Je cherche des informations sur l'efficacité des campagnes de vaccination obligatoires
Question d'origine :
Bonjour, je voudrais avoir des informations sur l'efficacité des campagnes de vaccination obligatoires : nombre de cas+décès de chaque maladie avant et après la mise en place des campagnes de vaccinations. Merci d'avance.
Réponse du Guichet
Depuis 2018 la France a étendu au nombre de 11 les vaccins obligatoires pour tout enfant né sur son territoire. Voici quelques données consultables sur les sites de l'INSERM et vaccination-info-services qui vous permettront de mesurer l'efficacité des campagnes vaccinales sur le temps long ainsi que la décrue du nombre de cas/décès des maladies combattues.
Bonjour,
En France, la loi du 30 décembre 2017 a étendu à 11 le nombre de vaccins obligatoires pour tout enfant né à compter du 1er janvier 2018. 8 vaccins supplémentaires, qui étaient auparavant uniquement recommandés, sont venus s'ajouter aux 3 vaccins imposés jusqu'alors (diphtérie, tétanos, poliomyélite).
Voici la liste des 11 vaccins obligatoires depuis le 1er janvier 2018 sur le site de l'Assurance maladie. Certains ajustements peuvent être nécessaires selon les territoires ou les corps de métiers, (comme le vaccin contre la fièvre jaune en Guyane) :
De nombreuses données relatives à chaque vaccin sont à retrouver sur le site vaccination-info-service.fr, dont notamment la rubrique "efficacité et impact" dans le menu déroulant.
Par exemple, si nous prenons le cas de la rougeole, les études font remonter un taux d'efficacité de près de 100% après administration des deux doses du vaccin. Une chute de décès de 62% est estimée entre 2000 et 2019. 26 décès seraient encore à déplorer entre 2008 et 2020 pour 30 000 cas déclarés mais le site rappelle qu'avant la vaccination massive des nourrissons, la France comptait jusqu'à 600 000 décès par an dans les années 1960 notamment (voir cet article du Monde : Rougeole : le casse-tête face à la flambée mondiale, 2019). Le site précise que parmi les 30 000 contaminés, 89% des cas sont survenus chez des personnes non ou mal vaccinées.
Mais le vaccin contre la rougeole n'est peut être pas le plus parlant pour répondre à votre question, l'imposition de la vaccination contre la Ror (rougeole, oreillons, rubéole) en 2018 est venue verrouiller une couverture vaccinale déjà largement déployée. En ce sens, prenons plutôt pour exemple cette fois-ci l'un des trois premiers vaccins obligatoires en France, comme par exemple celui contre la diphtérie (obligatoire depuis des lois de 1938, 1948 et 1966, les rappels étaient eux recommandés). En 1945, alors que la campagne vaccinale commençait à s'organiser doucement en France, on enregistra plus de 3000 décès pour 45 000 cas recensés. Aujourd'hui la France n'en compte presque plus depuis plusieurs années (5 environ en 2016) même si une petite recrudescence de cas a été constatée au début des années 2000.
Vous pouvez compléter vos investigations pour chaque vaccin obligatoire ou non en vous rendant sur la page Les maladies et leurs vaccins. Vous retrouverez des informations similaires souvent illustrés de graphiques pour chacun des vaccins.
Retrouvez plus de documentation, de vulgarisation d'études sur la vaccination dans les dossiers et articles de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) : vaccin et vaccination - un bénéfice individuel et collectif. Nous vous conseillons également la lecture du quatrième bilan annuel (2023) des vaccinations obligatoires des nourrissons, publié comme chaque année par Santé Publique France.
Une baisse confiance vis à vis de la vaccination est observée en France. Afin de mieux comprendre ce phénomène, Santé publique France avait réalisé en 2017 une étude qualitative sur les connaissances et perceptions sur la vaccination de la population générale en France. Nous vous transmettons également ce petit extrait tiré d'un article de la revue Esprit, publié en 2016 : Les réticences contemporaines vis-à-vis de la vaccination, de Frédéric Orobon (disponible avec un accès à Cairn) qui compile les arguments essentiels qui justifient l'efficacité discrète des vaccins :
Ces arguments prospèrent d’autant plus que la vaccination s’adresse à des personnes en bonne santé pour les prémunir d’une maladie qu’ils risquent d’attraper, mais qu’ils n’attraperont peut-être jamais. D’autre part, étant vaccinés, nous avons peut-être été au contact de l’agent infectieux contre lequel le vaccin nous a protégés, mais nous ne l’avons pas su ! Par conséquent, même si au niveau populationnel, l’efficacité de la vaccination est incontestable, son mode opératoire fait que nous ne percevons pas son bénéfice et ce d’autant moins que le risque contre lequel le vaccin nous protège, n’est pas vu non plus. Enfin, dans les pays développés, nous avons perdu le souvenir des grandes épidémies infectieuses. Ainsi, la paradoxale invisibilité des bénéfices vaccinaux, ajoutée à la perte de ce souvenir font que les effets indésirables dus ou attribués aux vaccins sont désormais surexposés. On peut donc dire que l’argumentaire anti-vaccinal, ou, à tout le moins, « vaccino-sceptique », prospère d’autant plus que la vaccination est victime de son succès, en ce que, dans certaines aires géographiques, grâce à la vaccination de masse, certaines maladies infectieuses sont désormais invisibles
Bonne journée,