Je n'arrive pas à trouver l'histoire du bâtiment de l'école René CASSIN à Anse
Question d'origine :
Bonjour,
Je rentre d'Anse près de Villefranche-sur-Saône, et je n'arrive pas a trouver l'histoire du bâtiment de l'école René CASSIN, qui a toutes les caractéristiques d'un ancien bâtiment religieux.
Façade principale avec un fronton faisant penser à la présence d'une chapelle, arrière faisant penser aussi à un édifice de culte, inscription sur la façade Hospice.
Merci d'avance pour vos pistes .
Réponse du Guichet
L'école René Cassin d'Anse est sise dans les anciens locaux de l'hospice de la ville. Celui-ci, fondé en 1876 par décret présidentiel, était administré par les soeurs de Sainte-Marthe de l'hospice de Villefranche avant d'accueillir une maison de retraite pour travailleuses sociales.
Bonjour,
Concernant le bâtiment abritant l'école René Cassin d'Anse, nous ne trouvons rien sur le site du Patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes, pas plus que sur la base Monumentum, ce qui indique que ledit bâtiment n'est pas un monument historique classé. Par ailleurs, le site de la Mairie d'Anse et sa page patrimoine ne mentionnent pas l'édifice.
D'après le site data.gouv.fr, l'école René Cassin d'Anse a été créée le 12 septembre 1989 - or les délibérations du conseil municipal d'Anse versées aux Archives départementales ne sont pas postérieures à 1971. Nous ne pouvons donc trouver de renseignement précis par ce biais, et nos recherches dans des sources anciennes comme la base Gallica restent donc infructueuses.
Nous avons toutefois trouvé quelques éléments dans un article du journal Le Progrès du 5 juin 2000, indiquant que l'école se trouve bien dans les anciens locaux de l'hospice :
M. Polivka, inspecteur d'Académie du Rhône, a visité l'école René-Cassin en compagnie de Mme Choffel, inspectrice de l'Éducation nationale, M. Pomeret, maire d'Anse et conseiller général, M. Chorot, adjoint aux Affaires scolaires. Mme Meininger, directrice de l'école, " heureuse mais intimidée, même si ça fait du bien ", a reçu tout ce monde dans " sa " si belle école.Une école qui, si les voix des enfants qui y résonnent, chantaient un peu, nous ferait croire que nous sommes dans une école à La Pagnol. Même si elle s'appelle René-Cassin ! En effet, ces lieux sont beaux. Pensez, un ancien hôpital-hospice construit entre 1877 et 1888, devenu maison de retraite, et en 1989, réhabilité en école publique, suite à une décision municipale de créer une deuxième école pour répondre aux besoins de la commune en pleine croissance. Cette école qui jouxte le château des Tours du 13e siècle propose aux enfants non seulement un cadre magnifique mais des conditions de travail idéales.Un effectif de 110 élèves avec de 20 à 24 enfants qui se répartissent dans les 6 classes.
De fait, un numéro du Journal de Villefranche du 8 juin 1876 consultable du Gallica indique :
Par un décret rendu le 27 mai dernier, sur l'avis du Conseil d'Etat et conformément aux propositions de M. le préfet du Rhône, M. le président de la République vient d'autoriser la création d'un hospice à Anse.
Cet établissement, fondé dans des conditions modestes, ne comptera au début qu'un petit nombre de lits. Il sera desservi par les soeurs de Sainte-Marthe, de l'hospice de Villefranche, et par un médecin de la localité.
Les ressources du nouvel hospice proviennent, pour la plus grande partie de legs et donations et d'une subvention du bureau de bienfaisance. La commune fournira le mobilier.
En 1896, le Tableau des oeuvres et des institutions du Rhône précise que "L'Hôpital d'Anse. - Fondé en 1876. - Desservi par les soeurs de Sainte-Marthe. - Reçoit gratuitement les malades indigents de la commune, et les autres moyennant une indemnité de 2 fr. 50 par jour."
En 1937, selon la Revue hospitalière de France, ce prix est monté à 10,20 F./jour.
En 1952 enfin, les Feuillets de l'Association nationale des assistantes sociales annonce fièrement, au sein de l'hospice, l'ouverture du "premier foyer pour les travailleuses sociales âgées", qui jouiront donc d'un espace au 1er étage de l'édifice.
Le moteur de recherche de Gallica vous fournira l'accès à d'autres détails anecdotiques sur l'hospice d'Anse, tandis que l'ouvrage Anse 1939-1945 [Livre] : une petite ville dans la tourmente de Bernard Descroix ; avec la collaboration de Michel Chinal, vous apprendra avec quel dévouement les soeurs de l'hospice menèrent les opérations de sauvetage suite au bombardement du 28 août 1944, sous la direction de la soeur Jeanne Bonnetin qui, selon Revue des établissements & des oeuvres de bienfaisance, avait déjà été décorée en 1933.
Quelques documents de notre fonds pourraient contenir des informations complémentaires. Nous n'avons pu les consulter pour des raisons de télétravail mais le ferons dès notre retour et vous tiendrons au courant de toute découverte significative :
- Histoire du nom des rues, Anse [Livre] / Guy Jouannade ; préface de Daniel Pomeret,...
- Enigmes de la Libération [Livre] : Anse, 3 septembre 1944 / Guy Jouannade
- Le canton d'Anse / [Livre] / Théodore Ogier
- Images d'Anse, 1870-1939 / [Livre] / Michel Chinal ; collab., Gérard Ruet
- Le canton d'Anse [Livre] : l'histoire et l'anecdote / par le Dr Morin et C. Mercier ; images de P. Janin
- Anse [Livre] / Département du Rhône, [Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques] ; [sous la dir. de Henri Hours]
Bonne journée.
Complément(s) de réponse
Bonjour,
En complément à notre réponse précédente, nous avons exploré notre fonds à la recherche de précisions, pour un résultat un peu maigre : seul, dans Histoire du nom des rues, Anse, Guy Jouannade évoque notre édifice qu'il replace ans le temps long :
Saint-ROMAIN fut simultanément une basilique, un cimetière et un hôpital. "L'hôpital mentionné dès 1359, ne cessa jamais ses activités et fut transféré près du château des Tours en 1876. " Une autre source indique une date plus ancienne : 1317, car le testament de Simon RIGAULT, chevalier, mentionne une donation en faveur de l'Hôpital Saint-ROMAIN d'Anse.
Bonne journée.