Pourquoi les anglophones utilisent l'expression "une bonne tasse de thé" ?
Question d'origine :
Bonjour :)
hormis le titre d'un ouvrage de G. Orwell, pourquoi les anglophones disent : une "bonne" tasse de thé ?
Merci, et tenez vous au chaud avec une bonne tasse de thé :)
Réponse du Guichet
Si nous lisons toujours les ouvrages d'Orwell avec enthousiasme, nous devons bien dire que ce titre n'est pas vraiment notre tasse de thé car, oui, nous devons l'avouer, nous n'avons pas trouvé de mention spécifique sur un tel usage.
Bonjour,
Nous ne savons si "a nice cup of tea" est à ce point employé par les anglais. En tout cas, à l'exception d'une approche historique sur le thé, nous n'en trouvons que de rares mentions. Le blog culture.audencia.com évoque une exposition consacrée par L'Ashmolean Museum à une "nice cup of tea" mais ne nous dit rien de cette expression ; rien non plus du côté des dictionnaires idiomatiques comme Cherry on the cake : idioms for all : plus de 1.250 expressions idiomatiques anglais-français, classement thématique, facile à mémoriser, exercices corrigés, It's raining cats and dogs : et autres expressions idiomatiques anglaises
Pour ce qui est de George Orwell, l'utilisation de ce titre est à mettre en rapport avec une écriture politique, engagée. Divers blogs dont boojum.fr ou marenostrum.pm reviennent là dessus. Ce site explique d'ailleurs :
Qu’on ne se fie pas au titre du premier texte, Une bonne tasse de thé, d’apparence légère et futile. Il n’est point besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre la gravité du propos de l’auteur.
L’art de vivre à l’anglaise
Si le thème de Une bonne tasse de thé, qui ouvre le recueil, pourrait nous égarer, la fin du texte, comme celui consacré à la cuisine anglaise, nous renvoie à la sombre réalité de la guerre. La menace qui pèse sur le pays et ses valeurs profondes s’incarne dans les restrictions d’un produit national, le thé. George Orwell commence par énoncer les onze règles qui, selon lui, permettent de réaliser une tasse parfaite : choix de l’origine du thé, de la théière, préparatifs, etc. Dès la deuxième page se profile toutefois le spectre de la guerre que le thé, boisson réconfortante par excellence, vise à écarter, mais qui se trouve également touché par la pénurie, car l’auteur l’apprécie très corsé :
En période de rationnement, ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire tous les jours, mais je maintiens qu’une tasse de thé bien fort vaut mieux que vingt tasses de thé léger. Tous les vrais amateurs de thé non seulement l’aiment bien fort, mais l’aiment chaque année un peu plus fort, c'est un fait dont témoigne la ration supplémentaire allouée aux vieux retraités.
(…)
Bien avant Hitchcock, traitant avec humour dans son film Frenzy de la cuisine française, pour manifester la supériorité de celle d’Outre-Manche, George Orwell énumère, avec gourmandise, les divers mets que l’on ne trouvait à l’époque que dans son pays, kippers, Yorkshire pudding, muffins, sablés au safran, sauce à la menthe, fromages, etc. L’énumération de ces délices masque en réalité un autre enjeu. Le pays souffre de la faim, et l’imaginaire culinaire en constitue le corollaire
Voilà, avant de boire une bonne tasse de thé, il ne nous reste plus qu'une solution, faire appel à la communauté de nos chers et chères internautes pour en savoir plus !