Auriez-vous des informations sur l'histoire du Clos St-Benoît à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or ?
Question d'origine :
Bonjour,
Auriez-vous des informations sur le Clos St-Benoît à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or avant son acquisition par les Bénédictines ?
Il semble qu'il ait une origine viticole.
Merci pour votre aide
Réponse du Guichet

La source d’information principale sur le Clos Saint-Benoît à Saint-Cyr-au-Mont d’or est l’ouvrage Saint-Cyr et les Monts d'Or du Docteur Gabourd, publié en 1977.
Bonjour,
Saint-Cyr et les Monts d'Or du Docteur Gabourd, publié en 1977 fait l’historique du Domaine de Couter de la page 159 à 165 et l’illustre avec 4 photographies (Porte d’entrée et la Chapelle, le portail d’entrée et les dépendances, le portail d’une maison).
L'ancien domaine de Couter, parfois nommé Couster, Coyter ou Coters, est encore présent dans la toponymie de St Cyr au Mont d’or à travers le Chemin du Coûter.
Henri Antoine Guillaume Charrier, Seigneur de Poleymieux et de la Rochette (Cuire), consul de Lyon et prévôt des marchands, fonde le domaine en 1597. Il achète une grande étendue de terrain sur la pente orientale du Mont Cindre, dans le but d’y créer un grand vignoble. Des parcelles de prairies, de vignes et une maison acquises de 9 propriétaires différents sont regroupées alors pour constituer le domaine de Couter. Le dernier fils des 19 enfants d'Henri Antoine Guillaume Charrier, Jean Charrier, conseiller du Roi, hérite de la maison de Couter et agrandit le vignoble à son tour, notamment en 1652, lorsqu’il acquière de Gaspard Contenson, seigneur de St Cyr, 200 bicherées de terrain qui incluent l’Ermitage. Couter devient un grand vignoble et son cru, le plus réputé aux environs de Lyon. Ce vin d'excellence résulte d'un mélange équilibré entre le cépage gamay, adapté aux sols légers, et le plant de Couzon, qui prospère sur des terrains plus argileux. Selon Gabourd, ce passé viticole a laissé des traces visibles dans les grandes dépendances encore existantes.
Le fils de Jean Charrier, Charles vend le domaine de Couter en 1720 aux dames du Prieuré de St Benoît du Quai St Vincent. Le domaine devient le Clos Saint Benoît. Les religieuses développent le commerce de leur production viticole à Lyon.
Un chapitre du livre est consacré à l’Ermitage et aux ermites du Mont Cindre (p131-153).
On trouve également des éléments sur la constitution du domaine de Couter dans les documents suivants :
Notice historique sur l'Ermitage du Mont Cindre. [Livre] / Par l'Abbé Louis Duplain Vicaire de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, p13
"M. Jean Charrier de la Rochette, seigneur de Poleymieux , avait acquis le 1er février 1652 , du seigneur de Saint- Cyr, Gaspard de Contenson, 200 bicherées de terre sur le replat et la pente orientale du mont Cindre. Ce vaste domaine qui comprenait l'ermitage et ses dépendances fut acquis par les Bénédictines de Saint - Pierre, de Lyon, en 1720."
Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard [Livre] / Abbé Louis Duplain, page 68
"Antoine Charrier et son fils Jean Charrier, trésorier de France, seigneur de la Rochette et de Poleymieux avaient formé, par des achats successifs un beau tènement de 200 bicherées sur la pente orientale du Mont Cindre. Le 3 février 1720 ce vaste terrain de la commune de Saint-Cyr-au-Mont d'Or fut vendu par Charles Charrier de la Rochette aux Bénédictines de Lyon qui le gardèrent jusqu'à la Révolution."
A la révolution, le monastère est dissous et le domaine du clos St Benoît à Saint-Cyr est vendu comme bien national. Le prieuré du Quai Saint Vincent entre également au bien national pour être transformé en entrepôt à vin. Il y a 25 ans environ, la ville de Lyon, à la suite d’un éboulement qui a permis la restauration des anciennes voûtes, a également réaménagé le jardin.
Sur l’environnement naturel et viticole du clos Saint Benoît spécifiquement, on trouve des éléments dans cette publication :
Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie / publiées par la Société d'agriculture de Lyon de la Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, 3e série, Tome X de 1866 :
p.267
"Lorsqu'au lieu de s'épanouir largement, comme au-dessus des carrières de Saint-Germain, ou vers le pied de la Garenne et du Mont-Toux, les marnes sont tranchées brusquement, les eaux, au lieu de couler goutte à goutte, se concentrent dans un pli de la roche et s'échappent en masses assez considérables : telle est l'origine des sources du clos Saint-Benoît."
p.288
"l y a peu de temps encore, les vins du clos Saint-Benoît, au Mont-Cindre, et les vins blancs de Saint-Romain étaient assez recherchés."
Voir aussi :
Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon, 1749, p.41
"Avec d'autres Religieuses de l'Ordre de St. Benoît, qu'elles appelèrent auprès d'elles, elles établirent, du consentement de l’archevêque, un monastère et y fondèrent un prieuré de l’ordre sous la règle de Saint Benoît."
Les anciens couvents de Lyon [Livre] / par l'Abbé Adolphe Vachet, p146
"Elles achetèrent donc, en 1658, de leur patrimoine, sur le quai Saint-Vincent, au bout de la rue de la Vieille, une propriété considérable, comprenant une maison qu'Henri Florendal avait fait bâtir, et des jardins spacieux qui l'entouraient."
Aller plus loin :
Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon
- 30 H 17 Saint-Cyr au Mont d’Or, 1680-1784. Acquisitions, reconnaissances de redevances, institution d’une chapelle domestique, procès.
- 30 H 20 Pensions foncières : reconnaissances de pensions dues au prieuré sur des terres et des maisons sises à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, 1747-1788.
Association du Clos Saint-Benoît
Société historique, littéraire et archéologique de Lyon
Bonne journée,