Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir en quoi consistait le jeu de la "taloche" au XVIIIème siècle ?
Le 17 novembre 1757, le seigneur de Jarnioux prend une ordonnance qui renouvelle toutes celles prises précédemment, ceci afin que personne ne puisse prendre le prétexte de n'avoir pas été informé de ce qui est défendu. Ce document fait partie des archives du château de Jarnioux que M. Gabriel de Clavière nous a aimablement autorisé à photographier. Cette ordonnance est composée de 30 articles qui donnent des précisions sur les devoirs de chacun : aller à la messe le dimanche, ne pas aller au cabaret pendant le service divin, interdiction de chasser, date d'ouverture des vendanges... L'article X que je vous joins précise qu'il est défendu "de jouer dans les places et chemins publics au jeu vulgairement appelé la Taloche....". Quel était ce jeu ?
En vous remerciant par avance de votre réponse,
sincères salutations
Gilles D.
Réponse du Guichet
Voici en quoi consistait "le jeu", si l'on peut le nommer ainsi, de la taloche.
Bonjour,
Nous avons eu de la chance et avons pu trouver, grâce à une collègue, la réponse à votre question.
En effet, l'ordonnance de Jarnioux datant de 1757 que vous mentionnez apparait dans une question posée dans une revue intitulée L'intermédiaire des chercheurs et curieux.
Dans le numéro 358 d'Avril 1883, on peut lire :
" La Taloche : Une ordonnance de police pour la seigneurie de Jarnioux en 1757 porte défense de jouer sur les places et chemins au jeu de la taloche et d'arracher les pierres des murs pour jouer à ce jeu. En quoi consistait cet amusement dont l'usage a disparu complètement ? "
Voici la réponse apportée dans cette même revue :
" La Taloche : C'était un jeu que ni le collabo AC ni moi n'aurions supporté aisément. Il consistait à se lancer simultanément dans les jambes des pierres de toute dimension et très heureux pour les biceps de celui des joueurs qui savait se garer. Voilà pour le sexe fort.
Les poussées, les coups de poing légers directement appliqués sur le dos des garçons par le sexe faible, étaient de la part de chaque jeune fille autant d'indices amoureux. Molière dans le Festin de Pierre, a traduit toutes ces algarades féminines qui étaient fort en usage de son temps chez les habitants des campagnes.
De nos jours cet amusement traditionnel tend à disparaître et contrairement à l'avis du collabo Cophose, il existe encore, mais beaucoup moins couru sans doute qu'aux XVIe, XVIIe et XVIII siècles."
Voilà qui donne un aperçu des "jeux amoureux" de l'époque. Nous n'avons pas trouvé d'autres mentions de cette pratique, et ne pouvons vous en apprendre guère plus.
Toutefois, nous ne pouvons que vous encourager à peut être éviter de reproduire ces comportements qui de nos jours, seraient considérés ... comme un peu extrêmes!