Que pouvez-vous me dire sur les Compagnons de la Mémoire des Fusillés à Liège ?

Bonjour,

D’après nos différentes lectures sur des blogs ou dans la presse, le groupe des Compagnons de la mémoire des fusillés de la Citadelle de Liège, fondé en 2017 par Miche Nixon a pour but de perpétuer la mémoire des fusillés pendant la Seconde Guerre mondiale. Leur site précise bien qu’il est apolitique et n’œuvre que dans le cadre d’un devoir de mémoire.

Il est ainsi indiqué sur todayinliege.be :

rassemble des citoyens et des familles de fusillés qui veulent perpétuer la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie durant la guerre de 39-45.

La maisondusouvernir.be mentionne :

C’est le 29 juin 2017 que Michel Lixon a créé ce groupe des Compagnons de la Mémoire des Fusillés de la Citadelle de Liège. « Car j’ai demandé à l’époque à des jeunes ce que représentait pour eux la Citadelle. Ils m’ont tous répondu : un hôpital. Mais aucune trace des événements survenus lors de la Seconde Guerre mondiale ! Ce groupe rassemble des citoyens et une cinquantaine de familles et c’est grâce à nous que l’Enclos des Fusillés de la Citadelle de Liège a été reconnue comme nécropole nationale en octobre dernier », indique Michel Lixon.
Le site est un cimetière situé dans le parc de la Citadelle de Liège qui compte 415 tombes de personnes de 10 nationalités, fusillées ou abattues par la Wehrmacht ou la Waffen-SS pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que celle de l’aumônier Mathieu Voncken. « Il reste aujourd’hui une centaine de corps et j’ai retrouvé 350 tombes en dehors de Liège, surtout en province de Luxembourg. Et j’organise des visites à la Citadelle de Liège en collaboration avec l’armée belge propriétaire du site. Enfin, l’an dernier, on a relancé la journée des Fusillés tous les 21 mai de chaque année, sans les autorités, en présence uniquement des familles et des Compagnons », termine-t-il.

La presse consacre divers articles à cette initiative dont L’avenir, le samedi 30 octobre 2021 qui rappelle dans l’article « Sur les traces des fusillés de la citadelle » :

L'enclos des fusillés de la citadelle de Liège est devenu nécropole nationale. Michel Lixon œuvre pour identifier les tombes de ces fusillés.

Derrière cette reconnaissance se cache, notamment, le travail d'un homme, Michel Lixon. Déjà, dans les années 1990, il s'intéressait au site: « L'enclos tombait en ruine, on y déposait même des poubelles ! J'avais déjà alerté les autorités à l'époque », explique-t-il.
Compagnons
Lui qui habite aujourd'hui dans la région de Vielsalm découvre que dans sa famille, il y a eu un résistant. En 2017, il lance une association baptisée les « Compagnons de la mémoire des fusillés de la citadelle de Liège ». Le but de cette dernière: perpétuer la mémoire. Jamais il ne s'attendait à un tel engouement: « Des familles de fusillés sont entrées en contact avec moi. J'ai reçu des félicitations, mais ce n'était pas le but de mon travail. Les rencontres ont été très riches, émouvantes et une belle source de motivation pour poursuivre. » Poursuivre? Notamment en identifiant les tombes de patriotes qui ont été réinhumés dans leur commune après-guerre: « Des tombes de fusillés de la citadelle, ce sont les provinces de Liège et de Luxembourg qui en comptent le plus » , souligne-t-il.

De même l’article "Il importe de remettre ces patriotes à l'honneur" dans La Libre Belgique, publié, le 12 novembre 2021, spécifie :

Fondé le 29 juin 2017 par Michel Lixon, le groupe des "Compagnons de la mémoire des fusillés de la Citadelle de Liège" rassemble des citoyens ainsi qu'une cinquantaine de familles de fusillés qui veulent perpétuer la mémoire des patriotes ayant perdu la vie durant la Seconde Guerre mondiale.
"Déjà en 1995 j'avais réagi car la Citadelle tombait en ruine, jonchée de détritus", relate l'ancien riverain du quartier. "Les autorités ont réparé les murs". Plus tard, c'est le cimetière qu'il voit se dégrader. "J'ai alors décidé de prendre les choses en main", explique le bénévole. "Beaucoup de Liégeois ne savent pas ce qu'il s'est passé ou manquent de respect en y jetant leur détritus, ou dégradant les tombes. Il y a aussi des drogués qui y errent... au point que les familles n'osent pas s'y rendre".
Pour ce conservateur de mémoire, "il est important de remettre ces patriotes à l'honneur". Ainsi, le 21 mai prochain "sera la journée des fusillés qui rassemblera les familles pour une journée de mémoire avec des lectures de lettres, dépôts de fleurs..."
(…)
Celui qui se définit comme "le serviteur des fusillés" s'est engagé dans une longue recherche : "J'ai pu jusqu'à présent retrouver 350 corps rapatriés par les familles ou les communes" sur les 416 tombes. Et de collecter l'ensemble des archives leur concernant "pour un jour peut-être ouvrir un musée ?".

 

Il prend donc son bâton de pèlerin et arpente les cimetières, alerte les Communes: « Ces dernières sont en majorité très réceptives. Il y a un très grand respect pour ce type de sépulture dans le Luxembourg. Mais parfois, les Communes ignorent qu'un fusillé est inhumé chez eux. Dans cette même province, une tombe était à deux doigts d'être déclassée et détruite. J'ai alerté les autorités et ces dernières m'ont répondu que tout serait conservé », expose encore Michel Lixon. Il ajoute: « Dans une autre commune de la province, une nouvelle plaque commémorative pour des résistants a été apposée. Elle comporte les vrais noms de ces hommes et non pas leur nom de guerre comme initialement. » Sa « mission » dans le Luxembourg est terminée et tous les fusillés et leurs tombes ont été identifiés. « Cela n'a pas été de tout repos. Parfois je n'avais rien comme renseignement pour trouver la sépulture. Dans d'autres cas, c'était une lettre et un numéro mais rien n'était indiqué sur le site. » Regardant dans le rétro, il note: « C'était un projet fou mais je suis heureux de l'avoir fait », planchant sur l'organisation d'une journée du fusillé.

Nous vous laissons aussi consulter leur blog : Compagnons de la mémoire des fusillés de la citadelle de Liège.