Existe-t-il un projet de piscine olympique sur l'agglomération de Lille
Question d'origine :
Une piscine olympique à Lille ?
La piscine Max Dormoy va définitivement fermer, le seul bassin 50 m de l'aglo. Une piscine provisoire est prévue. Mais je ne trouve aucune information sur le devenir à moyen-long terme d'une vraie piscine olympique sur l'aglomération lilloise. En trouvez vous, quel est le projet ?
Réponse du Guichet
Face au manque d'infrastructures nautiques, le plan piscine a été réactivé.
Bonjour,
L’absence d’infrastructure est un constat formulé par de nombreux acteurs et divers projets ont été annoncés afin de palier ce problème. Ainsi, Florence Traullé dans l’article « A Lille, le manque de piscines vient contredire les discours officiels sur le sport « accessible à tous »publié dans Le Monde en date du 1er octobre 2024 revient sur une offre limitée de centres nautiques liées à la vétusté et donc à des fermetures et à un manque d’investissement dans ce secteur. La journaliste cite d’ailleurs Benjamin Mercier, président délégué de la ligue régionale Hauts-de-France et président du comité départemental Nord de natation. Pour ce qui concerne Lille, « nous sommes la métropole de cette taille la plus pauvre de France en nombre de bassins rapporté au nombre d’habitants », ajoute-t-il.
Quelles sont alors les réponses apportées ?
L’article mentionne divers projets, futurs ou avortés :
Un nouvel équipement est certes prévu sur l’ancienne friche industrielle Fives Cail, « mais il a pris du retard, et ne sera pas terminé avant 2027 », pronostique Stéphane Baly, élu lillois et chef de file des écologistes, pour qui la métropole « est clairement sous-dotée ».
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Les entraînements pour les compétitions souffrent aussi dans une métropole, qui ne dispose que d’un bassin olympique de 50 m, à la piscine Marx-Dormoy de Lille. Or, cette dernière sera fermée définitivement en juin 2025.
(…) Quant au projet d’une autre piscine olympique à Lille, en bordure de la friche de l’ancienne gare Saint-Sauveur, à deux stations de métro du centre-ville, il a pris du retard. Annoncé en 2016, et évalué à une soixantaine de millions d’euros, il s’est heurté à l’opposition des écologistes, qui plaidaient pour une construction sur le site de Marx-Dormoy, et d’associations qui veulent faire de Saint-Sauveur un poumon vert et ont déposé des recours.
En octobre 2022, le président de la métropole, Damien Castelain, a surpris en annonçant l’abandon de la fosse de plongée de 40 m, qui, dans le cadre de ce projet, devait être construite avec deux bassins de 50 m (en intérieur et en extérieur). Trop cher, trop énergivore. Le marché, attribué en 2018, étant caduque, il a fallu reprendre les procédures à zéro.
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La situation pourrait s’améliorer avec le projet d’installer un bassin olympique provisoire à Lille : il a été approuvé, en juin, par le conseil municipal, ainsi que par la métropole, qui jusqu’alors se refusait à cofinancer des équipements temporaires.
Priorité sera donnée aux équipes de haut niveau et aux scolaires, a prévenu Arnaud Deslandes, premier adjoint au maire de Lille, précisant qu’« une fois prises en compte ces deux priorités, nous regarderons la possibilité d’une ouverture au public la plus large possible ». Coût de l’opération : entre 10 et 11 millions d’euros.
Dans la métropole, il se dit aussi que Lille est candidate pour récupérer l’un des trois bassins installés provisoirement à Paris La Défense Arena pour les Jeux olympiques. Sollicitée à ce sujet, la ville n’a pas répondu. ..
A ce constat, pessimiste, fait suite, apparemment une annonce puisque Patrick Seghi dans La voix du Nord du 27 octobre 2024 annonce que « Le plan piscine 2 refait surface" :
Construction annoncée d’un bassin de 50 mètres sur l’ancien site Solvay de Marquette-Saint-André, vote en décembre de l’intérêt métropolitain de la piscine de la zone de l’Union à Tourcoing. Le plan piscine 2 de la métropole de Lille refait surface…
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« On peut comparer cela à un plan Marshall.» Eric Skyronka, vice-président en charge des sports à la Métropole européenne de Lille (MEL), a le sens de la formule.
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Pour rappel, ce plan, délibéré en décembre 2022 et évolutif, invite les communes à manifester leur intérêt à accueillir un bassin, « et à mutualiser leurs besoins». Une véritable bouée au moment où les fermetures d’établissements emblématiques comme Wattrelos, Roncq, Saint-André, Max Dormoy à l’été 2025… font tache d’huile. Pour rééquilibrer, cinq projets et un agrandissement ont été initiés dans le cadre de ce plan. La MEL ayant, par ailleurs, accordé son soutien à la mise en place de bassins temporaires pour assurer la continuité de l’offre face à ce matériel vieillissant. À ce plan s’ajoute la future piscine olympique de Saint-Sauveur à Lille et sans doute un équipement sur la zone de l’Union à Tourcoing (vote en décembre).
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« Ce qui fait toute notre singularité est que nous assumons 70 % des coûts de construction et 50 % du déficit d’exploitation », poursuit Eric Skyronka renvoyant ce plan à sa dimension métropolitaine tout en évoquant le projet le plus avancé : celui de la future piscine de Roncq sur le site de la Source. « Je connais les impatiences mais il faut attendre trois à quatre ans avant la livraison d’équipements aussi lourds», prévient-il. Marquette-Saint-André
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C’est en combinant toutes ces données, que le conseil de la MEL a annoncé vendredi 18 octobre la mise en route du futur projet Marquette-Saint-André-lez-Lille, « soit une piscine « Bords de Deûle » de 50 mètres de long sur l’ancien site de Solvay » et qui devrait être livrée « vers 2028-2029». Les services de la MEL complètent cette annonce par la possibilité d’un vote au conseil de décembre confirmant l’intérêt métropolitain d’une piscine sur la zone de l’Union à Tourcoing.
Au total, neuf communes : Lille, Hellemmes, Wattrelos, Roncq, Marquette-Saint-André-lez-Lille, Bondues-Marcq-en-Barœul et Herlies (pour un projet d’extension) ont montré tout leur intérêt à prendre l’eau dans le cadre de ce plan.
Comme dans chaque plan, il est toujours un poisson pilote. Comment ne pas évoquer ici la future piscine olympique (et controversée) métropolitaine sur le site Saint-Sauveur à Lille ? Ce nouvel équipement devrait permettre « d’assurer la continuité de la politique d’apprentissage de la nage et de poursuivre le développement des clubs de natation, notamment de haut niveau, qui évoluent sur la métropole». Un projet repensé, revu et corrigé jusqu’à la disparition de sa fosse de plongée, et dont la dimension ultra-polyvalente ne cesse de fasciner.
Par délibération du 13 octobre 2023, le conseil municipal de Lille a confirmé ce besoin et son engagement financier en répondant à l’appel à manifestation d’intérêt du plan piscine 2 pour la piscine olympique métropolitaine sur le site de Saint-Sauveur. Depuis avril 2024, la MEL participe à hauteur de 50 % aux travaux qui permettent l’installation de bassins temporaires afin de prévenir toute rupture d’offre.
La Voix du Nord poursuit son enquête et Jean-Charles Gatineau dans l’édition du 12 novembre 2024, «Piscine de Saint-André – Marquette : vers un bassin de taille olympique », explique :
Sans surprise, avant les vacances de la Toussaint, les élus de la MEL ont confirmé « l’intérêt métropolitain » pour la future piscine intercommunale entre Saint-André et Marquette. La surprise, c’est que l’on parle désormais d’un bassin de 50 mètres !
(…)
La décision de partir sur un grand bassin a-t-elle été imposée aux maires de Marquette et Saint-André par la MEL pour combler le manque de bassin olympique dans la métropole de Lille ? Des bassins de 50 mètres, c’est bien simple, il n’y en a qu’un aujourd’hui : celui de Marx-Dormoy, à Lille. Et plus pour longtemps. L’été prochain, date annoncée de la fermeture de Marx-Dormoy, la métropole de 1,2 million d’habitants n’aura plus de piscine de 50 mètres. Le seul projet de bassin de cette taille dont on a entendu parler jusqu’alors est celui de la piscine olympique à Saint-Sauveur, à Lille, qui ne sera sans doute pas lancé avant les élections municipales de 2026.
Mais alors, comme le note la Voix de Roubaix, « c’est pour quand ? » :
Voici les dates annoncées du début des travaux pour cinq des six projets (la future piscine olympique du site Saint-Sauveur étant un cas à part). Les travaux s’étaleront ensuite sur une période de deux à quatre ans en fonction des projets.
- La piscine métropolitaine Lille-FCB (Fives-Cail) : juin 2025
- La piscine métropolitaine à Roncq à l’été 2025
- La piscine métropolitaine à Wattrelos en 2026
- L’extension de la piscine métropolitaine des Weppes au 1 er semestre 2026
- La piscine métropolitaine Bords de Deûle (Marquette-Saint-André) : janvier 2027.
Vous trouverez d’autres renseignements sur le site de lillemetropole.fr qui met en ligne notamment une note de synthèse évoquant la question des piscines.
Enfin, tous les articles sont accessibles via Europresse.