Je cherche des informations concernant la communauté des pelletiers à Montreuil
Question d'origine :
Bonjour,
je cherche des informations concernant la communauté des pelletiers à Montreuil (93), et du départ de certains (années 50 ?) vers le Brésil pour y travailler.
Merci !
Réponse du Guichet

Les informations sont rares ... et nos espoirs de découvrir des informations sur les migrations au Brésil se sont progressivement réduites à une peau de chagrin :)
Bonjour,
Il n’existe pas à notre connaissance d’études sur vos deux sujets. Les mentions sont plutôt rares et pour approfondir ces thématiques, il vous faudra effectuer des recherches dans les archives dont celles de la Ville de Montreuil ainsi que les Archives de Seine Saint-Denis.
Claude Willard dans l'article La population montreuilloise de la fin du XIXe siècle à la Seconde Guerre Mondiale (Villes en Parallèle, 1990, 15-16, pp. 84-99.) évoque les industries des cuirs et peaux dont Chaptal « la plus grosse entreprise locale, fait travailler les peaux de lapins par 400 salariés ».
Claude Willard mentionne aussi l’immigration intérieure dont les pelletiers venant de la Creuse et indique qu’en 1929, "les ouvriers travaillant à Montreuil se répartissent dans l’ordre : métallurgie (1300), jouet (1032), papiers peints (859), pelleterie (757) …"
Le site de la ville de Montreuil s’intéresse aux « débuts de l’industrialisation à Montreuil » et dresse un bref historique de Chapal :
En 1857, la peausserie Chapal installe une partie de sa production au 22 rue de Vincennes. Cette usine, fondée initialement en 1832 à Paris, est spécialisée dans le travail de la peau, autrement dit le coupage des poils, la teinture des peaux de lapin, mais aussi d’autres animaux, comme le renard.
La Drac Ile-de-France a mis en ligne un dossier sur "Montreuil. Patrimoine industriel" (2006) dans lequel il est fait état du travail de la peau :
Favorisées par le développement des usages industriels des colorants de synthèse, les industries de la chimie et du cuir verni comptent trente nouvelles unités, dont les peausseries Chapal, Jumel et Jossier (…) Dans le domaine de la peausserie, de nouveaux procédés de teintures permettent de développer la production de fourrure d’imitation, et le travail spécifique de la peau de lapin prend une ampleur nouvelle. Une trentaine d’établissements se partagent les différentes étapes de la fabrication du feutre de chapellerie et de la fourrure d’imitation, et amènent ainsi Montreuil au premier rang national, avec plus de la moitié de la production française.
La production de matière première pour la chapellerie représente la part la plus importante et absorbe les deux tiers des peaux.
(…)
Au cours des années 1960, l’industrie montreuilloise voit la fermeture du tiers de ses entreprises, comme les usines de jouets de la SFBJ et des Jouets de Paris (1964), ou la peausserie Chapal (1968). Certains secteurs d’activités, tel le jouet, disparaissent, tandis que l’habillement et le cuir voient se fermer deux usines sur trois et licencier un salarié sur deux.
Le document décrit la peausserie Chapal et indique entre autres qu’elle :
réalise le tiers de la production française dès 1894 avec 18 millions de peaux. Après la Grande Guerre, elle emploie 400 personnes à Montreuil et compte plusieurs usines en France. Son capital double entre 1920 et 1930(…) A partir de 1950, la production se diversifie (..) la même année [1968] la concurrence de la fourrure synthétique entraîne la fermeture de l’usine de Montreuil.
Pour ce qui est des migrations au Brésil, celles-ci ont fait l’objet de nombreuses études dont Les migrations au Brésil par J. Beaujeu-Garnier, 1962 ou Les périodes migratoires du peuplement au Brésil. De la fin du XIXe siècle à nos jours par Sylvain Souchaud mais aucune n’évoque les pelletiers de Montreuil. Seules des recherches dans les archives vous permettront d’en trouver mention.
Sur les pelletiers, vous pourriez consulter un ouvrage, déjà ancien, Fourrure et pelletiers à travers les âges par Jean H. Prat ; Préface d'André Siegfried, [1953].
Bonne journée,