Comment étaient rémunérés les sonneurs de cloches sacristains aux 18e et 19e siècle ?
Question d'origine :
Bonjour
Puis-je savoir comment étaient rémunérés les sonneurs de cloches - sacristains aux 18 et 19 e siècles ?
je vous remercie
Claire V.
Réponse du Guichet
La rémunération des sonneurs de cloche aux XVIII et XIXe siècles varie. Elle peut prendre la forme de biens en nature issus d'une quête, ou alors une rémunération directe de la commune.
Bonjour,
Tout d'abord, vous pouvez consulter cette question du Guichet, d'ailleurs posée il y a moins d'un mois. La demande porte sur le bureau des Marguilliers. Le site web de l'abbaye Saint-Hilaire y est aussi référencé, très bonne source d'information sur le sujet. Pour la partie XIXè siècle, nous vous invitons à consulter cette page, ainsi que la question mentionnée. Nous vous citons à nouveau les parties qui font lumière sur ce point :
Sous l’empire du décret du 30 décembre 1809, les sonneurs, employés de l’église et non de la commune, étaient nommés et révoqués dans toutes les paroisses par le bureau des marguilliers. Depuis l’ordonnance royale du 12 janvier 1825, cette prérogative accordée aux marguillier sa été limitée aux villes.
Par ailleurs, conformément aux dispositions de l’article 37 du décret impérial du 30 décembre 1809, les sonneurs étaient payés par la fabrique.
Dans plusieurs paroisses le sonneur ne recevait d’autres gages que le produit d’une quête en nature. Cette quête, à laquelle personne n’était tenu de contribuer, était considérée comme un salaire, dont la forme de payement était autorisée par l’usage.
Mais dans les communes où, par tolérance, et en vertu du règlement épiscopal, ou d’une décision particulière de l’évêque, les cloches servaient à un usage d’utilité civile, le Conseil d’État a précisé "qu’il paraît juste, que la commune contribue au payement du sonneur de cloche de l’église, en proportion des sonneries affectées à ses besoins communaux." (Avis du Conseil d’État du 17 juin 1840).
Parmi les réponses déjà fournies par le Guichet du Savoir, vous trouverez également des informations qui peuvent vous intéresser, et notamment sur le rôle des fabriques de paroisse jusqu'en 1904, accompagnées de bibliographie. "
Le même site internet nous amène à croire que les modalités de rémunération étaient similaires au XVIIIe. Si l'on en croit le passage suivant :
Jusqu’au XVIIIe siècle, le sonneur des cloches avait été un clerc; et lorsqu’on commença à employer des laïcs à cette fonction, les conciles ordonnèrent qu’ils fussent revêtus de l’habit ecclésiastique et d’un surplis quand ils paraîtraient dans l’église, qu’ils y allumeraient les cierges, ou serviraient à l’autel (concile de Cologne, en 1536, cap. 16. – Concile de Cambrais en 1565.)
il s'agit ici du changement de régime, en opposition avec le précédent, à savoir le nouvel emploi de laïcs (marguillier) pour sonner les cloches des offices religieux. Ce changement aurait pris effet au XVIIIe.
Pour un complément d'information, il est possible de consulter cet écrit témoignage d'un généalogiste, parlant d'un ascendant qui fut sonneur de cloche au dans les années 1690-1710, donc à l'aube du siècle ciblé :
Sous l’Ancien Régime, le sonneur était choisi et recruté par le curé (les candidats étaient généralement nombreux ). Il était rétribué selon les usages locaux : soit par la communauté villageoise toute entière au moyen de quêtes annuelles dans chaque foyer, soit par une taxation en nature (blé, maïs, vin …) soit encore selon un « tarif des prestations » en fonction de la cérémonie et des moyens utilisés (de la grosse cloche sonnant à la volée à la petite cloche tintée, selon le nombre de cierges allumés, etc ). Alors, selon que vous étiez puissant ou misérable….(vous connaissez la suite !), votre mariage ou vos funérailles n’avaient pas le même volume sonore et frappaient plus ou moins les esprits et les oreilles … Question de tarif !
Les informations correspondent concernant les deux siècles. Tout nous laisse croire que les rémunérations étaient sensiblement identiques, entre ces deux périodes, ce qui semble logique étant donné qu'elles sont très rapprochées.
En plus de la documentation fournie dans l'ancienne question du Guichet que nous vous avons joint, vous pouvez consulter l'ouvrage La marginalité du métier de sonneur de cloches dans Là-Bas de J.-K. Huysmans, dont une partie est disponible en ligne.
Bonne journée,