Je cherche à me documenter sur les relations entre les différentes espèces d'oiseau

Bonjour, 

Loin de nous l'idée de vouloir remettre en question vos talents d'ornithologue, mais nous pensons que ce que vous appelez "hirondelles" sont en réalité des martinets noirs ou alpins. La confusion est fréquente à cause de la forme de ces oiseaux, assez similaire. L'hirondelle est un oiseau bien ancré dans l'inconscient collectif, tandis que le martinet l'est nettement moins, c'est pourtant bien ce dernier qui est le plus commun en France, notamment en ville ! Vous pouvez consulter ce PDF qui nous vient de la métropole, appelé Hirondelles et martinets de la Métropole de Lyon. A la page quatre figurent plusieurs cartes illustrant à quel point l'ampleur de la nidification est grande pour le martinet noir contrairement aux hirondelles de fenêtre et rustiques.

Si jamais, l'image ci-dessous devrait mettre un terme à vos doutes. 

Concernant l'affrontement que vous mentionnez, entre ces fameux martinets et un corvidé (probablement une corneille noire), vous ne croyez pas si bien dire lorsque vous parler de "défendre son pâté de maison". Les corneilles noires défendent leur territoire par divers moyens lorsqu'en période de nidification mais aussi après leur reproduction, (nous sommes aujourd'hui précisément dans cette phase de l'année pour ces oiseaux). Certaines de ces modalités se traduisent par des vols d'intimidation ou des comportements appelés cawing Display ou encore bowing display comme nous l'explique le site que nous sourcerons plusieurs fois au cours de cette réponse : oiseaux.net. (formidable base de données collaborative concernant ces animaux volants qui sont nos proches voisins urbains). Tout oiseau approchant la zone délimitée par le couple de corneilles noires se voit notifié du mécontentement de ces dernières par un râle rauque et menaçant, ou bien d'une intimidation aérienne. Ces corvidés que vous avez observés étaient donc très probablement en train de défendre leur habitat ! 

Nos recherches concernant une potentielle bibliographie des relations éthologiques entre oiseaux se sont avérées aussi peu fructueuses que les vôtres. Quelques thèses sont disponibles sur HAL ou bien Cairn, parmi d'autres bases de données, mais toutes sont centrées sur les relations et la cohabitation entre humains et oiseaux. Ces relations et comportements que vous cherchez sont cela dit décrites dans un ouvrage présent à la BML, à savoir : le comportement des oiseaux d'Europe ; Armando Gariboldi, Salamndre, 2018. Ce grand et riche livre recense comme son nom l'indique un vaste panel d'espèces et leurs habitudes de reproduction, nidification, leurs traits comportementaux caractéristiques ainsi que les interactions inter-espèces, mais aussi avec les autres oiseaux ! Toutes ces bribes d'informations peuvent aussi être trouvées sur des sites spécialisés, comme Oiseaux.net. Il faut simplement s'attarder sur chacune des espèces plutôt que s'attendre à trouver une description générale des comportements de plusieurs oiseaux différents. 

Pour vous aider dans cette recherche, les principales espèces fréquemment observées sur Lyon sont : les pigeons ramiers et bisets, la tourterelle turque, les moineaux domestiques, les mésanges bleues et charbonnières, le rouge-gorge, la fauvette à tête noire, la bergeronnette grise, le pipit des prés, le grand corbeau, la corneille noire, la pie, le choucas des tours, le merle, le martinet noir et alpin, les étourneaux (que vous connaissez bien après leurs nombreuses danses au-dessus de la bibliothèque de la Part-Dieu), le cygne tuberculeux, le grand cormoran et encore d'autres. Ces pistes devraient vous donner quelques idées de pages à consulter.

Toutes ces relations et interactions dépendent principalement du mode de vie des espèces, et bien souvent des chaines de prédation. Parmi les exemples qui nous sont proches, vous avez à juste titre cité les corneilles qui défendent farouchement leur territoire. Les choucas des tours (corvidés très semblables aux corneilles) vivent en d'impressionnants et bruyants dortoirs communautaires, dont deux très aisément constatables situés sur le boulevard du 11 Novembre 1918, et sur la place Guichard. Les étourneaux se regroupent l'hiver en d'immenses nuées pour tromper les prédateurs. Ces "prédateurs", comme le faucon pèlerin (dont un couple a élu comme lieu de nidification la tour Silex 2, proche de la bibliothèque de la Part-Dieu) se nourrissent d'autres oiseaux qu'ils capturent au vol. Cette espèce est d'ailleurs une des plus rapides au monde, avec des vitesses en piqué atteignant les 350 km/h, de très redoutables chasseurs. Les pigeons en sont également les cibles. Ces derniers vivent en cohabitation pacifique avec les tourterelles turques et les moineaux. Les particularités et spécificités de la vie en société des oiseaux sont aussi vastes qu’intéressantes, nous ne pouvons que vous conseiller de consulter les pages d'Oiseau.net ou de tourner celles de l'ouvrage d'Armando Gariboldi. 

En espérant vous avoir aidé,