Quelles sont les origines des noms Grange-Rouge et Grange-Blanche à Lyon ?
Question d'origine :
Quelles sont les origines des noms Grange-Rouge et Grange-Blanche à Lyon ?
Merci d'avance pour votre éclairage.
François A.
Réponse du Guichet

L'origine de ces deux noms de lieux provient probablement des noms de domaines agricoles et de la couleur de leurs bâtiments.
Bonjour,
Si l'on trouve facilement l'origine du lieu-dit "Grange-Blanche" situé à Tassin et Ecully dans Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon de 1914, l'origine des noms de ces deux quartiers lyonnais est plus mystérieuse.
En effet, nos dictionnaires de toponymie lyonnaise sont peu loquaces. Ces lieux doivent fort probablement leur nom à la présence d'un bâtiment agricole de ce nom.
Les "Granges" étaient nombreuses et désignaient des domaines agricoles. Le dictionnaire des Rues de Lyon à travers les siècles : XIVe-XXIe siècles de Maurice Vanario indique en effet que "Les granges étaient des propriétés rurales tenues en métayage".
Un article de Lisa Boudoussier "Grange-Blanche et Grange-Rouge, quelle est l'histoire de ces noms de quartiers lyonnais ?" paru dans Actu Lyon le 19 juillet 2021 vous apporte une réponse :
Comme l’explique Paul Chopelin, maître de conférences en histoire moderne à la faculté des lettres et civilisations à l’Université Jean Moulin Lyon 3, « ces toponymes sont plutôt courants en France, on les retrouve à Paris par exemple ».
Des noms intuitifs« La ville s’agrandit sur les villages alentours, les bourgs, hameaux et fermes qui donnent alors leurs noms aux nouveaux quartiers et rues » relate Paul Chopelin.
Il ajoute : « Ces noms proviennent de l’aspect visuel des bâtiments qui s’y trouvait à l’époque, notamment la couleur des murs ».
Concernant deux quartiers bien précis de la Capitale des Gaules, « les toponymes Grange Blanche et Grange Rouge renvoient aux exploitations agricoles qui occupaient la plaine de la rive gauche du Rhône jusqu’au milieu du XIXème siècle » développe-t-il.
L’origine de ces noms vient donc de leur ancienne fonction de plaines agricoles.
[...]
Jusqu’au XXème siècle, Grange-Blanche était un espace sur lequel il n’y avait que des terrains agricoles, ce qui peut expliquer le nom de grange, et « la couleur blanche se réfère à un crépi ou un torchis de couleur claire » explique Paul Chopelin. Mais il faut revenir plus en arrière pour en retrouver l’origine. [...]
Après la Première Guerre mondiale, le manque de services hospitaliers se fait ressentir, d’autant plus que l’Hôtel Dieu n’est plus assez grand pour couvrir tous les besoins en matière de santé.
La couleur blanche de la Grange peut donc venir de la tenue des soigneurs puisque ce quartier tient alors son nom de l’hôpital Grange-Blanche, nommé aujourd’hui hôpital Edouard-Herriot, construit par Tony Garnier.
[...]
Grange-Rouge est situé dans le 8e arrondissement. « Le chemin de Grange-Rouge correspond au nom de l’ancien domaine qui a donné ce nom au quartier » nous annonce Paul Chopelin après une vérification documentée de sa part.
Son nom vient donc des terres d’un domaine rural appelé Grange-Rouge.
Existant au XVème siècle, on peut supposer qu’une ferme était construite en briques rouges ou bien en terre rouge, ce qui justifie la couleur associé à Grange dans le nom.
Cependant, peu d’informations sont disponibles concernant cette zone de l’agglomération lyonnaise qui est moins connue que Grange-Blanche notamment.
Dans son ouvrage intitulé Lyon 8e arrondissement : histoire et métamorphoses, Catherine Chambon indique que le quartier de Grange-Blanche a toujours été voué à l'action charitable (page 71) :
Grange-Blanche. Ce domaine d'une quinzaine d'hectares dont on trouve la trace dans les archives dès le XIIIe siècle, a toujours été voué à l'action charitable. Dans le cartulaire de Lyon de 1252, il est noté qu'il appartient aux Templiers. Il devient ensuite possession des Chevaliers de Rhodes qui deviendront Chevaliers de Malte, et seront maîtres des lieux pendant trois siècles. Grange Blanche fut en quelque sorte la maison de retraite de ces chevaliers. Vers 1900, le domaine est entre les mains des Missions africaines qui, pour éviter la spoliation en 1905, le vendent à la Société anonyme des Opérations Immobilières, qui elle-même le cède à la Ville de Lyon, pour la construction de l'hôpital Edouard Herriot.
Bonne journée
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