Je cherche des informations sur les bornes en granit qui délimitent les stationnements à Lyon
Question d'origine :
HISTOIRE MOBILIER URBAIN STATIONNEMENT LYON
Bonjour,
Je cherche des informations sur les bornes en granit qui servent à délimiter les zones de stationnement dans Lyon, Villeurbanne il me semble aussi, à vérifier pour les autres communes de la métropole. Vu leur nombre j imagine que c'est un choix de matériau/forme qui a du coûter cher à la collectivité. Je serai curieux de connaître l'histoire de ces bornes. Pourquoi elles sont si systématiques, jamais en béton par exemple, ni avec une autre forme. Je verrai bien un•e ABF (Architecte Bâtiment France) derrière ça ...mais je ne trouve aucune information en ligne. Une idée? Je suppose que les multiples pneus qui les habillent proviennent d'autant d'initiatives individuelles et non de la collectivité. Une photo pour illustrer.
Merci pour votre aide,
Curieusement,
Lucien C

Réponse du Guichet

Le granit est souvent choisi pour réaliser du mobilier urbain à cause de ses qualités de dureté, de durabilité, de très grande résistance à l’usure et à l’écrasement et pour son poli parfait. Le granit est traditionnellement utilisé pour les travaux de voirie et les monuments funéraires. Comme toutes les pierres naturelles, il présente l’avantage de pouvoir se marier avec les revêtements des sols sur lesquels elles sont installées.
Votre question concerne le mobilier urbain faisant partie des dispositifs de contrôle du stationnement en ville. La borne constitue la première espèce connue du mobilier urbain. Un petit rappel historique trouvé dans cet ouvrage, Objets urbains : vivre la ville autrement, 2010, permet de remonter à ses origines :
« On trouve les bornes dans le Proche-Orient ancien, avec les stèles frontières pour délimiter des domaines sacrés. Les bornes romaines garantissaient l’intégrité spatiale de l’Empire ; dans les villes elles délimitaient les quartiers et sur les routes, elles servaient de signalisation. Elles servaient aussi de supports d’information entre le souverain et le peuple. Les bornes assuraient aussi la sécurité des piétons dans des rues sans trottoirs ; ceux-ci étaient déjà fréquents à Londres à la fin du 18e et leur développement rendra les bornes obsolètes. Néanmoins au cours du 20e siècle le trottoir s’avèrera être une protection insuffisante pour les piétons face à l’invasion de l’automobile. En effet, le développement très important de la circulation automobile depuis les années 1960 a conduit les élus et les services techniques des villes à introduire sur les trottoirs et dans les rues de nombreux éléments de protection. Leur fonction est d’empêcher l’accès et le stationnement des véhicules sur les espaces disponibles et d’améliorer le confort du piéton dans les rues. Cependant leur prolifération finit souvent par gêner les piétons.
Ainsi piquets métalliques, barrières continues en métal, potelets avec chaînes, bornes escamotables ou plots de béton sont quelqu’unes des nouvelles espèces qui ont repris la place perdue par les anciennes bornes. Parfois ces objets sont également destinés à protéger un autre mobilier urbain. En définitive ayant perdu ses nobles fonctions d’antan, la borne n’a aujourd’hui plus qu’un humble statut de serviteur. »
Source: P 013: Une page sur les espèces du mobilier urbain au parc des bastions
Quant au manuel très technique édité par Le Moniteur, Aménager les espaces publics : le mobilier urbain / Annie Boyer, Elisabeth Rojat-Lefebvre..., 1994 , il détaille les différents matériaux utilisé pour les bornes, potelets et barrières :
« Concernant leur aspect et les matériaux utilisés : il est préconisé de choisir les matériaux en fonction du revêtement de sol sur lequel les éléments sont placés en associant les couleurs ou au contraire en opposant les matériaux. La durée de vie de ces éléments est souvent limitée surtout pour ceux qui sont hauts et fins ; ils doivent être régulièrement entretenus.
Ces éléments participent à la structuration de l’espace public mais implantés en grand nombre, ils peuvent gêner la circulation des piétons; ils pourraient être remplacés par des dispositifs antistationnement intégrés aux aménagements (surélévation de trottoirs, murets, jardinières). Des bornes escamotables sont utilisées pour donner l’accès aux pompiers. Les bornes basses sont difficilement visibles et donc à utiliser avec discernement et peuvent provoquer des accidents pour les piétons et les véhicules.
Les mobiliers réalisés en pierres naturelles, bien que froids au toucher présentent l’avantage de pouvoir se marier avec les revêtements des sols sur lesquels ils sont installés. Très lourds, ils sont posés au sol.Les pierres les plus utilisés sont les calcaires te les granits. Chaque pierre possède des caractéristiques mécaniques différentes : densité, résistance à l’écrasement, porosité, etc. Le granit est une roche éruptive non volcanique. Il provient du magma dont le refroidissement est profondeur s’est effectué très lentement. Il se compose essentiellement de quart, de feldspath et de mica. C’est une roche très répandue en France.»
Source: Les dispositifs de contrôle du stationnement p. 259-262
Pour plus de confirmation sur le choix qui a procédé à l’utilisation de ce type de borne en granit dans l’espace urbain de la Métropole de Lyon, nous avons contacté le service adéquat au Grand Lyon, à savoir le Service de la voirie - gestionnaire du mobilier urbain et sommes en attente de sa réponse que nous vous communiquerons dès réception.