Je cherche des informations détaillées sur l’évolution historique du Plateau de Méginand
Question d'origine :
Bonjour le Guichet du Savoir,
Après avoir consulté le cadastre napoléonien et la carte d’état-major, je souhaiterais obtenir des informations plus anciennes et détaillées sur l’évolution historique du plateau de Méginand, notamment concernant la date de début de sa mise en culture, les éventuels changements dans la surface forestière, l’ancienneté de la forêt actuelle, la fonction qu’elle pouvait avoir autrefois, ainsi que la continuité ou les transformations des pratiques agricoles au fil du temps. Mon intérêt porte surtout sur la période moderne ou antérieure.
Ou quel que soit le fait historique qui a pu se produire, toutes les informations concernant l’histoire de cet espace m’intéresseraient particulièrement.
Bien cordialement,
Je vous remercie par avance pour votre temps et votre investissement
Arthur Drouin
Réponse du Guichet

L'histoire du plateau de Méginand est encore en friche ou du moins absente de nos collections... Sans éléments de réponse parmi les nombreux documents consultés dans nos collections nous avons décidé de contacter les 5 communes situées sur le plateau. Elles on relayé votre demande auprès d'expert.es, elu.es et historien.nes qui nous l'espérons, ne manquerons pas de vous apporter des informations sur l'histoire impénétrable de ce plateau. Chaque contribution vous sera notifiée en complément sous cette réponse.
Bonjour,
L'histoire ancienne du plateau de Méginand, situé dans le département du Rhône et qui s'étend sur cinq communes de l'Ouest lyonnais (Tassin-la-Demi-Lune, Sainte-Consorce, Saint-Genis-les-Ollières, Marcy-l’Étoile et Charbonnières-les-Bains) semble être un point aveugle de nos collections et un angle mort de l'historiographie régionale... Si l'évolution historique agricole et forestière de ce territoire a pu être incorporée dans des ouvrages portant sur l'histoire des municipalités qui la composent où sur les paysages, le monde rural et encore la topographie des Monts du Lyonnais, nous ne sommes absolument pas parvenus à l'identifier. Par ailleurs, aucun livre ne semble s'intéresser spécifiquement à l'archéologie de ce territoire comme le suggèrent nos recherches sur le catalogue de la BmL, dans le catalogue collectif de France et sur Worldcat.
La consultation de nos atlas et dictionnaires historiques sur la région ou de nos livres sur l'histoire des campagnes et des pratiques agricoles aux alentours de Lyon n'a pas été plus fructueuse. Méginand est systématiquement absent des index, chapitres et sous-titres de chacun de ces documents. Cela est peut-être pire encore sur internet où le plateau est décrit pour ses pratiques sportives mais ne fournit que des informations lacunaires sur son histoire, son patrimoine et les pratiques agricoles qui s'y sont développées.
Sans se décourager pour autant, nous avons donc décider de contacter chacune des 5 mairies dont une partie du plateau est située dans le cadastre communal. Grâce à la gentillesse de nos interlocuteur.ices à l'accueil, votre demande a été relayée auprès de plusieurs personnes potentiellement expertes sur le sujet, des associations d'historien.nes locaux, des élus etc. Nous espérons recevoir des éléments de réponse d'ici les prochains jours ou dans les semaines à venir, vacances obligent... Chaque élément porté à notre connaissance fera l'objet d'un complément de réponse sous cette question.
De notre côté nous admettons notre impuissance et passons le relais aux hommes et femmes impliquées dans la vie et l'histoire de ce territoire. Une littérature grise, ici inaccessible dans nos collections, pourrait apporter de nombreux éléments qui éclaireraient votre recherche. Par ailleurs, nous tenions à vous indiquer que les archives départementales du Rhône, qui pourraient aussi beaucoup vous aider, sont actuellement fermées pour leurs congés estivaux jusqu'au 18 août.
En espérant vous recontacter au plus vite et à bientôt !
Complément(s) de réponse

Bonjour,
Grâce aux concours de M. Calard, président du Groupe de Recherches Historiques de Charbonnières-les-Bains, et de R. Roux, historien de l'association du Groupe de Recherches Historiques de Tassin-La-Demi-Lune, nous pouvons revenir vers vous avec plusieurs éléments relatifs à l'histoire du plateau de Méginand.
En effet, votre demande a incité Mr. Roux a rédiger un petit texte sur l'histoire des lieux. Nous le remercions chaleureusement pour cette belle entreprise et partageons son contenu ci-dessous afin de le porter à la connaissance du plus grand nombre :
Plateau de Méginant
Classé espace naturel sensible, le plateau de Méginant, qui est délimité par le ruisseau de Ribes (au nord) et son affluent le Méginant (au sud), s’étend sur les communes de Sainte-Consorce, à l’ouest, et de Tassin-la-Demi-Lune, à l’est.
Comme la colline de l’Aigas (alors écrit Légat), ce plateau faisait partie des dépendances du château comtal de Tassin jusqu’à leur vente, en 1793, comme biens nationaux.D’après un texte écrit en 2013 par Marie-Pierre Feuillet, alors conservatrice à la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes : La seigneurie (de Tassin) appartient à l'Eglise cathédrale de Lyon qui la revendique au XIIe siècle dans une liste de ses biens portant la date de 994. Son existence est également signalée pour avoir en 1075 ou 1076, accueillit une rencontre solennelle entre l'archevêque Humbert et le comte de Forez Arthaud IV qui se disputent le comté de Lyon.
Le nom Méginant, avec un T final, est celui qui était utilisé avant le milieu du XIXe siècle et qui est adopté par l’Institut Géographique National, l’organe chargé d’officialiser les noms de lieux ou de cours d’eau. L’orthographe Méginand, avec un D final, est celle qui est retenue en particulier par la commune de Tassin-la-Demi-Lune, même si elle ne jouit pas d’un caractère officiel.
Particularité, le plateau de Méginant fait partie de Tassin-la-Demi-Lune mais son lien physique avec le restant de cette commune n’est que d’une cinquantaine de mètres à hauteur de la route reliant Charbonnières-les-Bains à Saint-Genis-les-Ollières. Lors de la création des communes en février 1790, l’ancienne paroisse de Tassin & Charbonnières a fait l’objet d’un démembrement. La logique aurait voulu que le plateau de Méginant soit affecté à Charbonnières, qui est également riverain du ruisseau dénommé aujourd’hui le Ribes. Il y a tout lieu de penser que les chanoines-comtes de Lyon, les membres du Chapitre de la Cathédrale Saint-Jean, jouissaient encore à ce moment d’une autorité suffisante pour maintenir, dans la même unité administrative, l’ensemble des biens dépendant du château de Tassin.
Robert Roux
Vice-président du Groupe de Recherches
Historiques de Tassin-la-Demi-Lune
Et restez connecté car des informations supplémentaires pourraient nous parvenir prochainement !
Bonne journée.