Faut-il une compatibilité de rhésus sanguins pour procréer ?
Question d'origine :
Bonjour,
Question biologie sanguine. ^^
Mes parents se sont mariés en 1971, ont eu mon frère en 1972 et moi (une fille) en 1981. Dans l’intervalle, ma mère n'a pas pu avoir d'enfant, sans que rien d'anormal n'ait été détecté par les médecins de l'époque. Elle avait, selon ses dires, ses règles avec quelques semaines de retard parfois, preuve, à mon sens, qu'elle faisait des avortements spontanés sans que les foetus puissent se développer.
Ma mère était A+ et mon père O-, mon frère est A+ également. Nous nous attendions donc à ce que je le sois aussi, le groupe O- étant récessif, mais je me suis avérée O- comme mon père.
J'ai entendu parler, il y a quelques temps, d'incompatibilité de rhésus sanguins, qui pourrait empêcher certains personnes d'avoir des enfants ensemble sans aide médicale, chose que bien sûr, on ignorait à l'époque.
Ceci pourrait-il expliquer les neuf ans qui séparent les deux grossesses de ma mère, "simplement" parce qu'il fallait une combinaison chromosomique/génétique statistiquement faible pour que le foetus soit viable et que donc, je vienne au monde ?
Merci de votre travail et bonne fin de journée à vous. :)
Réponse du Guichet

D'après nos recherches, il y a une incompatibilité rhésus si le fœtus est rhésus positif hérité du père, quand la mère est rhésus négatif. Lors d'une deuxième grossesse, cela peut entrainer la jaunisse du nourrisson, la maladie de rhésus ou la maladie hémolytique du nouveau-né qui pourrait causer une fausse couche, un accouchement prématuré, une souffrance foetale, l’anasarque fœtale, une déficience intellectuelle, une perte auditive ou une perte de vision.
Bonjour,
Selon le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine, il y a incompatibilité de rhésus dans les deux cas suivants :
1) Incompatibilité observée entre la mère et son enfant quand la mère rhésus négatif forme des anticorps contre les hématies de l'enfant rhésus positif.
2) Incompatibilité entre un donneur et un receveur au cours d'une transfusion sanguine où le receveur forme des anticorps contre les hématies rhésus plus du donneur.
Une incompatibilité de rhésus entre la mère et l'enfant peut entrainer la maladie de rhésus ou la maladie hémolytique du nouveau-né :
La maladie de Rhésus (Rh), également connue sous le nom de maladie hémolytique Rh du nouveau-né (Rh-HDFN), survient lorsque les anticorps d’une femme enceinte détruisent les globules rouges de son bébé. Les symptômes incluent généralement une faible quantité de globules rouges et une jaunisse chez le bébé. Les complications possibles comprennent la mortinatalité, l’anasarque fœtale, une déficience intellectuelle, une perte auditive ou une perte de vision. Le début de la maladie peut se produire avant ou peu après la naissance.
Source : Wikipédia
La maladie hémolytique du nouveau-né ou érythroblastose fœtale est due à la destruction des hématies de l'enfant par les anticorps présents chez la mère.
Mécanisme
La maladie hémolytique du nouveau-né est causée, pendant la grossesse, par l'action sur les érythrocytes (=globules rouges) fœtaux d'anticorps provenant de la mère. Ces anticorps sont dirigés contre un ou plusieurs antigènes de groupes sanguins, absents chez la mère mais présents chez le fœtus. Ces antigènes « incompatibles » sont hérités du père. Les anticorps maternels peuvent être naturels (anticorps du système ABO, ou parfois d'autres systèmes, anti-Cw, E , M...)[1], ou peuvent résulter d'une immunisation (mode d'apparition des anticorps). Seuls les anticorps d'immunisation (IgG) peuvent être cause de maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né.Source : Wikipédia
Voir aussi le document de Fahamia Koudra, Département de Biologie, Université Laurentienne, Maladie hémolytique du nouveau-né.
Également, sur la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né, le Manuel MSD grand public issu du Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique, couramment appelé le Manuel Merck (ou MSD), [...] le plus ancien livre de médecine en anglais publié et réactualisé régulièrement depuis, explique que :
Le facteur Rhésus est une molécule située à la surface des globules rouges chez certaines personnes. Le sang est Rhésus positif si les globules rouges portent le facteur Rhésus, et est Rhésus négatif s’ils en sont dépourvus. Des troubles sont observés si du sang du fœtus Rhésus positif pénètre dans la circulation sanguine de la mère Rhésus négatif. Le système immunitaire de la mère peut identifier les globules rouges du fœtus comme étrangers et produire des anticorps, dits anticorps anti-Rhésus, pour les détruire. La production de ces anticorps est appelée sensibilisation. (Les anticorps sont des protéines produites par les cellules immunitaires qui aident l’organisme à combattre les substances étrangères.)
Chez les femmes dont le sang est Rhésus négatif, la sensibilisation peut survenir à n’importe quel stade de la grossesse. Cependant, elle est plus susceptible de survenir lors de l’accouchement. Lors de la grossesse au cours de laquelle apparaît la sensibilisation, il est peu probable que le fœtus ou le nouveau-né soit atteint. Une fois la femme sensibilisée, les troubles sont de plus en plus probables à chaque grossesse d’un fœtus Rhésus positif. À chaque nouvelle grossesse suivant la sensibilisation, la femme enceinte produit des anticorps anti-Rhésus plus précocement et en plus grande quantité.
S’ils traversent le placenta vers le fœtus, ils peuvent détruire une partie des globules rouges fœtaux. Cette destruction est appelée maladie hémolytique du fœtus (érythroblastose fœtale) et du nouveau-né (érythroblastose du nouveau-né). Si les globules rouges sont détruits plus vite qu’ils ne sont produits par le fœtus, celui-ci devient anémique (pas assez de globules rouges). Une anémie sévère peut entraîner la mort du fœtus.
Lorsque les globules rouges sont détruits, un pigment jaune appelé bilirubine est produit. Si de nombreux globules rouges sont détruits, la bilirubine peut s’accumuler dans la peau et d’autres tissus. La peau du nouveau-né et le blanc de ses yeux peuvent alors être jaunâtres (ictère). Dans les cas sévères, le cerveau peut être endommagé (ictère nucléaire).
En général, la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né est asymptomatique chez la femme enceinte.
Il arrive parfois que d’autres molécules présentes dans les globules rouges de la mère créent une incompatibilité avec ceux du fœtus. Cette incompatibilité peut provoquer des problèmes similaires à ceux de la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né.
Véronique Gaid, gynécologue, précise sur son site Espace santé Luciole que
Parmi toutes les combinaisons possibles de groupes sanguins, une seule peut poser problème pendant la grossesse : quand la mère est rhésus négatif (ses globules rouges ne possèdent pas à leur surface d'antigène D) et le père rhésus positif (l'inverse). Le fœtus peut dans ce cas être rhésus positif ou négatif. S'il est rhésus positif, il y a incompatibilité rhésus. Par contre, si le père est rhésus négatif, l'enfant est forcément rhésus négatif.
De façon normale, la circulation sanguine de la mère et celle de son bébé sont bien séparées. Pourtant, pendant la grossesse, sous l'effet de certaines circonstances (voir liste ci-dessous), au moment de l'accouchement, mais aussi de façon spontanée, un peu de sang du bébé peut passer dans la circulation maternelle.
Quand des globules rouges du bébé rhésus positif rentrent dans l'organisme de la mère, ils sont alors reconnus comme "étrangers" par le système de défense de la maman (système immunitaire), ce qui va provoquer la fabrication d'une armée d'anticorps (appelés agglutinines irrégulières) chargés de les éliminer.
Si ce phénomène ne présente pas de risque pour l'enfant lors d'une première grossesse (la mère n'a pas fabriqué suffisamment d'anticorps pour que ceux-ci traversent le placenta, "attaquent" les globules rouges du bébé et les détruisent) ce n'est pas le cas pour la deuxième grossesse (et les suivantes), lorsque le bébé est encore de rhésus positif.
Dans ce cas, le système immunitaire de la mère, qui a conservé en mémoire les informations, va réagir rapidement au contact des globules rouges du nouveau bébé (il suffit qu'une infime quantité de sang fœtal passe dans la circulation maternelle) et produire une grande quantité d'anticorps anti-D. En revance, ces anti-D sont sans risque pour la maman.
Les anticorps étant des molécules assez petites, elles vont pouvoir traverser le placenta et aller détruire, dans la circulation sanguine du second enfant, ses globules rouges (selon le même principe que les anticors contre les microbes) . Cela va provoquer une anémie chez le bébé, qui sera plus ou moins précoce selon la quantité d'anticorps fabriqués. Après la naissance, la destruction des globules rouges se poursuit et libère la bilirubine, pigment jaune qui provoque chez l'enfant une jaunissse ou ictère. Dans les formes graves, la bilirubine est produite en grande quantité et va rapidement s'accumuler ; elle peut alors devenir toxique pour le cerveau du bébé, en l'absence de traitement. Toutes ces manifestations correspondent à la Maladie Hémolytique Rhésus.
Dans l'article sur les groupes sanguins et rhésus publié par le site suisse Babysoon, il est mentionné que l'hémolyse peut provoquer une fausse couche, un accouchement prématuré, une souffrance foetale :
A partir de la seconde grossesse y a-t-il un risque ?
A partir de la seconde grossesse, il est indispensable de pratiquer un dosage d'anticorps pour les raisons décrites précédemment. Si la recherche se révèle positive et que le fœtus est Rh+, le risque dépend, en général, du taux d'anticorps. Plus il est élevé, plus le risque est grand. Pour des taux faibles, l'accouchement se fera à terme, sans problèmes pour l'enfant (un ictère est toutefois possible). Si les taux sont élevés, le foetus est en danger, il peut y avoir une fausse couche, un accouchement prématuré, une souffrance foetale. Dans ce cas, le gynécologue effectuera des examens complémentaires (échographies, amniocentèse) pour évaluer l'importance de l'hémolyse et décider de la conduite thérapeutique.
Cependant, nous vous précisons que nous sommes une équipe de bibliothécaires chargée de recherches documentaires et non des scientifiques, médecins ou spécialistes d'un quelconque domaine. Nous vous invitons donc à vous assurez de l'exactitude de notre réponse auprès de votre médecin traitant, gynécologue ou tout autre professionnel de la santé.
Bonne journée.