Comment écrire unique dans cette phrase : des œuvres unique ou uniques ?
Question d'origine :
Comment écrire unique dans cette phrase?
Des œuvres uniques,...
ou
Des œuvres unique,...
Réponse du Guichet

Dans votre phrase "unique" est un adjectif. Il s'accorde donc avec son sujet, "œuvres". Il ne s'accorderait pas s'il était un adverbe mais ce n'est pas le cas.
Bonjour,
Pour répondre à votre question, rappelons ici la règle de l'accord telle que donnée par Le Grévisse, Le Bon usage : grammaire française / Maurice Grevisse :
L'accord est le fait qu'un mot variable (que nous appelons receveur) reçoit d'un autre mot de la phrase (mot que nous appelons donneur) ses particularités morphologiques : son genre, son nombre et sa personne.
Dans votre phrase le donneur "les œuvres" est multiple :
Lorsque le donneur d'accord est constitué d'éléments coordonnés, la règle générale est d'accorder avec l'ensemble des donneurs, c'est-à-dire que le receveur se met au pluriel même si chacun des éléments coordonnés est au singulier.
Dans le cas d'éléments coordonnés représentant une seule réalité :
a) Si la réalité est concrète, s'il s'agit manifestement d'un être ou d'un objet uniques, désignés de deux ou plusieurs façons, les receveurs restent au singulier par syllepse :
Un homme, un pèlerin, un mendiant, n'importe, / EST là qui vous demande asile (HUGO, Hern. III, I). — Je crus qu'un être ou qu'une force INVISIBLE l'ATTIRAIT doucement au fond de l'eau (MAUPASS., C., Sur l'eau). [...]
b) Lorsqu'il ne s'agit pas d'un être ou d'un objet concrets, il est plus difficile de savoir clairement si les auteurs envisagent réellement les mots coordonnés comme recouvrant un concept unique, la synonymie étant souvent affaire de sentiment personnel. Il est pourtant vraisemblable que, dans les ex. suivants, les auteurs ont senti les mots coordonnés comme à peu près équivalents, comme deux manières de désigner la même chose ; de là l'accord avec le dernier terme de la coordination.
Suivent des exemples où les donneurs sont unis par une conjonction de coordination, d'autres pour lesquels il ne le sont pas et d'autres où les auteurs ont choisi d'accorder les receveurs avec l'ensemble des donneurs, quoique le singulier paraisse tout à fait justifiable.
c) Un autre cas est celui où il n'y a pas de rapport de synonymie entre les deux termes, mais où la pensée les réunit en une seule réalité ou un seul concept.
1° Soit parce qu'une réalité est désignée par ses composantes.
Qu'est-ce que l'Alsace-Lorraine VIENT d'être durant cinquante ans pour l'Allemagne ? (BARRÈS, Chronique de la grande guerre, t. XIII, p. 183.) — Un aller et retour SERA NÉCESSAIRE.
2° Soit parce que par métonymie on désigne une réalité unique en se référant à une autre réalité qui, elle-même, est multiple.
Bloch-Wartburg [ = le dictionnaire de Bl. et de W. ] le DÉSIGNE comme emprunt (Él. Lapeyre, dans J. Grévin, Tresoriere, S.T.FM., p. LIV. [Comp. § 430] — [...]
A propos des receveurs, ils peuvent appartenir à différentes catégories grammaticales. "Unique", au sens quantitatif comme au sens qualitatif, est un adjectif (voir CNRTL). Théoriquement il s'accorde donc en genre et en nombre avec le nom (ou le pronom) auquel il se rapporte. Ce mot ne s'accorderait pas s'il était un adverbe mais ce n'est pas le cas (voir Qu'est-ce qu'un adverbe ?, Le Robert).
Bonne journée