Quels sont les principaux sites d'empruntes fossiles de dinosaures en France et en Europe ?

Bonjour,

Il n'existe pas de guide recensant les traces de dinosaures sur le territoire français ou européen et il nous a fallut glaner des informations pour localiser ce que nous semblent être les principaux sites.

Pour commencer, nous vous renvoyons sur l'article France, terre de dinosaures, publié sur le journal CNRS qui recense un certain nombre de traces.

Par ailleurs, le site Ressources scientifiques pour l'enseignement des sciences de la Terre et de l'Univers, planet-terre de l'ens Lyon,  consacre divers articles à ce sujet comme Les empreintes et les pistes de dinosaures du Sud-Est du Massif Central : Ucel et Payzac (Ardèche), Saint-Laurent-de-Trèves (Lozère).

Ouest-France, dans l'édition du samedi 20 août 2022 revient sur "Des empreintes de dinosaures au Veillon" et mentionne :

Le site est classé au patrimoine géologique national depuis 2010. Il est l’un des plus importants gisements d’empreintes de dinosaures de France. Bien qu’il soit ouvert librement au public, il est seulement possible d’observer et de photographier les empreintes. Toute tentative de dégradation ou de prélèvement est bien évidemment interdite.
 

Notons une découverte importante dans Le Jura. celle-ci est abondamment relayée dans la presse :

Découvertes en 2004 par Jean-François Richard,les empreintes de dinosaures d’il y a 155 millions d’années de Loulle fascinent.Mais pour combien de temps ? Sur l’utilisation du site, deux visions s’opposent : les élus et les scientifiques.
Ici, à Loulle, ont marché des dinosaures. (...) « C’est un site unique au monde : avec 3 000 m2de surface , il fait partie des dix sites paléontologiques les plus importants du monde », selon Jean-François Richard. Sur place, 1 500 empreintes de dinosaures herbivores et carnivores ont été découvertes, dont l’une des plus grosses du monde, mesurant 1,40m. Ce passionné évoque également la grande diversité d’animaux présents à Loulle il y a 155 millions d’années.

 

Source : Coralie Florentin, "Traces de dinosaures :comment protéger ce site unique au monde ?", Le Progrès. Edition du jura, 18 août 2023.

Ce site avait déjà fait l'objet d'un article dans ce même journal, Le Progrès, le 19 juin 2020 dont voici un extrait :

Le site à empreintes de pieds et mains de dinosaures (sauropodes et théropodes) de Loulle a été découvert à l'automne 2004
Le site de Loulle est un site unique à empreintes de pas de dinosaures, classé parmi les hauts lieux mondiaux de la paléontologie. Au moment de sa découverte, par Jean-François Richard, cette carrière était à l'abandon, couverte de végétation, de cailloux et de blocs de rochers. Le site a été révélé au public en automne 2006 et a fait l'objet de trois chantiers de fouilles paléontologiques en 2007, 2008 et 2009. En 2008, ce fut le plus grand chantier de fouilles paléontologiques de France. Ces fouilles ont été dirigées par PierreHantzpergue, professeur de géologie à l'université de Lyon 1 et Jean-Michel Mazin, paléontologue directeur de recherche au CNRS à l'université de Lyon 1. Des empreintes ont été repérées dans plusieurs niveaux géologiques différents, indiquant le passage d'animaux sur une période de plusieurs milliers d'années. On peut ainsi observer de nombreuses pistes (dont quelques-unes ont été peintes) de sauropodes, (dinosaures végétariens de type brontosaure, brachiosaure ou diplodocus). On peut également observer plusieurs pistes de théropodes, dinosaures carnivores, marchant sur leurs pattes arrière et laissant des empreintes semblables à celles des oiseaux (3 doigts, dont le doigt central plus long que les deux autres).

Le site planet-terre consacre un article à ce site. 

Une autre découverte a eu lieu à La Plagne dans L'Ain et est présentée sur le site du Cnrs.

Le Progrès présente la structure mise en place, Dinoplagne, pour découvrir ces empreintes, dans son édition du 30 mai 2022 :

« Quand le visiteur arrive au bâtiment d’accueil, on le conduit directement sur le chemin d’interprétation, où on remonte le temps sur 150 millions d’années, quand les dinosaures ont investi les terres de Plagne », soulignait Martin Girardon, responsable d’exploitation de Dinoplagne. « Au fil des panneaux qui traitent de la biodiversité, du jurassique et de l’évolution des continents, on arrive jusqu’à la mer et à la plage tropicale qu’était Plagne il y a 150 millions d’années », poursuivait-il.
Le visiteur est ensuite conduit à la canopée, le bâtiment principal où sont conservées les empreintes principales du sauropode, cousin du diplodocus, qui a laissé des traces jusqu’à un mètre d’envergure sur le sol.
 

La Lozère comporte divers lieux présentant des traces de dinosaures.

Parmi ceux-ci, le site du Cnrs revient sur les empreintes de dinosaures géants dans une grotte de Lozere ainsi que le site Planet-Terre : Sauropodes Catelbouc.

Elles sont aussi mentionnées dans Le Monde en date du 15 avril 2020 :

Trois pistes laissées par d'imposants dinosaures, avec des empreintes de pas pouvant aller jusqu'à 1,25 mètre, ont été découvertes au plafond de la grotte karstique de Castelbouc, en Lozère, à 500 mètres sous la surface. Datant du bathonien, une période du jurassique vieille de 166 à 168 millions d'années, elles font partie des plus grandes empreintes de dinosaures jamais trouvées. Les auteurs de la découverte estiment qu'elles ont été faites par des sauropodes grands dinosaures herbivores et soulignent que certaines, bien préservées, montrent des détails
du pied comme des griffes. Le substrat sur lequel ces empreintes ont été laissées se trouvait à l'époque à l'air libre mais des mouvements géologiques l'ont par la suite fait basculer et enfoui sous le sol, pour devenir

Ainsi que dans Sciences et Avenir,Des empreintes de sauropodes au plafond d'une grotte en Lozère (2 avcril 2020)  par Joël Ignasse :

C'est dans une immense salle située à 500 mètres sous la surface du Causse Méjean, en Lozère, qu'ont été découvertes des empreintes de dinosaures sauropodes, les premières jamais retrouvées dans une cavité naturelle. Parvenir à l'intérieur de cet espace de 80 mètres de long, de 20 mètres de large et de 10 mètres de hauteur n'a rien d'aisé. "Pour accéder à la salle aux empreintes de la grotte de Castelbouc, il faut progresser à travers une série de boyaux étroits pendant environ une heure, qui sont occasionnellement noyés lors de fortes pluies" explique Jean-David Moreau, paléontologue à l'Université de Bourgogne Franche-Comté et découvreur des traces laissées par les dinosaures dans le cadre d’une exploration spéléologique menée par l'Association Paléontologique des Hauts Plateaux du Languedoc (A.P.H.P.L.). Originaire de la région et spéléologue amateur, l'universitaire fréquente les grottes de la région depuis de nombreuses années et est rompu à ce genre d'exercice.
(...)
Il a repéré les empreintes un jour de décembre 2015 quand "un des spéléologues qui me devançait s'est retourné vers moi et avec la lampe de son casque a projeté un éclairage rasant au plafond qui a permis de faire ressortir les marques" raconte le paléontologue qui est retourné dans la grotte avec une équipe de recherche et du matériel bien plus conséquent pour les étudier. En fait d'empreintes, il faut d'ailleurs plutôt parler de contre-empreintes car les traces au plafond ne sont pas des enfoncements mais des moulages convexes en trois dimensions, formés par une série de processus de pétrification et d'érosion.

Les dinosaures qui ont laissés ces contre-empreintes vivaient il y a 168 millions d'années durant le Bathonien, un étage du Jurassique Moyen. Ils marchaient sans doute, en troupeau, dans de la boue au bord d'un lagon entouré par une forêt de conifères. Cette boue a plus tard été recouverte par une autre couche de boue, puis une autre, puis encore une...Au final la couche la plus basse s'est transformée en roche et beaucoup plus tard cette roche a été érodée par l'eau qui a formé la grotte de Castelbouc et révélée au plafond de celle-ci les traces laissées par les dinosaures, qui correspondent au moulage du sol de la couche supérieure.

Des titanosaures dans les Causses
Ces traces ont été examinées par une équipe de recherche pilotée par Jean-David Moreau en collaboration avec l’A.P.H.P.L. et des chercheurs du Laboratoire Biogéosciences de l'Université de Bourgogne. En tout, il a été relevé 38 contre-empreintes formant trois pistes dont deux constituent un nouveau type de trace, avec une morphologie inconnue, que les scientifiques ont baptisé Occitanopodus. Quelques unes des marques retrouvées au plafond de la grotte sont extrêmement bien préservées, laissant apparaître la forme des doigts, des coussinets et des griffes.
Quelques unes des empreintes retrouvées au plafond de la grotte. Crédit : Jean-David Moreau.

La région des Grandes Causses est connue pour abriter de nombreux signes du passage de dinosaures. Jusqu'à présent, les traces retrouvées étaient celles de théropodes bipèdes, des dinosaures carnivores qui évolueront pour donner naissance aux oiseaux, dont les pieds sont équipés de trois doigts. Dans la grotte, ce sont des empreintes de mains et de pieds à cinq doigts qui ont été découvertes : "Certaines ont une dimension impressionnante, jusqu'à 1,25 mètres de diamètre. Elles correspondent au passage de gros dinosaures quadrupèdes et herbivores, des sauropodes probablement du groupe des titanosauriformes qui compte dans ses rangs parmi les plus gros animaux ayant existé sur Terre" explique Jean-David Moreau. Il s'agit là de la première occurrence de sauropodes en France pour cette période du Jurassique Moyen et de la toute première confirmation de la présence de sauropodes dans la région des Grandes Causses, toute période confondue. Les sauropodes des Grandes Causses devaient mesurer au moins 4 mètres de hauteur au garrot mais il est difficile d'appréhender leur taille ou d'autres caractéristiques morphologiques juste avec les contre-empreintes. Il faudra sans doute attendre la découverte de nouvelles traces fossiles dans l'une des nombreuses grottes de la région qui n'ont pas encore été explorées. Et il faudra que les premiers qui y entrent n'oublient pas de jeter un œil au plafond pour ne pas les rater !

La Dépêche du Midi le 11 juin 2023 explique que dans le Lot ' "Il y a encore des trésors cachés à la plage aux ptérosaures" (article à consulter sur Europresse). Tout comme Midi Libre présente le 13 décembre 2020
"Les empreintes de dinosaures du Grézac découvertes il y a 60 ans" , imprimées dans une roche dolomitique et datant d'environ 18 millions d'années. 

Vous pourriez aussi regarder le site d'Emosson ainsi que la présence d'empreintes dans Le Gard.

Futura Sciences revient sur sept sites remarquables.

Au niveau européen, nous pourrions mentionner

Les Asturies en Espagne, le long du littoral entre Jigon et Ribadesella avec des traces datant du jurassique et visibles sur les falaises côtières. (voir le site museojurasicoasturias.com/)

Lîle de Skye sur laquelle figurent diverses empreintes de dinosaures dont des stégosaures (voir les articles publiés dans  Sciences et Avenir Découverte d'empreintes de dinosaures géants sur une île d'Ecosse

 et De nouvelles empreintes de dinosaures découvertes sur l'île de Skye, en Ecosse par Joël Ignasse)

Enfin, Le Point le 16 décembre 2021 publie l'article "Des centaines d'empreintes de dinosaures découvertes en Pologne"

Ces centaines de traces, correspondant à des espèces vivant il y a 200 millions d'années, sont extrêmement bien conservées, relate CNN.
C'est une incroyable découverte qu'ont analysée les scientifiques de l'Institut géologique de Pologne. Plusieurs centaines d'empreintes de dinosaures, datées de 200 millions d'années, ont été retrouvées à Borkowice, dans une mine d'argile à 130 kilomètres de Varsovie. Ces traces sont exceptionnellement bien préservées, comme le relate CNN, jeudi 16 décembre.
D'ailleurs, on devine même la surface en écailles de leurs pattes sur les clichés réalisés par les experts polonais. Ces empreintes fossilisées permettent d'identifier le mode de vie de ces dinosaures, partie intégrante d'un écosystème complexe de la période jurassique « Dans les traces laissées par les dinosaures, vous pouvez lire leur comportement et leurs habitudes. Nous avons des traces laissées par les dinosaures qui courent, nagent, se reposent et s'assoient », a réagi le géologue Grzegorz Niedzwiedzki dans un communiqué relayé par CNN.
(...)
Des traces de griffes décelées dans la roche
Parmi ces traces, une empreinte en particulier a attiré l'attention : comme si elle datait d'hier, celle-ci mesure 40 centimètres (signe que son propriétaire devait atteindre les 6 mètres de hauteur), tellement bien conservée qu'on distingue des griffes imprimées dans la roche. Outre les empreintes de dinosaures, correspondant à au moins sept espèces, les scientifiques ont également identifié des fragments d'os provenant d'animaux et de poissons.
D'après les géologues, d'autres traces préhistoriques devraient être décelées prochainement. C'est la raison pour laquelle 200 blocs de roche, truffés de fossiles de dinosaures, seront extraits de la fameuse mine pour être analysés. Si la découverte est si enthousiasmante, c'est parce que la Pologne était, à cette époque, essentiellement sous l'eau. Jusqu'à présent, peu de fossiles de dinosaures ont été retrouvés dans ce pays de l'Europe de l'Est.

Pour ce qui est de l'Italie, il vous faudra partir dans Les Pouilles (voir le site de Tf1).