Pourquoi y-a-t-il plusieurs noms au 131 rue gryphe ?
Question d'origine :
Pourquoi il y a plusieurs noms au 131 rue gryphe, "tsf, crouton, café comptoir", a-t-il une histoire sur ce batiment ?
Réponse du Guichet

La double indication "TSF-café-comptoir" et "Croûton" est en effet trompeuse : le 131 rue Sébastien Gryphe est occupé par le restaurant le Croûton, mais les gérants ont fait le choix de ne pas effacer l'enseigne d'un ancien établissement, le TSF, actif dans les années 2000 et 2010. D'ailleurs le lieu est très probablement un débit de boisson depuis le XIXè siècle.
Bonjour,
Le 131 rue Sébastien Gryphe, situé à l'angle de la rue Jaboulay, est occupé par un restaurant sobrement appelé Croûton. Si son enseigne est surmontée d'une autre, indiquant "TSF - café comptoir", il ne faut pas s'y tromper : c'est le nom d'un établissement précédemment situé à la même adresse.
Nous avons pu retracer une partie de l'histoire récente du lieu grâce à l'offre numérique de la BmL. Europresse nous a en effet permis de retrouver des articles de la presse locale où nous apprenons que le TSF - café comptoir a été ouvert en 2001 par Thierry Cartellier :
L'homme a investi il y a deux ans et demi dans un bar rue Sébastien-Gryphe baptisé « TSF ». « L'endroit dans lequel j'aurais aimé aller en tant que clients. » Pas un lieu à vocation musicale, non. Mais des soirées-concerts ponctuelles, organisées certains dimanches, de 18 heures à 21 heures. Toutes les 5 à 6 semaines en moyenne. « Pas forcément des groupes de la région », précise-t-il, le « système-D » avec des formations rock n'blues. « La formule plaisait. » L'établissement prend vie.
Mais tout bascule pour lui à l'automne 2002 : une pétition est lancée dans le quartier, pointant du doigt des nuisances sonores. « Le document a été lancé par des gens installés dans l'immeuble voisin, à l'angle des rues Gryphe et Jaboulay. De nouveaux voisins que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer », souligne-t-il, « la pétition a été transmise au commissariat notamment. J'ai tout arrêté du jour au lendemain et organisé, à la place, des soirées vidéos. » Une enquête est lancée fin 2002 par le service hygiène et santé de la direction de l'écologie urbaine de la Ville de Lyon. S'en suit une mise en demeure et l'obligation de faire procéder à une étude d'impact par un organisme agréé.
Source : Le Progrès - Lyon, samedi 8 novembre 2003.
Si nous n'avons pas pu suivre en détail les tribulations du malheureux gérant, nous savons que le TSF a pu opter pour des animations plus silencieuses au cours des années suivantes : des articles du Progrès du 24 octobre 2010 et du 14 juillet 2013, annoncent des expositions de peinture dans l'établissement... qui a entretemps changé de patron, puisque le 8 novembre 2008 le journal indique que "Le café-comptoir TSF ouvre officiellement ses portes cette semaine, après trois mois de travaux" et que "Xavier, le patron, accueille chaque jour ses hôtes à l'heure du repas" proposant "une cuisine familiale d'inspiration méditerranéenne" et accueillant également des expositions consacrées aux artistes locaux".
Enfin, le 28 janvier 2023, le Progrès toujours, nous annonce un changement de nom - sans que l'ancien soit effacé :
Sur la devanture au charme vintage, à l’angle des rues Jaboulay et Sébastien-Gryphe, l’ancien nom est toujours peint en lettres rouges : Café TSF comptoir. Il faut se concentrer un peu pour repérer la nouvelle enseigne, Croûton, posée juste en dessous.
Des « produits très travaillés »
Alice Tarissan n’a pourtant pas à rougir : avec ce restaurant ouvert en avril dernier, cette ancienne salariée d’une société de production de films a réussi sa reconversion. À midi, la carte qui change toutes les semaines ne fait pas dans la surenchère : deux entrées, deux plats, deux desserts pour un menu complet à 23 euros.
Ce mercredi de fin décembre, la cheffe d’origine grecque Danae Gategno nous propulse - un peu - sous d’autres latitudes avec ses beignets de betterave fondants et pas gras pour un sou, bien mis en valeur par une sauce yaourt, quelques fragments de pommes et des crudités. Le plat principal - un impeccable suprême de poulet, purée de panais, fenouil aux agrumes - illustre à merveille le slogan de la maison : « cantine réconfortante le midi ». « Le soir on a des plats à partager, comme une épaule d’agneau pour quatre personnes. L’idée c’est d’avoir de la convivialité, une ambiance décontractée tout en ayant des produits très travaillés », indique Alice Tarissan, qui a voulu garder l’esprit bistrot et le côté ancien du lieu, en ouvrant juste un peu plus la cuisine sur la salle.
« On n’a rien à cacher, les clients aiment voir les cuisiniers et pour eux c’est aussi important : dans certains restaurants, ils travaillent dans des endroits fermés, parfois en sous-sol, sans voir la lumière du jour. »
La double vocation du quartier - riche en débits de boisson et en immeubles d'habitation, qui a tant créé d'étincelles vers 2003 - n'est pas nouvelle : L'indicateur Lyonnais Henry, dans son édition de 1896 indique la présence d'un "Galley, Cl., vins gros et comptoir, Sébastien-Gryphe, 131", mais également de nombreux particuliers y résidant... puis, en 1911, c'est un "Café Foret" qu'on trouve au 131, selon la Gazette judiciaire et commerciale de Lyon... Nous ne sommes toutefois pas certains que l'adresse soit la même, étant donné qu'il arrive aux numéros de rue de changer selon les mutations de l'urbanisme et que nous avons trouvé dans le même numéro de Gazette une annonce pour la vente d'un "café-comptoir, exploité à Lyon, rue Sébastien-Gryphe, 127, et rue Jaboulay, 37, comprenant : la clientèle et l'achalandage, le matériel et le doit au bail des lieux où ledit fonds est exploité" - or Google maps est formel : le 131 actuel est le croisement des rues Gryphe et Jaboulay.
Par ailleurs, une édition de l'Annuaire de l'Union fédérale des chambres syndicales des débitants de boissons hôteliers et restaurateurs du Rhône et du Sud-Est signale un exploitant appelé Vericel au 127.
A la vôtre !
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