Sylvestre II et ses inventions

CIVILISATION SCIENCES ET TECHNIQUES + DE 2 ANS

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Le 16/03/2006 à 19h25 471 vues

Question d'origine :

Bonjour, Je suis actuellement en train de lire le controversé livre de Gerard de Sède, "Les templiers sont parmis nous", sujet à caution sur de nombreux points. Je m'interroge sur l'un d'eux. L'auteur nous parle ainsi d'un certain Gerbert d'Aurillac qui serait devenu pape en 1003 sous le nom de Sylvestre II. Ce pape très fantasque était, selon lui, aussi très savant. Je me permets de citer un passage, où Gerard de Sède décrit les "étonnantes réalisations techniques que ce savant, promu souverain pontife, effectuait avec des moyens accrus": "Parmi ces réalisations, la construction d'un astrolabe et de la première horloge à balancier sont déjà remarquables; l'invention et la fabrication d'orgues hydrauliques où les différences de pression de la vapeur, soigneusement calculées, produisaient toutes les gammes de son, est encore plus digne de nous étonner. Mais la création véritablement fantastique du pape Gerbert nous est révélée par le plus officiel des ouvrages d'histoire religieuse: la Patrologie latine du Père Migne (Tome CXXXIX). "Appliquant les secrets qu'il tenait des Arabes et ayant choisi le moment où toutes les planètes sont à l'entrée de leur course[!], Gerbert avait coulé dans le cuivre une tête et cette tête, grâce à un dispositif ignoré, répondait par oui ou par non à toutes les quetions qu'il lui posait et lui prédisait l'avenir. Quand ses familiers le questionnaient sur cet automate, Gerbert, sans en trahir le secret, répondait qu'il était au fond très simple puisuq'il reposait entièrement sur le calcul avec deux chiffres". Le pape Sylvestre II serait enterré à l'église de Latran, "mais, dit il, on le raya pour longtemps de la liste des papes où l'on mit, à la place de son grand nom, celui d'Agapithe, illustre inconnu." Je m'interroge donc d'une part sur la véracité de ce pape, trop fantasque pour être vrai et trop facilement "effacé"; et d'autre part sur cette histoire de tête de cuivre. Gérard de Sède ajoute à ce propos: "aujourd'hui [c.a.d. dans les années 60], les machines à penser sont répandues"... De quoi s'agit-il? Est-ce qu'il existe d'autres réalisations avérées de "machine à penser"? Merci d'avance pour vos réponses! Enguerrand

Réponse du Guichet

bml_civ - Département : Civilisation

Le 17/03/2006 à 17h29

Réponse du Département Civilisation

Sylvestre II. Gerbert d’Aurillac (milieu Xe siècle- mort à Rome , le 12 mai 1003.) Elu pape, le 2 avril 999, inhumé à Saint-Jean de Latran.
Le destin du pape Sylvestre II est assez extraordinaire et par suite a excité l’imagination de bien des hommes. Moine, écolâtre, abbé en Italie, de nouveau écolâtre à Reims, archevêque de cette ville, puis de Ravenne et enfin pape de l’an Mil, Sylvestre II est l’une des grandes personnalités du haut Moyen Age . Gerbert est né au milieu du XXe siècle en Aquitaine et fut envoyé, très jeune, au monastère Saint- Géraud d’Aurillac…
C’est au Latran qu’il mourut, où il fut inhumé . Son épitaphe métrique, rédigée par le pape Serge IV, est encore visible sur la deuxième colonne de droite dans la nef de la basilique.
Le pape Silvestre II fut vite oublié, mais les écrits scientifiques de Gerber eurent un grand renom, si bien qu’à la fin du XIe siècle commencèrent a apparaître des légendes sur le « pape magicien » : un homme aussi savant ne pouvait avoir réussi une telle carrière qu’en contractant un pacte avec le diable. Ces légendes furent renforcées par celles qui, jusqu’au XXe siècle, coururent sur l’an Mil .
Source : Dictionnaire historique de la papauté sous la dir. De Philippe Levillain, où vous pourrez lire cet article dans son intégralité.

A lire aussi :
Gerbert D’ Aurillac, le pape de l’an mil par pierre Riché.

Autour de Gerbert D’Aurillac le pape de l’an mil .

Réponse du Guichet

bml_sci - Département : Sciences et Techniques

Le 18/03/2006 à 09h57

Réponse du département Sciences et Techniques

...D’autre part, le savoir possède une forte aura imaginaire. Gerbert, moine d’Aurillac, né vers 940, fut emmené par le comte de Barcelone Borel en Espagne, où il entra en contact avec l’arithmétique et la cosmographie arabes. Revenu en France, l’empereur d’Allemagne Othon II le fit abbé de Bobbio sur sa réputation. Gerbert enseigna à l’école épiscopale de Reims, puis fut élu évêque de Metz dans des circonstance politiques troubles qui firent qu’il finisse par se réfugier auprès de l’empereur, qui lui donna l'archevêché de Ravenne. Après la mort d’Othon II, Gerbert soutint énergiquement la cause du fils de celui-ci, Othon III, et la régence de l’impératrice Théophano. En 999, Gerbert fut élu pape sous le nom de Sylvestre II, le premier d’origine française, contre la tradition qui faisait que les évêques de Rome fussent des Italiens ou des Grecs.
Après sa mort en 1003 apparut une légende selon laquelle il aurait apporté d’Espagne une tête de cuivre qui répondait à toutes les questions, ainsi qu’un livre qui lui donnait pouvoir sur tous les démons et accès aux trésors...

(extrait de Introduction à l'étude de la littérature médiévale française.)

A partir de cet exemple précis, ces "machines à penser "semblent être issues de légendes .
Il nous paraît difficile de répondre à votre question sur l'existence de telles machines, mais nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants, plus généraux, sur le thème de l'histoire des sciences et des techniques :

- Eléments d'histoire des sciences

- Hommes et techniques de l'Antiquité à la Renaissance

- De l'outil à la machine

- De la machine au système

- Le défi des robots pensants

- Les machines à penser

- L'empire cybernétique

- Théorie générale et logique des automates