de folie s’est-il abattu sur ce marché? Enquête au plus près des producteurs et des exportateurs de Thaïlande, des négociants internationaux à Genève, des importateurs de Dakar, Bamako et Manille, Main basse sur le riz démonte les mécanismes qui ont abouti à la crise de 2008: corruption au plus haut niveau, monopoles abusifs, spéculations qui font payer au prix fort à l’Afrique le riz venu d’Asie. Que se passe-t-il entre le paysan asiatique pauvre qui cultive le riz et le consommateur africain pauvre qui l’achète au bout de la chaîne? Qui sont les acteurs qui portent sur leurs épaules la filière entière ?
Solutions locales pour un désordre global, Coline Serreau
«Les films d’alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s’est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives.» Coline Serreau
Bonne journée.