Question d'origine :
Au SCDF, il est dit qu’il est impératif d’avoir la présence de 3 SGIG pour pouvoir procéder à une cérémonie d’initiation au 30ème.
Je recherche une trace dans les rituels dont je dispose mais ne trouve rien.
J’imagine bien cependant les sens possibles, entre autres :
- Reprise du 1er degré et de la notion des trois qui dirigent en poussant la réflexion.
- Nécessité des trois pouvoirs au niveau des Vaillances
- Parallèle avec les trois Principaux de l’Arche Royale du Rite York
- Etc.
Qu’en pensez-vous ?
Réponse du Guichet

Nous n'avons malheureusement pas trouvé trace de 3 SGIG devant impérativement être présents durant la cérémonie d’initiation au 30e degré du REAA.
Bonjour,
Avant de répondre à votre question, définissons pour les novices qui nous lirons, les acronymes auxquels vous faites référence.
Le SDCF tout d'abord, désigne le Suprême Conseil de France en maçonnerie. Fondé en 1804, il est l'un des organismes maçonniques français chargés de gérer les hauts grades du Rite écossais ancien et accepté.
L'acronyme SGIG fait référence au Souverain Grand Inspecteur Général. Celui-ci a tous les droits et pouvoirs sur toute la Maçonnerie des deux mondes, dont il est le chef suprême, représentant lui-même personnellement les trois Grands Orients.
Dans le Dictionnaire universel de la franc-maçonnerie de Marc de Jode, Monique et Jean-Marc Carat, le terme Kadosh est expliqué :
Le chevalier Kadosh est l'un des Hauts grades de la franc-maçonnerie. Au Rite Ecossais Ancien Accepté, il est conféré au 30e degré du rite. "Kadosh" est un hébraïsme pouvant se traduire par "sacré" ou encore "séparé", dans le sens de "séparé des ouvriers du temple". Le Chevalier Kadosh est aussi nommé Grand Élu, Grand Inspecteur, prince Katos et Chevalier de l'Aigle blanc et noir. Les francs-maçons ayant atteint ce degré se réunissent dans une loge appelée Aréopage.
Ce degré est considéré comme l'ultime échelon de la progressioninitiatique du franc-maçon (le trois degrés suivants sont honorifiques et administratifs, c'est-à-dire "sans loge"). Dès sa création, le grade de Kadosh est élaboré comme l'achèvement des grades supérieurs de la maçonnerie, d'où sa devise : "Nec plus ultra. Rien n'est au-dessus !" Au cours de l'élaboration du rite, il fut chaque fois placé à sa conclusion, tour à tour : 24e, 29e, et enfin 30e degré.
L'origine du Chevalier Kadosh est incertaine, mais semble vouloir satisfaire la filiation mythologique, évoquée dans le discours de Ramsay, avec l'ordre des chevaliers du Temple. A partir d'une première version, apparue entre 1743 et 1750, une nouvelle rédaction retrouvée dans un manuscrit de 1761 introduit la légende templière qui caractérise le grade. Par la suite, il sera souvent remanié et modifié, et suscitera de violentes polémiques parmi les francs-maçons. En 1766, ce degré est déclaré par le souverain chapitre : "fanatique et détestable, contraire aux devoirs d’État et de religion." En 1778, il est condamné par le convent des Gaules qui croit y voir la volonté chimérique de rétablir l'ordre du Temple, liquidé par Philippe le Bel et le pape Clément V en 1307. Les versions se multiplient au cours du XIXe siècle, débouchant sur plusieurs rituels qui tous s'appuient sur une légende templière.
Fouler aux pieds la couronne royale et la tiare papale. Cette légende raconte que Salomon éleva au rang de Chevaliers Kadosh des maçons méritants pour les "séparer" des autres ouvriers après l'achèvement de la construction du Temple. Les Kadosh élirent un Grand Maître et vécurent dispersés mais unis jusqu'au VIe siècle. Leurs secrets sont retrouvés en 1118 par des combattants de la première croisade qui décident de fonder la Milice des pauvres chevaliers du Christ, communément appelés les Templiers.
Ils connurent les secrets du Grand Œuvre et amassèrent par ce moyen d'immenses richesses qui causèrent leur destruction et la mort au bûcher de leur Grand Maître, Jacques de Molay. [...]
Concernant la cérémonie d’initiation au 30e degré, nous n'avons pas réussi à trouver mention de la présence obligatoire de trois SGIG. Effectivement les rituels ne précisent pas une telle condition. Nous ne pourrons donc pas vous éclairer plus. Rappelons également que les rituels initiatiques francs-maçons sont par nature secrets, et que le détail du déroulement de ceux-ci n'est pas à disposition des non initiés. Nous sommes donc limités dans nos sources d'informations.
Néanmoins, n'hésitez pas à poser votre question sur les forums spécialisés mentionnés ci-dessous, qui sauront sans doute mieux vous renseigner que nous, qui ne sommes que bibliothécaires :
Pour aller plus loin sur le sujet :
Son nom fut autre / C. Guérillot
Dictionnaire du Rite Ecossais Ancien et Accepté / M. Saint-Gall
Histoire et rituels des hauts grades maçonniques / P. Naudon
Histoire, rituels et tuileurs des hauts grades maçonniques / P. Naudon
Comprendre et vivre les hauts grades maçonniques / G. Garibal