Question d'origine :
Bonjour, j'aurais aimé savoir quelle est la part du numérique par rapport aux autres secteurs, dans l’émission des gaz à effet de serre : où puis-je trouver un "camembert" des contributions du bâtiment, de la mobilité, de l'agriculture, etc. ? Merci !
Réponse du Guichet

La part du numérique représente à 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et environ 4% de l’empreinte carbone nationale en 2022 d'après les derniers chiffres de l'Ademe mais nous n'avons pas trouvé de camembert représentant cette valeur au regard des autres secteurs de l'économie.
Bonjour,
Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du numérique en France en 2022 s’élèvent à 29,5Mt équivalent CO2, soit 4,4% de l’empreinte carbone nationale.
source : ADEME
Cette étude a permis de mettre à jour l’évaluation des impacts environnementaux du numérique en France. Elle établit que les émissions liées à ce secteur en France en 2022 s’élèvent à 29,5Mt équivalent CO2, soit 4,4% de l’empreinte carbone nationale.
La modification principale de cette étude est la prise en compte des data centers à l’étranger qui hébergent des usages français. Elle fait sensiblement la répartition des impacts en fonction des tiers et des phases du cycle de vie sur l’indicateur changement climatique en particulier :
- 50% des émissions carbone sont liées aux terminaux utilisateurs, 46% aux data centers, et 4% pour les réseaux.
- 60% des émissions carbone sont liées à la fabrication, à la distribution et à la fin de vie des équipements et infrastructures numériques, et 40% à l’utilisation ; ce qui signifie que la phase d’usage reste minoritaire.
Si la part relative liée à la fabrication, ou liée aux équipements diminue, en valeur absolue les émissions augmentent. Cela signifie qu’il faut continuer les efforts pour augmenter la durée de vie des équipements, et réduire le nombre d’équipements numériques. Mais il faut accentuer les efforts au niveau des usages : avec l’arrivée des nouveaux usages (IA générative notamment) qui risque d’entraîner une explosion de la consommation des data centers dans le monde, il faut insister sur l’importance de la sobriété, c’est-à-dire la remise en question de la nécessité de ces usages
source : Evaluation de l’impact environnemental du numérique en France
Pour aller plus loin : L'empreinte environnementale du numérique
Vous ne verrez pas apparaître la part du numérique dans les différents camemberts représentant la répartition des émissions de gaz à effet de serre en France. En effet, les différents formats d'inventaire ne le mentionnent pas. Nous n'en avons pas trouvé la raison. Plusieurs hypothèses sont possibles : la base de calcul n'est pas la même que celle des secteurs définis dans les différents formats d'inventaire, le numérique est compris dans le tertiaire, ou bien il représente une part trop faible pour être mentionné.
Les inventaires d’émissions de GES
En France, plusieurs formats d’inventaires cohabitent (format CCNUCC, format SECTEN, format NAMEA, etc). Le ministère de la Transition écologique a confié la réalisation des inventaires, aux différents formats, au Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). L’élaboration de ces inventaires nationaux est encadrée par procédures décrites dans le Système national d’inventaires d’émissions et de bilans dans l’atmosphère (SNIEBA). Les méthodes d’estimations des émissions sont décrites dans le rapport Ominea.
source : Les différents formats des données d’émissions de gaz à effet de serre
Voici un camembert de répartition des GES par secteur (où ne figure pas le numérique) :
La France a adopté des objectifs ambitieux de décarbonation de l'industrie qui est un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre sur le territoire national
a) L'industrie manufacturière représente 18 % des émissions de gaz à effet de serre en France
L'industrie est l'une des principales sources d'émission de gaz à effet de serre en France. En 2022, le secteur de l'industrie manufacturière et de la construction représente 18 % des émissions de gaz à effet de serre sur l'ensemble du territoire, soit des émissions de 73 millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone (MtCO2éq).
La contribution de l'industrie manufacturière et de la construction aux émissions de gaz à effet de serre en France est la troisième après les celles du secteur des transports (32 %) et du secteur agricole (19 %).
Alors qu’en 2020 le numérique représentait 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, deux ans plus tard, selon les nouveaux chiffres de l’Ademe, cette part atteint 4,4 % soit 29,5 millions de tonnes en équivalent CO2 émises. Rappelons que la principale source d'émissions de gaz à effet de serre en France est le transport et que, à titre de comparaison, le secteur aérien représente 4 % des émissions de gaz à effet de serre des transports intérieurs.
source : L'impact environnemental du numérique de plus en plus important en France
Pour aller plus loin :
Panorama français des gaz à effet de serre dans Comment les émissions de GES se répartissent-elles par secteur en France ?, partie 4 des Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde - Édition 2024 - novembre 2024
Les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone
Emissions de gaz à effet de serre en 2022
Suivi des émissions de gaz à effet de serre
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone – Extrait du Bilan environnemental 2024
Bonne journée,
Complément(s) de réponse

Bonjour,
Nous avions posé votre question au CITEPA qui vient de nous répondre. Nous les en remercions ici. Voici leur réponse :
Bonjour,
L’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre au format Secten présente les émissions territoriales selon une décomposition sectorielle dans laquelle le secteur du numérique n’est effectivement pas identifié en tant que tel (cf. l’explorateur de données du Citepa). Les émissions territoriales associées au numérique sont réparties au sein des différents secteurs selon la source de gaz à effet de serre. Par exemple, le secteur de l’énergie comptabilise la combustion pour produire l’électricité consommée par le fonctionnement des terminaux, centres de données et infrastructures de réseau sur le territoire, et le secteur du résidentiel-tertiaire comptabilise la combustion des groupes électrogènes de secours des centres de données localisés sur le territoires.
Cependant, les émissions associées au numérique s’analysent mieux et de manière plus complète selon une approche en empreinte de consommation, en prenant en compte les émissions importées, qui ont lieu dans d’autres pays pour des usages du numérique en France. En effet, l’empreinte carbone nationale du numérique provient majoritairement de la fabrication des équipements, qui a très majoritairement lieu à l’étranger. Je vous renvoie vers les ressources de l’ADEME et de l’ARCEP, qui font référence sur le sujet, et s’agissant de l’empreinte carbone nationale en général vers les ressources du SDES.
Cordialement,