Quand le mot "bimbo" a-t-il changé de sens pour qualifier certaines femmes ?
Question d'origine :
Bonjour et merci d avance pour votre réponse.
Pouvez-vous me dire quand et comment le mot "bimbo", qui désignait à l origine un garçon, est devenu un mot pour qualifier certaines femmes ?
Merci d avance
Réponse du Guichet

C'est le cinéma des années 40 à Hollywood, qui va populariser l'image féminine hyper sexuée et écervelée en chosifiant les femmes et fera donc dériver ce terme.
Bonjour,
Le mot dérive de l'italien bimbo, contraction de "bambino", qui désigne à l'origine un enfant de sexe masculin ou un jeune garçon. Le terme "bimba" représente d'ailleurs la version féminine et réfère à une petite fille.
De 1880 à 1914, 13 millions d'Italiens ont émigré hors d'Italie, 4 millions d'Italiens sont arrivés aux États-Unis.
Dès les années 20, l'immigration italienne va enrichir le vocabulaire argotique américain. Dans un premier temps aux États-Unis, le terme "Bimbo" désigne un homme adulte stupide ou grossier.
C'est le cinéma des années 40 à Hollywood, qui va populariser l'image féminine hyper sexuée et écervelée en chosifiant les femmes et fera dériver ce terme.
Ainsi dans les années 1950, Marilyn Monroe, avec ses attributs de blonde, poitrine généreuse, souvent mise en scène dans des rôles de femmes naïves, devient l'icône de la bimbo par excellence.
Son sens va dès lors basculer pour ne retenir qu'une version féminine péjorative et misogyne : une femme séduisante mais idiote. Elles incarnent l'opposition des "femmes fatales" des films noirs. Bimbo qualifie dès lors une femme qui met ses atouts en avant de manière exagérée et joue de son physique pour attirer l'attention.
Dès les années 2000, l'image de "la bimbo" évolue. Il s'agit littéralement d'une revanche, où les femmes revendiquent des attributs féminins sans pour autant vouloir séduire. Et parfois même utiliser en contrepied l'aspect superficiel pour surprendre par leur indépendance et leur malice. Nous vous conseillons ainsi le livre d'Edie Blanchard Bimbo aux éditions JC Lattès et l'écoute du podcast "Zoom,Zoom,Zen" sur "l'hyperféminité".
Bonnes lectures, bonne écoute.