Quelles étaient les significations possibles du terme "mélote" en ancien français ?
Question d'origine :
Bonjour,
Dans l'ouvrage "Sur un fil ou l'art de se vêtir au Moyen Age"relatif à l'exposition présentée en 2024 au musée de Saint-Antoine l'Abbaye (Editions Faton), figure le terme, la mélote, pour qualifier un type de vêtement.
Une recherche non exhaustive m'a permis de retrouver ce terme dans le dictionnaire Godefroy de l'ancien français à l'article traitant du terme, la molete : embourrure délicate, laine fine...
Dans l'exemple cité (cf pièce jointe) dans cet article, le terme de mélote semble uniquement correspondre à un type de vêtement d'un ermite.
Existe-t-il d'autre acception du terme la mélote dans le domaine vestimentaire ? La différence orthographique est-elle "significative" dans l'acception des termes molete vs mélote ?
Tout cela n'est peut-être que question de détails...
Cordialement,
mrcbrsr
Réponse du Guichet

Méli-mélote
Bonjour,
et merci pour votre question,
après avoir cherché dans notre bien nommé Dictionnaire historique de la langue française, après avoir consulté le catalogue de cette très belle exposition dont vous parlez, et après enfin avoir fait quelques riches découvertes précises sur l'histoire du vêtement en France à travers les âges, il apparaît que la mélote se rapporte au mot grec mêlotê, autrement dit un mot se rapportant à une peau de mouton ou à une peau laineuse et rêche. Cela laisse entendre que cet habit était fait de peau, les poils étant laissés à l’extérieur, tout comme les costumes que portent certains bédouins. Paul, lorsqu’il mentionne les serviteurs de Dieu qui furent persécutés, dit qu’ils “ont circulé couverts de peaux de mouton, de peaux de chèvre”; il fait peut-être allusion aux vêtements que portaient ces prophètes de Jéhovah (Héb. 11:37). Jean le Baptiseur était vêtu de poil de chameau, mais il n’est pas spécifié qu’il s’agissait de son vêtement officiel de prophète. — Marc 1:6.
Quel que soit leur aspect, ces vêtements officiels de poil semblent avoir été la marque distinctive de certains prophètes. Quand on fit au roi Achaziah la description d’“un homme possesseur d’un vêtement de poil, et (...) ceint d’une ceinture de cuir autour de ses reins”, il reconnut immédiatement qu’il s’agissait du prophète Élie (II Rois 1:8). C’est au moyen de ce vêtement officiel jeté sur lui qu’Élisée fut oint, lorsqu’il fut ‘appelé’ à abandonner sa charrue et à suivre Élie (I Rois 19:19-21). Plus tard, au moment où Élie fut enlevé dans la tempête de vent, ce vêtement fut laissé à son successeur, qui s’en servit immédiatement pour partager les eaux du Jourdain, exactement selon ce qu’avait fait son maître auparavant (II Rois 2:3, 8, 13, 14). Il semble que les faux prophètes revêtaient parfois des vêtements de poil semblables pour duper le peuple et l’amener à les considérer comme d’honorables prophètes de Jéhovah, ce qui rendait leurs messages plus crédibles. — Zach. 13:4.