A quoi servaient les plateformes en métal suspendues de la façade de ce bâtiment à Lyon ?
Question d'origine :
Bonjour
L'ancienne chambre du commerce à perrache y a des avancées sorte de de grands balcons de même sur ce bâtiment a quoi cela servaient ils
merci beaucoup


Réponse du Guichet

Il se pourrait que les balcons suspendus des ces deux bâtiments soient des copies de plates-formes de chargement des entrepôts d'origine.
Bonjour,
L'immeuble en caillebotis de métal laqué noir est le bâtiment des Douanes rénové par Jean-Michel Wilmotte qui, pour sa rénovation, a exploité le patrimoine bâti du site.
Rénové de fond en comble, le vieil entrepôt des Douanes construit dans les années 1930 s'inscrit dans ce contexte innovant. La reconversion entreprise dans l'esprit du cahier des charges établi en 2004 par l'architecte François Grether et le paysagiste Michel Desvigne tire profit du volume bâti par un traitement unitaire : un caillebotis de métal laqué noir recouvre la quasi-totalité du bâtiment, du sol au faîtage, rampants de toiture compris. « Cette peau grillagée forme un filtre sur la maçonnerie existante et devient une matière vivante sous la lumière », commente Jean-Michel Wilmotte, qui en attend « des effets cinétiques anoblissant le bâtiment ». C'est pour l'architecte une manière de répondre à la volonté de l'aménageur d'inscrire l'art dans la zone, notamment en associant un artiste à chaque projet architectural afin d'affirmer l'identité du lieu. En façade, cette grille formant mantille découpe les baies existantes de 3 mètres de côté et recadre à l'horizontale les nouvelles ouvertures pratiquées pour éclairer les plateaux aménagés dans les étages. Décollée de la façade, elle laisse passer la lumière à travers sa maille de 18 × 4 centimètres et révèle la maçonnerie d'origine préalablement rénovée. En toiture, la mantille recouvre le complexe de couverture, dont les bacs reposent sur une charpente neuve.
Au faîtage, elle est remplacée par des lignes de brise-soleil au-dessus de la verrière de l'atrium central et de l'étage technique. Selon l'angle de vue et l'incidence de la lumière, le volume ainsi caparaçonné revêt des nuances changeantes, passant du noir intense au gris nuancé, comme autant d'effets occasionnés par la trame. L'uniforme ne lasse guère et l'animation procurée par les balcons suspendus séduit, invitant à d'agréables pauses avec ou sans cigarette. Par leurs structures en saillie, ils réinterprètent sur le mode mécanique les plates-formes de chargement de l'entrepôt d'origine. En pignon, deux escaliers de secours accrochent leurs vrilles sculpturales. Toutes ces pièces rapportées, réalisées en acier galvanisé et peintes en argent métallisé, accentuent l'aspect modulaire et utilitaire de cet accastillage.
Ambiance industrielle
Au final, seul le coin du bâtiment initialement affecté aux bureaux des Douanes est épargné par la mantille. Ce pan de mur est par ailleurs reproduit en réduction sur le quai par le plasticien Krijn de Kooning en guise d'intervention artistique, conformément à l'obligation faite par l'aménageur. Une redondance qui laisse espérer pour l'avenir de meilleures alliances. « On a simplement conservé la silhouette du bâtiment et mis en exergue les plates-formes », résume Jean-Michel Wilmotte, qui s'est fait assister pour les travaux de son confrère lyonnais Philippe Folliasson. La silhouette est toutefois exaltée par les pignons à redans _ ou en pas de moineau _, qui redécoupent le bâtiment dans son environnement et contribuent à forger le caractère signalétique de cette balise plantée en bord de Saône, sous le regard de Notre-Dame de Fourvière.
Source : Les Douanes sous mantille de Lyon Confluence, Les Echos, Francois LAMARRE, 4 mars 2008
Le bâtiment représenté sur la deuxième photographie est l'entrepôt que la Chambre de Commerce a fait construire en 1925 pour stocker des sucres, aujourd'hui nommé La Sucrière. Il serait assez vraisemblable que ces sortes de "grands balcons" ait aussi été des plateformes de chargement mais aucun des documents consultés n'en font mention (La Sucrière, 1932-2012 : 80 ans, doyenne des Docks : des sucres indigènes à la boîte des possibles, Entrepôt commercial, dit magasin général des sucres, puis la Sucrière espace d'exposition). Seul La Sucrière, 1932-2012, p.17, évoque des balcons en porte-à-faux sur la façade ouest. Vous pouvez consulter ce passage en ligne. A noter également que ces plateformes étaient moins nombreuses autrefois comme on peut le voir sur la photo IVR82_20026903150VE de l'Inventaire général en Auvergne-Rhône-Alpes que nous avons contacté pour leur soumettre votre question. Nous n'aurons pas de réponse avant le 18 août pour cause de congés.
Bonne journée