Qui était Félix-Jacquier dont une rue porte le nom dans le 6ème arrt de Lyon ?

Cette personnalité purement lyonnaise semble en effet avoir laissé peu de traces à tel point que Louis Maynard ne lui consacre que quelques lignes dans son ouvrage sur les rues de Lyon (Dictionnaire de lyonnaiseries, 1932).

Il est cependant possible de reconstituer une partie de sa biographie et de son parcours professionnel. Né le 20 janvier 1817 à Lyon [#266], Félix Jacquier se marie dans cette ville avec Jeanne Marie Silvie Vespre le 8 février 1843 [#145] et y décède le 21 mai 1885 (Lyon 1er) [#378].

Docteur en droit, avocat inscrit à la Cour Royale de Lyon depuis 1838 (d'après l'Annuaire départemental du Rhône, 1842, p.39), Félix Jacquier devient administrateur du dispensaire général de Lyon de 1844 à 1850, puis est nommé membre du conseil d'administration des hospices civils de Lyon du 17 mai 1850 jusqu'au 10 janvier 1866, date de l'expiration de ses fonctions. Le conseil est composé sur cette période d'une vingtaine de membres nommés, parmi lesquels figurent des avocats et des magistrats, des négociants et des fabricants, des rentiers et des banquiers, plus rarement des médecins ou des chirurgiens ; Antoine Gailleton en sera par exemple membre dans les années 1880...

Félix Jacquier est élu à la présidence dudit conseil le 31 janvier 1857 en remplacement de Bruno Faure (1795-1869), poste qu'il occupe jusqu'aux derniers jours de 1865. A cette date, il abandonne la charge à Jean-Baptiste Onofrio (1814-1892), président de Chambre à la Cour impériale de Lyon. Le Compte moral des hôpitaux civils de Lyon pour les années 1866 et 1885 (BM Lyon, 950699) ne nous fournit pas d'autres renseignements intéressants.

Félix Jacquier avait été décoré de la Légion d'honneur en 1859, peu de temps après avoir été élu à la présidence des hospices. Son dossier de légionnaire, très lacunaire, a été reconstitué suite à l'incendie des archives de la Grande chancellerie du Palais des Tuileries aux derniers jours de la Commune (voir ci-joint).

Sa mort est passée quasiment inaperçue mais fait l'objet d'au moins deux courts articles nécrologiques dans la presse lyonnaise, le premier publié dans le Salut Public du 27 mai 1885, le second dans le numéro 22 de la revue Lyon Médical datée du 31 mai 1885 (p.181-82). Comme nous le signale le Lyon Médical : "Après avoir ainsi dignement rempli son devoir [au sein des hospices], M. Jacquier se consacra à d'autres oeuvres de charité, et s'associa de grand coeur à la généreuse fondation d'une maison de campagne destinée aux Incurables d'Ainay", oeuvre dite des Petites incurables de la rue Adélaïde-Perrin à laquelle participa activement son épouse jusqu'à son décès survenu à Lyon 2e le 31 juillet 1890.

Dans les premiers mois de 1888, le nom de Félix Jacquier est attribué à l'ancien passage Montgolfier joignant l'actuelle rue Montgolfier au boulevard des Belges dans le 6e arrondissement de Lyon.