Je cherche des informations sur la photographie "Once I loved" de Corine Mercadier
Question d'origine :
Bonjour, je cherche des informations sur la photographie Once I loved de corine Mercadier, je n'ai pas trouvé grand chose sur son site internet. Je m'interesse à la manière dont elle traite l'amour et son aspect obscur/mystérieux, peut-être auriez-vous des lectures ou articles à me conseiller sur ce sujet ?
Bonne journée, merci pour votre travail !

Réponse du Guichet

Les ouvrages que nous possédons dans nos collections consacrés à la photographe Corinne Mercadier n'abordent pas la période de son œuvre "Solo, 2011-2015" à laquelle appartient "Once I loved". En revanche, l'artiste s'est épanchée sur ses méthodes de travail et ses ambitions dans un article publié dans la revue Ligeia. Enfin, vous procurer le catalogue d'exposition de l'exposition "Le mystère des choses" du musée d’Épinal pourrait vous apporter des informations complémentaires sur ce cliché.
Bonjour,
Plusieurs ouvrages consacrés au travail de la photographe sont à retrouver dans nos collections : Corinnne Mercadier. Mais malheureusement, aucun de ces documents ne traite spécifiquement de la période artistique qui concerne "Once I loved", issue de son œuvre Solo, 2011 - 2015, et qui marque notamment le basculement de l'artiste vers la photographie numérique.
Il faudrait peut-être pour cela vous procurer le catalogue d’exposition Le mystère des choses, publié en 2012 par le Musée de l'Image d'Epinal qui consacrait la partie photo de son exposition à Corinne Mercadier : "La série Solo de Corinne Mercadier (2011-2012) évoque des figures issues des mythologies, en une fiction théâtrale bien analysée, même si des liens à d’autres artistes auraient pu être envisagés, par exemple avec le travail de Shirin Neshat.". Le livre semble disponible dans deux bibliothèques en France d'après le catalogue du SUDOC.
En revanche, nos recherches nous ont conduit à cet article explicatif de l'artiste elle-même, au sujet de son œuvre Solo, publié en 2012 dans revue Ligeia (N° 113-116(1), 125-128) et lisible sur Cairn : Ce qu’a vu la photographie - À propos de la série Solo, 2011 (en cours). Voici quelques extraits qui pourraient vous intéresser, notamment sur le rôle des modèles et des lanceurs d'objets :
Pour cela, j’ai besoin de modèles ou d’objets ou les deux ensemble. J’aurais pu danser mais un accident en a décidé autrement, et de toutes façons je n’ai pas l’intention de me mettre en scène.
Je vais essayer de m’approcher de ce lieu qui me ressemble au moyen du corps ou de l’objet comme champ magnétique.
Je donne des indications aux modèles sans leur expliquer tout ça, parce qu’ils ne savent pas ce que je cherche. Pendant une prise de vue je le sais moi-même seulement de façon intermitente, par enchaînements d’idées, ou d’images. Je suis surtout attentive aux multiples questions matérielles. Les notes dessinées ou écrites deviennent vite inutiles.
Nous sommes là ensemble, ils attendent les directives pour agir devant l’objectif. Humour, légèreté sans arrière-pensée pour tous sauf moi. Mes consignes laissent les interprètes dans un état d’innocence qui préserve la solitude dont j’ai besoin.
Les lanceurs d’objets, eux, en savent beaucoup plus. Les meilleurs sont les plus proches, c’est une affaire de famille. Un signe suffit pour qu’un lanceur me fasse remarquer qu’un modèle immobile, désoeuvré entre deux incitations, plongé dans son monde, pourra être de mon monde.
Le hors-champ, les lanceurs qui prennent leur élan, c’est la seule chose qu’il faudrait filmer. Ce que font les lanceurs pour qu’il se passe quelque chose dans le champ. La contrainte de ne pas apparaître, d’être précis dans le temps de la photo et sur l’espace scénique tracé au sol. C’est un double de la danse, celui que je ne regarde pas, parce que je regarde dans le viseur, la tête sous un voile noir, pour pouvoir regarder l’écran sans être gênée par la lumière.
Le reste de l'article est très instructif, et bien qu'il ne cite pas spécifiquement Once I loved, vous y trouverez de nombreuses clés de compréhension de cette série photo.
Bonne journée,