Quel est l'histoire du club des Plébéiens ?
Question d'origine :
bonjour
j 'ai vue sur un site une medaille du club plebiens , je voudrais savoir quel etait ce club et son histoire
merci
cordialement
cath
Réponse du Guichet

Le club des Plébéiens est l'un de ces innombrables cercles politiques, patriotiques, quelquefois même révolutionnaires, nés à la suite de la Révolution de 1848.
Parmi ceux évoqués dans les pages du journal Tribun du Peuple, citons notamment : le club purs Républicains, le club fraternel, le club de l'union démocratique, le club du 24 février, le club de la rue d'Auvergne, le club Saint-Paul, le club de la Charité, le club de la rue Magneval, le club Jandart, le club de Vaise, le club du Séminaire, etc.
Peu d'informations sur ce club des Plébéiens sont cependant parvenues jusqu'à nous. L'imposante thèse de François Dutarcq reste encore aujourd'hui l'un des ouvrages de référence sur cette période. Mais elle est quasiment muette sur cette association, contrairement à d'autres, comme les Voraces, probablement la plus connue d'entre elles et qui donne son nom à la cour éponyme sur les pentes de la Croix-Rousse (que nous connaissons encore aujourd'hui).
Voici ce que nous dit François Dutarcq sur ces clubs (p.164 et suivantes) :
Les autorités chargées provisoirement de pourvoir à l'administration de la cité et du département, le Comité central et le Commissaire extraordinaire, eurent à compter avec les clubs, qui se créèrent dès la proclamation de la République, et les corps irréguliers, Voraces, Ventres Creux, Vautours, Carbonari, sorte d'armée révolutionnaire, "organisation exceptionnelle et de circonstance", qui ne tenait aucun compte de la légalité. Comme les Montagnards de Sobrier et de Caussidière à Paris, les Voraces lyonnais et leurs semblables se chargèrent de "faire respecter l'ordre et les lois dans un moment où toutes les passions étaient déchainées et les notions ordinaires de la vie bouleversées". Frappés de "la faiblesse du parti républicain", les démocrates "sentaient et subissaient la nécessité de s'entourer d'une force révolutionnaire dévouée... C'est là, dit Benoit, il ne faut pas en douter, l'explication de celle organisation militaire anormale que l'on a tant reprochée aux républicains. Nul doute que, sans cette force révolutionnaire, la réaction royaliste n'ait agi plus tôt." Que Laforest et la partie modérée du Comité aient "subi" l'action des clubs et des corps irréguliers, ce fait est avéré. Débordés par la masse ouvrière qu'ils n'auraient pu maintenir sans effusion de sang, ils acceptèrent la présence et le concours des "citoyens armés de la Croix-Rousse", comme disent les documents de l'époque. Mais leurs collègues plus avancés s'en réjouirent et contribuèrent à faire peser sur la population une tyrannie qui parut plus lard insupportable, même à ceux qui jugeaient utile de prévenir par tous les moyens possibles les tentatives de restauration monarchique.
L'histoire des clubs lyonnais de 1848 se divise en deux parties. Au début, jusqu'au milieu du mois de mars, ils négligent la question des élections qui devint ensuite prépondérante. Alors ils se multiplient aussi bien chez les démocrates et les socialistes que chez les modérés et ceux que l'on appelait "républicains du lendemain". De ces groupements, véritables comités électoraux, chargés uniquement de présenter des candidats au scrutin, nous n'avons pas à parler dans un chapitre consacré aux organisations révolutionnaires. Nous examinerons seulement ici comment naquirent et se développèrent certaines associations qui se donnaient pour objet de "lancer la révolution dans des voies vraiment populaires" et de jouer un rôle décisif dans la marche des affaires publiques en exerçant au besoin une pression sur le Comité central et le Commissaire extraordinaire.
Source : Histoire politique de Lyon pendant la révolution de 1848 (25 février-15 juillet). Thèse par François Dutacq, Université de Lyon. Faculté des lettres, 1910, p.165 sq. [BM Lyon, 6900 Z7 DUT]
Si vous souhaitez approfondir le sujet, il vous faudra poursuivre vos recherches aux Archives municipales de Lyon, qui possèdent certainement d'autres documents à exhumer...
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Quelle coiffe portaient les habitantes de Belle-Île-en-mer...