Quelle a été la contribution d'Agrippa d'Aubigné à la défense de Genève après 1620 ?

Bonjour,

Vous trouverez de nombreuses informations relatives au rôle joué par Agrippa D’Aubigné dans la défense de Genève, mais aussi de Berne et Bâle, dans la biographie que lui consacre Madeleine Lazard :

Agrippa d’Aubigné a trouvé refuge à Genève depuis le 1er septembre 1620, après avoir traversé la France d’ouest en est, non sans de multiples péripéties du fait de son statut de proscrit. Depuis 1610 et l’assassinat d’Henri IV, D’Aubigné, soutien indéfectible du parti protestant, n’est plus en odeur de sainteté à la Cour de France. A partir de 1620, jugé factieux par Louis XIII, il est recherché. Il part donc pour Genève. La ville redoute « depuis longtemps le duc de Savoie, son puissant et ambitieux voisin, inféodé au Pape. Le 4 septembre 1621, un conseil de guerre de sept membres est constitué. On invita Agrippa à y participer ». Rappelons en effet qu' Agrippa fut non seulement un écrivain de renom, mais également un guerrier : il tint notamment le rôle d’écuyer d’Henri de Navarre.

« Il fut chargé d’examiner les fortifications de la ville. Il en aperçut aussitôt les points faibles, du côté du sud-est et à la pointe nord du faubourg Saint-Gervais, le quartier des moulins, et indiqua les moyens de les renforcer […]. Il projetait un système de fortification de plus vaste envergure et adressa à ce sujet un Mémoire au magnifiques et très honorés Seigneurs de Genève ».

« En octobre et novembre 1621, d’Aubigné fut requis d’aller à Berne comme conseiller militaire ». Il constata que les Bernois n’étaient pas du tout « convaincus de la nécessité de fortifier leur ville et de se préparer à la guerre […]. Mais son voyage fut finalement couronné de succès. Les seigneurs de la ville tombèrent d’accord pour mettre sur pied une armée de douze mille hommes ». Cela étant, Agrippa dût argumenter férocement pour persuader les Bernois de l’intérêt de fortifier la ville. Il y revint au printemps 1622 pour lancer les travaux de fortification.

C’est en mai 1622 que, depuis Berne, il se rend à Bâle où il établit le plan des fortifications. C’est son fils Nathan d’Aubigné qui en assurera en fait la réalisation.

Il reste dans ces villes quelques traces de ses contributions :

• A Genève, une terrasse (une espèce de petite cour ouverte) porte le nom d’Agrippa, célébré comme défenseur de la foi protestante.
• A Berne, à l’occasion de la rénovation d’un bâtiment universitaire, les travaux ont mis au jour une section des fortifications conçues par Agrippa.

Quelques lectures supplémentaires :

• La biographie, plus romancée que celle de Madeleine Lazard, d'Eric Deschodt, Agrippa d'Aubigné, le guerrier inspiré.
• Genève, cinq siècles d'accueil et d'exil : ces personnes réfugiées ou immigrées ont fait Genève, de Moreno Berva. Un chapitre y est évidemment consacré à Agrippa d'Aubigné.

A bientôt !