Je souhaite avoir le pourcentage de pente d'une rampe ?
Question d'origine :
Quel pourcentage de pente, pour une rampe construite en pierres (ou taillée dans la roche), un cheval monté par un cavalier peut-il parcourir en montant et en descendant ? Et sans cavalier ?
(Question relative à une thèse en archéologie médiévale en cours)
Merci d'avance pour votre réponse.
Réponse du Guichet
Il ne semble pas exister de limitation d'inclinaison pour les pentes encore aujourd'hui. Il n'en existait donc probablement pas au moyen-âge. Tout dépend donc du cheval. Cela reste une question de bon sens, surtout avec un matériau aussi glissant que la pierre.
Bonjour,
Les réglementations concernant les pentes, hors rampes d'accès pour personnes à mobilité réduite, ne semble pas connaître de grandes limitations. La station du métro C à Croix Paquet, Lyon, sert de bon exemple pour nous montrer jusqu'où ces terrains peuvent aller. Cette dernière possède une inclinaison record de 17,4°.
Les chevaux sont capables de monter et descendre des pentes, cela fait même partie de leur instinct de proie, ils ont, dans la nature, une tendance naturelle à se rendre sur des terrains élevés pour surveiller les alentours : voir cet article sur Natural Innov
À l’état sauvage, le cheval a un statut de proie. C’est pourquoi, il choisira de vivre dans de vastes espaces à la vue dégagée pour voir arriver d’éventuels prédateurs et alerter le groupe. C’est aussi la raison pour laquelle, il est toujours aux aguets !
Vous pouvez aussi admirer leur talent sur cette vidéo, avec certes un peu moins de poids scientifique, mais qui nous rend bien compte de leur aptitudes :
On constate que les chevaux parviennent à se frayer un chemin à travers ces pentes très prononcées. On voit aussi qu'ils ne sont pas aussi à l'aise que sur du sol plat (et c'est très logiquement naturel). Difficile de les imaginer avec un cavalier dans ces conditions-là. Leur énergie s'en trouve très nettement diminuée. Sur un article publié par le site Faire à Cheval on peut lire :
La topographie de la zone où travaille le cheval possède également une incidence sur l’effort qu’il aura à produire. Le cheval perd 50% de ses capacités sur une pente à 10%.
Il va sans dire qu'il devient très vite dangereux pour le cheval mais aussi pour le cavalier de pousser les montures dans de telles inclinaisons. Ajoutez à cela le revêtement, à savoir la pierre, d'un aspect lisse et très facilement glissant, et le danger devient de plus en plus grand. Cet article sur un blog retraçant l'histoire du Cable Car à San Fransisco parle d'un accident qui causa la mort de 5 chevaux, dans une pente à 8° seulement. Ces derniers tiraient une voiture, et ont glissé sur les pavés mouillés.
On ne peut donc que supposer que faire grimper des chevaux sur une pente en pierre peut très vite s'avérer être une mauvaise idée. Difficile de fournir des détails et des données géométriques précises sur la pente, mais les accidents devaient probablement aussi avoir lieu au moyen-âge, donnant de bonnes raisons d'éviter ce genre de terrains avec, ou même sans cavalier, selon les conditions météorologiques et la force de la montée/descente.
en espérant vous avoir aidé,
Complément(s) de réponse
Bonjour,
En complément de cette première réponse, nos collègues du département arts ont fait de nouvelles recherches et ont regardé du côté des rampes du type de celle que l'on trouver à Amboise... mais ils n'ont trouvé aucun autre élément et ils sont donc repartis du côté du cheval :
«Votre question relève de deux domaines principalement : celui de l’anatomie des équidés, de la physique et de l’architectonique médiévale.
Nous n’avons pas d'éléments qui nous permettent de répondre de façon chiffrée à votre question.
Concernant un cheval évoluant sur une pente, cet article publié sur vet-alfort.fr, indique clairement les incidences biomécaniques sur ce type de terrain.
D’autre part, tous les chevaux ne montent pas les pentes de la même façon puisque étant tous différents morphologiquement et mentalement.
Si l’on s’attache aux capacités morphologiques des équidés en question, il convient de considérer les différentes races de chevaux. Leur capacité à gravir une pente dépend de leur métabolisme. Notons cette information :
“Le cheval perd 50% de ses capacités sur une pente à 10%.”
source : reseaufaireacheval.fr
La capacité des chevaux à descendre une pente dépend plutôt de l’aptitude musculaire et tendineuse des antérieurs principalement sollicités.
Dans les deux cas, descendre ou monter, le pourcentage de la pente que peut parcourir un cheval dépend aussi de ses capacités mentales (réflexe de préservation suite au déséquilibre provoqué par la descente, non confiance en l’humain à l’amener sur un terrain à la topographie inhabituelle).
source :training.arioneo.com
Selon l’histoire de l’usage des chevaux à l’époque médiévale (voir l'article publié sur wikipedia), les humains utilisaient à la fois des chevaux types poney (1.30 au garrot) pour tracter des chariots et des chevaux dits lourds (comme le Shire) pour d’autres tâches.
Aussi, la construction d’une pente artificielle est corrélée avec le type de chevaux utilisés.
En fonction du type de chevaux dont vous parlez dans votre mémoire, vous pourriez appliquer la formule mathématique suivante :
“• Mathématiquement, le coefficient k (en pourcentage), dû aux frottements et/ou à la pente est égal au rapport entre l’effort de traction F (unité = le kilogramme) que le cheval doit réaliser, et le poids du chargement p (unité = le kilogramme) “
source :mediatheque.ifce.fr
Sur les constructions médiévales comprenant des zones dédiées aux équidés, nous n’avons pas trouvé de références concernant strictement l’architectonique des pentes artificiellement construites par l’humain.
Vous pourriez consulter les références suivantes sur l’architecture médiévale et le cheval :
En archéologie :
Le cheval dans le château : L’exemple du château du Guildo aux xie-xvie siècles
Un exemple d’étude en archéologie d’une écurie au Château de Caen: D’une forge imposante à une écurie de la Renaissance au château de Caen
évolution d’un édifice lié au cheval entre le xive et le xvie siècle
En architecture :
Les écuries de châteaux français
Architectures équestres : hauts lieux dédiés au cheval en Europe