Comment identifier cet artéfact rencontré en jardinant en Isère ?
Question d'origine :
Bonjour Le Guichet !
En jardinant - en Isère - mes enfants ont trouvé cet artefact que nous avons vainement cherché à identifier.
Le lieu de la trouvaille n'est pas pertinent, car la terre a été soit rapportée soit travaillée en profondeur pour géothermie.
Nous avons longuement cherché avec Google lens, sans résultat probant.
Je suis plutôt versée en archéologie romaine (en amateur) mais je pense à un objet utilitaire largement postérieur.
Soit votre habituel génie va nous trouver une réponse, soit vous voudrez bien nous dire vers quel organisme ou association nous tourner pour l'identifier.
D'avance un grand merci, bonne rentrée !
bien amicalement
FrClaude
Réponse du Guichet
A défaut de pouvoir identifier ce petit tesson de céramique, nous vous présentons les moyens d'action qui s'offrent à vous pour (peut-être) en tirer quelque chose !
Bonjour,
Félicitations pour cette petite trouvaille dénichée dans un jardin isérois ! Nous profitons du déterrement de ce modeste trésor pour rappeler la législation en vigueur concernant les découvertes archéologiques fortuites. Les petites démarches à entreprendre, fléchées par le Code du patrimoine, vous permettront peut-être d'entrer en lien avec des personnes et organisations à même de dater ou d'identifier votre tesson. Voici la procédure à suivre sur le site du ministère de la Culture (si l'on considère évidemment que votre découverte présente un intérêt archéologique) :
Le code du patrimoine - Livre IV - Titre 3 stipule :
Lorsque, par suite de travaux ou d'un fait quelconque sont mis au jour :
- des monuments, des ruines, mosaïques, éléments de canalisation antique, vestiges d'habitation ou de sépulture anciennes, des inscriptions (découverte immobilière)
- des objets (découverte mobilière)
et que ces découvertes peuvent intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art, l'archéologie ou la numismatique, l'inventeur de ces vestiges ou objets (l'auteur de la découverte) et le propriétaire du lieu où ils ont été découverts sont tenus d'en faire la déclaration immédiate au maire de la commune, qui doit la transmettre sans délai au préfet - Direction régionale des affaires culturelles.Si des objets trouvés ont été mis en garde chez un tiers, celui-ci doit faire la même déclaration.
Le propriétaire est responsable de la conservation provisoire des monuments, substructions ou vestiges de caractère immobilier découverts sur ses terrains.
Le dépositaire des objets assume à leur égard la même responsabilité.L'autorité administrative peut faire visiter les lieux où les découvertes ont été faites ainsi que les locaux où les objets ont été déposés et prescrire toutes les mesures utiles pour leur conservation.
L’État a ensuite 5 ans pour statuer de l'intérêt artistique ou scientifique du vestige qui, en cas d'avis favorable, peut entrer dans le domaine public ou faire l’objet d'études supplémentaires (Le Courrier de l'Ouest, Comment la loi protège les vestiges du passé face aux trafics et pillages ?)
Pour l'instant, il faudra donc alerter en priorité le mairie de votre commune.
En attendant, si vous voulez des réponses rapides, palliant nos modestes compétences archéologiques :
Publiez vos photos (avec une échelle, comme vous venez de le faire) sur le forum du magazine Futura Sciences. Plusieurs questions demandant l'identification de tessons de poterie exhumés chez des particuliers ont déjà fait l'objet de discussions animées !
Le projet ArchAIDE développé et financé par l'Union Européenne, est un outil de reconnaissance automatique de fragments de céramique provenant de fouilles archéologiques ou de découvertes fortuites. Il s'utilise grâce à une application et l'appareil photo de votre téléphone. Avec un peu de chance, la base de données constituée au fil des ans apportera des indices notables.
Adressez-vous à la Direction régionale des affaires culturelles qui possède un service régional de l'archéologie. Nous pensons également à l'expertise du musée d'archéologie de Grenoble dont le formulaire de contact permet de joindre un fichier à sa question ou encore au musée Lugdunum de Lyon.
A plus petite échelle, le milieu associatif pourrait faire des merveilles grâce à l'investissement sans failles de bénévoles passionnés. L'association Arkéotopia basée à Paris médiatise la recherche archéologique et s’investit dans un véritable travail de vulgarisation scientifique. De prime abord, ils semblent avoir le profil idéal pour éclairer la lanterne d'amateurs curieux comme vous, dont il firent l'éloge dans ce petit billet enthousiaste publié en 2022 : Les chercheurs amateurs, clef méconnue de l’archéologie.
Essayez aussi ce blog : Passion archéologie.
En fonction de votre localisation précise enfin, l'annuaire de l'archéologie francophone @rchéophile classe et répertorie les associations/sociétés et institutions du territoire. 41 d'entre elles sont référencées pour la région Auvergne Rhône-Alpes, nous avons pleine confiance dans leur capacité à vous répondre où au moins à bien vous aiguiller !
N'hésitez pas à nous informer des résultats,