Je cherche des renseignements concernant le centre d'internement d'Arandon Passins

Bonjour, 

Il n'y a pas pléthore de documents scientifiques sur le camp d'internement de réfugiés espagnols d'Arandon, commune du nord Isère. Néanmoins les camps français d'internement des exilés républicains de la guerre d'Espagne (1936 - 1939) ont fait l'objet de diverses études. Si Arandon n'est peut-être pas le camp le plus cité en raison de sa petite capacité d'accueil et de sa courte existence (juillet - octobre 1939) (on pense surtout aux camps de concentration pyrénéens d'Argeles-sur-mer ou Barcarès), il symboliserait l'échec et la cruauté de la politique d'accueil et d'intégration des réfugiés par le gouvernement français. 

Avec des centaines de milliers de réfugiés lancés sur les routes de France suite à la prise de Barcelone par les armées franquistes en janvier 1939, l’État mobilise préfets et départements pour trouver une solution rapide au problème. Les camps sont aussi un moyen de contenir et d'éviter la propagation de l'idéologie communiste drainée, selon les pouvoirs publics, par les immigrés. 

Sur les camps d'internement espagnol, la "Retirada" et le contexte géopolitique de l'époque, nous trouvons :

• Cet article du Monde diplomatique : En 1939, plongée dans les camps de réfugiés espagnols en France (accès libre, 2019). 

• Un texte, accompagné de documents iconographiques et de très nombreuses sources en annexes sur le site FranceArchives : Les réfugiés de la guerre d'Espagne en France. 

• Pour les plus courageux, la thèse d’État de Denis Peschanski : Les camps français d'internement (1938 - 1946) (Université Panthéon Sorbonne, 2000, sur HAL en intégralité). 

• Sur le chemin de l’exil, de la “Retirada” à l’internement : chronique sur les républicains espagnols dans les camps de concentration français (première moitié du XXe siècle), article de María de los Ángeles Hernández Gómez(University of London, 2015, en intégralité sur HAL)

• Et en complément dans notre catalogue : Petite histoire des camps d'internement français / Claude Laharie ; avec la préface de Denis Peschanski (Cairn, 2020) ou Les camps de réfugiés espagnols en France : 1939-1945 / sous la direction de Christian Camps et Nathalie Sagnes-Alem (Éditions du Mont, 2019). 

Pour une première approche de l'accueil des immigrés espagnols républicains en Isère : 

L'article de vulgarisation 1937-1939 : l’exil des républicains espagnols en Isère sur IsèreMag. 

Mais aussi l'ouvrage Le train s'est arrêté à Grenoble (Musée de la Résistance et de la déportation de l'Isère-Maison des droits de l'homme, DL 2009) qui raconte dans le détail l'accueil des deux vagues de réfugiés espagnols arrivées à Grenoble en 1937 et 1939 dont leurs conditions d'hébergement désastreuses au sein du palais de la houille blanche dans le parc Paul Mistral début 1939. Les conditions d'accueil désastreuses, l'insalubrité et l'important taux de mortalité ont contraint les pouvoirs publics à délocaliser les réfugiés à l'abri des regards des Grenoblois et des médias. Le livre s'appuyait sur une exposition la même année au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, mentionnée dans cet article du Dauphiné Libéré : 70 ans après, les derniers réfugiés espagnols prennent la parole. Ce livre est aussi disponible dans deux bibliothèques parisiennes (BNF et Nanterre), comme l'indique le méta-catalogue Worldcat. 

On trouve aussi ce texte sur l'autoproclamé "blog encyclopédique" La feuille charbinoise. Le texte est dense en information et suscite beaucoup de réaction de la part des lecteurs : souvenirs, témoignages et émotions en commentaire de l'article.  

Le mémoire de M1 de Géraldine Andréo : Les réfugiés espagnols dans le département de l'Isère, 1936-1939 (2008, Dumas) 

Ou le texte L'incroyable liberté de Manuel Plazas-Sanchez (Éditions Dolmazon), qui fait le récit d'une enfance passée dans les camps d'internement français.  

Bonne journée,