Dans quelles conditions sont produits les pains d'argile utilisés par les potiers ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je m'interroge sur les conditions de production des pains d'argile qu'utilisent les potiers.
* Où et dans quelles conditions sont-ils produits ? Est-ce une production délétère pour l'environnement ? Si oui, y a-t-il des approvisionnements locaux et plus respectueux de l'environnement ? Y a-t-il des potiers, en France, soucieux de cet aspect ?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
C'est une question qui semble au coeur des préoccupations actuelles à la fois des chercheurs, des exploitants de carrières et des céramistes.
Bonjour,
Vous posez plusieurs questions autour de la production d'argile pour la céramique. Avant de les prendre une par une, notons que le Blog du bol recense les différentes sortes d'argiles utilisées en céramique.
Où et dans quelles conditions les pains d'argile sont-ils produits ?
Le site du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) édite une carte de l’exploitation française de kaolin et d’argiles kaoliniques.
Près de 400 000 tonnes de kaolin et d’argiles kaoliniques sont extraites chaque année en France à partir de 41 carrières.
Le rapport correspondant vous donnera de plus amples précisions.
Ce rapport rappelle qu'évidemment le kaolin n'est pas exploité seulement pour la céramique. Papier, matériaux réfractaires et isolants, bétons et ciments, applications en médecine et produits pharmaceutiques, applications en cosmétique figurent parmi les autres usages du kaolin. Cela peut être à prendre en compte pour votre question.
Concernant les conditions de production, voyez la page 62 du rapport ("Modes d’extraction").
Vous pouvez aussi consulter d'autres sources pour avoir des exemples de carrières et observer de manière plus concrète le système d'exploitation. Quelques sites parmi d'autres :
Autre site qui aborde l'exploitation de l'Argile de soufflenheim
Est-ce une production délétère pour l'environnement ?
C'est une question en effet discutée.
D'abord vous pouvez voir ce mémoire, Impacts environnementaux causés par l’extraction d’argile dans la municipalité d’Ibiassucê-BA, qui analyse précisément cette question non pas pour la France, mais pour cette municipalité dans la région de Bahia au Brésil.
Ensuite dans L'encyclopédie de l'énergie, Jacques Julliard, spécialiste de la gestion de l’énergie, traite cette question de la "dualité entre matières premières et énergie utilisée pour les transformer et les transports". Les pains d'argile ne sont pas directement le centre de la réflexion néanmoins l'exploitation de la terre se retrouve dans certains tableaux. C'est intéressant.
Y a-t-il des approvisionnements locaux et plus respectueux de l'environnement ?
Les approvisionnements locaux sont courants. De nombreux sites en témoignent. Certains vantent par ce biais le recours à une exploitation respectueuse de l'environnement.
Sur la page Je construis terre cuite, une interview aborde cette question du local et de l'impact écologique.
Le site Biobric interroge "Comment gérer de manière responsable une ressource renouvelable comme l’argile ?"
Vous pouvez voir comment ces questions sont traitées en Italie avec un article en français sur Ceramica.info.
Y a-t-il des potiers, en France, soucieux de cet aspect ?
C'est aussi un sujet couramment abordé sur les sites des céramistes. Nombre d'entre eux inscrivent leur activité dans une démarche écologique. Ils interrogent en conséquence régulièrement le mode de production de leur matière première.
Ainsi, sur Atelier Terre source, du point de vue des artisans, on se demande : "la céramique peut-elle être écologique ?"
Idem sur céramiste.net : "la céramique, une pratique « écologique » ?"
On en parle aussi sur Oui artisan avec en outre la question du recyclage de l’argile.
Même question sur Les céramiques nantaises.
Joëlle Wanet est plus critique: "faire de la céramique n’est PAS écolo". Mais elle donne des pistes pour " choisir des matières premières les plus neutres possible".
La dame Jeanne quant à elle veut expliquer "pourquoi la céramique est une catastrophe pour la planète ?".
Nature en terre s'engage à "avoir une démarche respectueuse de l’environnement et de l’homme." Elle explique comment.
Sur Oyera, argument à l'appui, on relativise l'impact environnemental comparé à d'autres pratiques.
Nous espérons que la consultation de ces divers documents vous permettra de vous faire une idée plus précise du problème.
Bonne journée,