Question d'origine :
Est-ce que même le coca cola sans sucres (coca zero) est mauvais pour la santé?
Réponse du Guichet

La présence d'édulcorants de synthèse, l’aspartame et l’acésulfame-K, dans le Coca sans sucres permet un apport calorique faible mais ces édulcorants artificiels sont controversés.
L'OMS recommande à toutes les personnes à l'exception des personnes atteintes de diabète, de ne pas utiliser les édulcorants sans sucre à des fins de contrôle du poids corporel et met en évidence certains effets indésirables potentiels d’une utilisation à long terme, à savoir un risque accru de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire.
Le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’OMS a classé l’aspartame comme "peut-être cancérogène pour l’homme" et réaffirme la dose journalière admissible de 40 mg par kilogramme de poids corporel.
Bonjour,
Vous désirez savoir si le coca cola sans sucres (« coca zéro ») est mauvais pour la santé.
Le coca-cola zéro est présenté par l’entreprise Coca comme "une boisson pétillante rafraîchissante, intemporelle et délicieuse, qui fait le bonheur de plusieurs générations". Mais quel est son impact réel sur la santé ?
Commercialisé en France depuis 2007, il fait office d’alternative aux sodas classiques, très riches en sucres. Le succès du coca-cola zéro est en effet lié à son absence de calories : un verre de 250 ml de coca-cola zéro contient environ une calorie, tandis qu’un verre de 250 ml de Coca-Cola orignal contient environ 105 kcal.
Le zéro est une grande réussite marketing. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec plus de 8 millions de foyers acheteurs, le petit frère du coca light, le "zéro" est devenu n°2 des soft-drinks. En France, la firme voit ses ventes augmenter de 11% chaque année.
Source : Le Coca-cola zéro et la santé publié le 4 mai 2017 sur le site L'observatoire des aliments
Malgré un apport calorique faible, la consommation de coca zéro peut paradoxalement impacter notre poids et altérer notre santé.
Santé Magazine, dans son article du 24 juillet 2023 Le coca Zéro fait-il maigrir, disponible sur Cafeyn, pose la question de la pertinence de sa consommation lors d’une recherche de perte de poids et demande l’avis de Coline Flandrin, diététicienne-nutritionniste à Lille et praticienne du G.R.O.S. (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids).
Le Coca-Cola, fût-il sans calories, ne peut pas être recommandé dans le cadre d’un régime minceur. Et ce pour plusieurs raisons… D’une part, il n’apporte aucun nutriment essentiel, tel que des vitamines, des minéraux ou encore des fibres. Et d’autre part, comme toutes les boissons gazeuses riches en édulcorants, elle risque de stimuler l’appétit, ce qui entraîne potentiellement des consommations excessives et des compulsions.
Source : Le coca Zéro fait-il maigrir sur Santé Magazine
Coline Flandrin alerte également sur la présence délétère d’édulcorants de synthèse : l’aspartame et l’acésulfame-K.
Ces alternatives au sucre permettent de reproduire le goût du sucre, tout en minimisant au maximum l’apport calorique. Mais certaines études indiquent qu’elles ne seraient pas sans danger pour notre santé. En effet, les édulcorants sont accusés de stimuler l’appétit et de favoriser la consommation de sucre. Mais certains travaux indiquent aussi qu’ils augmentent le risque de développer un diabète de type 2 ou un cancer et altèrent le fonctionnement des reins.
Source : Le coca Zéro fait-il maigrir sur Santé Magazine
Le Parisien, dans sa vidéo You Tube food checking Coca-Cola normal vs Coca zéro : quel est le moins mauvais pour la santé ?, rappelle également que si, comme tous les sodas sucrés, le Coca-Cola "goût original" peut provoquer du surpoids et du diabète, les édulcorants de synthèse contenus dans le coca zéro posent des problèmes : problèmes d’addiction, problèmes sur le microbiote, sensations de satiétés faussées…
La communauté scientifique n’est pas sereine : le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont publié en juillet 2023 des évaluations portant sur les dangers et les risques liés à l’aspartam.
Citant une « indication limitée » de cancérogénicité pour l’homme, le CIRC a classé l’aspartame comme « peut-être cancérogène pour l’homme » et le Comité mixte a réaffirmé la dose journalière admissible de 40 mg par kilogramme de poids corporel.
Remplacer les sucres libres par des édulcorants non sucrés n’aide pas à contrôler le poids à long terme. Les gens doivent envisager d’autres moyens de réduire leur consommation de sucres libres, par exemple en consommant des aliments contenant des sucres naturels, comme les fruits, ou des aliments et des boissons non sucrés », estime Francesco Branca, directeur du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments à l’OMS.
Source : l’OMS déconseille les édulcorants sur le site Le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC)
Sur l’utilisation d’édulcorant sans sucre, l’OMS résume sa ligne directrice dans un document disponible sous la licence Creative Commons publié en 2023 Utilisation d’édulcorants sans sucre : résumé de la ligne directrice de l’OMS [Use of non-sugar sweeteners : WHO guideline summary].
En voici les points importants :
L’OMS suggère de ne pas utiliser les édulcorants sans sucre à des fins de contrôle du poids corporel ou de réduction du risque de maladies non transmissibles (recommandation conditionnelle). Notons que les recommandations conditionnelles sont celles pour lesquelles le groupe d’élaboration des lignes directrices de l’OMS n’est pas absolument certain que les conséquences souhaitables de la mise en œuvre de la recommandation l’emportent sur les conséquences indésirables ou lorsque les bénéfices nets prévus sont très faibles.
La revue systématique n’a apporté aucune preuve d’un effet bénéfique à long terme sur les mesures de l’adiposité chez les adultes ou les enfants et a mis en évidence certains effets indésirables potentiels d’une utilisation à long terme, à savoir un risque accru de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire et de mortalité chez l’adulte. Des données limitées laissent penser que la consommation d’édulcorants sans sucre pendant la grossesse pourrait avoir des effets indésirables.
La recommandation s’applique à tous les édulcorants sans sucre, lesquels sont définis dans la présente ligne directrice comme tous les édulcorants non nutritifs, qu’ils soient synthétiques, naturels ou modifiés, qui n’appartiennent pas à la catégorie des sucres. Les édulcorants sans sucre courants comprennent l’acésulfame K, l’aspartame, l’advantame, les cyclamates, le néotame, la saccharine, le sucralose, la stévia et les dérivés de la stévia.
À l’exception des personnes atteintes de diabète, cette recommandation s’applique à toutes les personnes, c’est-à-dire aux enfants et aux adultes de tous âges, y compris aux femmes enceintes et allaitantes.
Des nuances et des conseils…
Dans Santé Magazine Le coca Zéro fait-il maigrir, la diététicienne Coline Flandrin nuance les risques qui sont proportionnels à la quantité des doses consommées :
Cependant, ces risques ne sont significatifs que si on consomme des litres de Coca Zéro ou de produits allégés par jour. Il existe des doses journalières admissibles (DJA) d’édulcorants qui sont relativement difficiles à atteindre (40 mg par kilogramme de poids corporel par jour pour l’aspartame et 9 mg par jour pour l’acésulfame-K).
Tendez vers une consommation ponctuelle et surtout consciente, sans oublier que la perte de poids est un processus complexe qui dépend de votre alimentation, mais aussi de votre activité physique, de votre métabolisme, de votre génétique, de votre état de santé, de votre santé émotionnelle, etc .
Source : Le coca Zéro fait-il maigrir sur Santé Magazine
La diététicienne Marie-Laure André conseille, quant à elle, dans sa vidéo du Parisien Coca-Cola normal vs Coca zéro : quel est le moins mauvais pour la santé ? de rester sur le coca original, plus naturel, à raison d’un verre par jour maximum car l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) recommande pour les adultes de ne pas consommer plus d’une boisson sucrée par jour.
Aller plus loin à la BmL
Coca-Cola, l'enquête interdite [Livre] / William Reymond
La vérité sur les sucres et les édulcorants [Livre] / Edouard Pélissier
Un Monde obèse [En ligne] sur la médiathèque numérique disponible à la BML
Aller plus loin sur Internet
Les sodas light sont-ils plus sains ?Consulter la notice UFC Que Choisir sur l’acésulfame-K
Consulter la notice UFC-Que Choisir sur l’aspartame