Je recherche des informations sur l'ensemble urbain René Pagès à Caluire et Cuire

Bonjour,

Le projet de l'ensemble urbain construit dans les années 60 à Caluire-et-Cuire dont la place Gutenberg constitue l’entrée du quartier de Montessuy et auquel vous vous intéressez a été mené par René Gagès et non Pagès.

Plus tard, en octobre 2017, un dossier de concertation Réaménagement des espaces publics du quartier de Montessuy - Caluire et cuire réalisé par le Grand Lyon et la Métropole de Lyon, présente successivement :

- le contexte du quartier de Montessuy,
- une vue d’ensemble du projet de requalification du quartier de Montessuy,
- le diagnostic des espaces publics,
- les objectifs du projet d’aménagement des espaces publics,
- les scénarios de réaménagement proposés,
- le calendrier du projet.

Vous pourrez y découvrir le périmètre du projet matérialisé par un plan, p.4 :

- la rue Pasteur entre la rue Professeur Roux et la rue de Montessuy ;

- la rue de Montessuy entre la voie verte de la Dombes et la rue Paul Painlevé ;

- La rue Édouard Branly entre la voie verte de la Dombes et la rue Pasteur ;

- La rue Professeur Roux entre la rue Pasteur et l’allée Turba Choux ;

- La rue Paul Painlevé entre la rue Pasteur et l’allée Turba Choux ;

- L’allée Turba Choux entre la rue Professeur Roux et la rue Paul Painlevé ;

- La place Calmette.

Vous y trouverez des informations, des photos, des plans, des cartes et des croquis. L'article Nature urbaine autour de Lyon 3/4 : Caluire et Cuire, des roses aux vignes, Le Moniteur, 2018, satisfera aussi votre curiosité.

Enfin, le fonds René Gagès, pris en charge par les Archives départementales du Rhône, pourrait également être une source d'informations précieuse pour vous.

Montessuy

D'après la page Montessuy sur le site de Caluire-et-Cuire, le quartier Montessuy a été transformé par l’architecte urbaniste René Gagès et ses associés qui y ont construit un ensemble urbain incarnant une nouvelle vision de la ville et de l’habitat. Circulation, stationnement, espaces verts, zones commerciales… tout a été envisagé dès la conception du quartier pour faciliter la vie des habitants et favoriser le lien social.

Toujours selon ce site, le nom du quartier est dérivé de « Mont de dessus ». Wikipédia ne mentionne pas cette origine du nom :

Le 22 février 1581, Jean Carrat et sa femme vendent à Antoine Vallée une grange nommée Montessus.

Un bourgeois de Lyon, Pierre Vandemore, possédait en 1674 des terres et une maison en ces lieux portant le nom de Montessuy. À sa mort, le 3 juillet 1695, il légua par testament son domaine à l'Hôtel-Dieu de Lyon qui en fit une maison de campagne pour les sœurs hospitalières.

 

Source : Montessuy (quartier), Wikipédia

L'ouvrage Caluire et Cuire, histoire de quartiers / par Jo Basse, Francis Lavorel, Louis Naumin, 1998, disponible dans nos collections, rapporte que 

Montessuy devrait son nom à la famille Chossat de Montessuy, originaire de Bresse, qui possédait ici un vaste domaine. Celui-ci passa ensuite à un certain Pierre Vandermore qui le légua, le 3 juillet 1695, à l'hôpital de Lyon pour en faire un séjour de repos pour ses religieuses.

Voici comment y est décrit le fief de Montessuit,  le 9 mai 1790, lors de l'estimation des propriétés de l’Église, décrétées biens nationaux par décision de l'Assemblé Nationale : un bâtiment à l'usage des sœurs, un bâtiment pour le granger, deux bicherées de jardin clos de hayes et 33 bicherées de vignes.

En mars 1795, à la suite d'une pétition des administrateurs de l'Hôtel-Dieu, le domaine de Montessuy sera excepté de l'aliénation des domaines nationaux pour être affecté au repos et au séjour de convalescence des citoyens et citoyennes voués au soulagement de l'humanité dans l'hospice des malades de la ville de Lyon.

 

En 1831, l'armée en obtiendra la cession des Hospices Civils de Lyon pour l'implantation de la zone fortifiée de Montessuy [...]

 

Bien que démoli il n'y a guère plus de 150 ans, le château de Montessuy est difficile à situer tant l'implantation des chemins a subi des modifications et le site a été bouleversé par l'installation de l'Armée au siècle dernier et plus récemment par l'implantation de l'Unité de Voisinage. L'étude des cartes anciennes, d'échelles souvent approximatives, permet cependant de localiser le château à peu près à l'emplacement de la grande barre, de l'ILN de l'avenue Alexander Fleming.

 

Avant 1930, c'est-à-dire avant le début de l'urbanisation du quartier, hormis les ouvrages militaires, il n'y avait sur les terrains boisés et vallonnés de l'ancien domaine qu'une seule habitation : le Ferme, café champêtre qui accueillait les promeneurs et les joueurs de boules.

S'ensuit une description du plateau que nous passerons car nous ne pouvons pas recopier tout le chapitre. Néanmoins, si vous êtes intéressé·e, nous vous invitons à venir emprunter ou consulter le livre à la BML lors de ses horaires d'ouverture. Mais reprenons un peu.

Après une période d'immobilisme bien compréhensible due à la Première Guerre mondiale et aux conséquences qui en découlèrent pendant les années qui suivirent, c'est la cession par l'armée en 1964 des derniers terrains militaires ainsi que la vente d'une grande partie des terrains maraîchers qui amenèrent l'urbanisation que nous connaissons aujourd'hui.

 

C'est alors que le nom de Montessuy va se déplacer et devenir cette agglomération important constituée de grands immeubles avec son centre commercial, la roseraie, la piscine municipale et la place Gutenberg, terminus de deux lignes de transports en commun, ensemble complété le long de la rue Pasteur et de la rue Lavoisier par des groupes d'habitations, avec autour des HLM, deux centres commerciaux, ainsi que le groupe scolaire Pasteur-Jean Macé et le collège Charles Sénard.

 

Une nouvelle paroisse, Sainte-Bernadette, a été créée il y a quelques années. La maison de l'Emploi et de la Formation vient de s'installer dans les mêmes locaux que le Centre social et culturel de la ville.

 

Ces nouveaux quartiers vont être, à partir de 1965, à l'origine de l'agrandissement de la commune de Caluire et Cuire, qui va passer de 15 760 habitants avant la Seconde Guerre mondiale, à plus de 41 000 habitants au dernier recensement.

 

Ainsi Montessuy, quartier champêtre il y a encore peu d'années, est devenu résidentiel, tout en demeurant fort agréable pour ses habitants.

Un ouvrage plus récent, agrémenté de photos, cartes et croquis, Caluire et Cuire au fil de l'histoire / Bruno Benoît, Bernard Basse ; avec les contributions de Robert Beauverie, Elisabeth Berlingerie, Renée Bernard...[et al] ; de l'association Histoire et patrimoine de Caluire et Cuire, 2022, tente aussi une explication du nom que nous partageons avec vous car, bien que ce ne soit pas le sujet de votre question, cela nous semble important à souligner :

A la limite des terres de Bresse, c'est sa situation dominante qui lui aurait donné le nom de "Mont de dessus" ou Montessus. Aujourd'hui encore, c'est de la place Laurent Bonnevay que l'on a l'une des plus belles vues de Caluire-et-Cuire.

 

On peut compléter cette recherche étymologique en remarquant qu'en bressan, le suffixe "essuy" signifie sec. Montessuy serait donc un mont de dessus sec.

 

Ces explications sont plus crédibles et satisfaisantes que la légende qui voudrait que les Sarrazins s'y soient installés en 732.

Sur la place Gutenberg, réalisée en 2013, voici quelques informations mises en ligne par L'observatoire CAUE, Place Gutenberg - Quartier Montessuy, 69300 Caluire-et-Cuire :

Requalification de la place Gutenberg en place-jardin : étendue de gazon, jardin d’eau, massifs fleuris, aires de jeux, salons de conversation… pour créer un lieu de promenade et de détente pratique, agréable et convivial.

La place Gutenberg constitue l’entrée du quartier de Montessuy, site des fortifications de Caluire datant du 19e siècle, devenu un grand ensemble d’habitations d’environ 1500 logements qui abrite aujourd’hui un peu moins de 20% de la population de la commune.
En 1933, l’armée vend une partie du site à l’Etat qui fit construire la première tranche d’immeubles HBM. En 1964, les 12,5 hectares de terrains sont déclarés « zone d’utilité publique » et l’aménagement du grand ensemble d’habitations débute. De ce grand projet urbain mené par René Gagès est née la place Gutenberg.
Située au contact de la rue Pasteur, un axe structurant de Caluire-et-Cuire et à proximité de la voie verte, une ancienne ligne de chemin de fer transformée en un parc linéaire, la place Gutenberg représente un des espaces publics majeurs de la commune.

Le projet porté par la municipalité de Caluire-et-Cuire devait affirmer la place Gutenberg dans son rôle d’entrée du quartier de Montessuy via la rue Pasteur. En 2010, la commune fait appel à l’agence Urbino afin de l’accompagner dans l’établissement d’un programme. De cette étude il en ressort les éléments de programme suivants :

• Conserver et affirmer les différents usages fédérateurs du lieu
• Mettre en valeur son histoire militaire
• Renforcer les connexions urbaines avec la voie verte, la rue pasteur et le centre commercial situé au cœur du quartier

Sur la base de ce programme, la commune lance en 2011 un concours de maîtrise d’œuvre pour l’aménagement des 7 800 m² d’espace public pour un budget d’1,5 million d’euros. L’agence APS remporte le concours en proposant un projet de « place-jardin ».Ce projet s’organise en deux espaces distincts :
En façade sur la rue Pasteur, un glacis planté de platanes délimité par un ancien rempart est traversé par une rampe PMR en bois qui permet d’accéder à la grande esplanade depuis la rue et facilite la liaison avec la voie verte.
En partie haute, la place jardin s’organise autour d’un axe est/ouest composé d’une grande prairie centrale, d’un bassin et d’un parvis en pierres calcaires qui offre une ombrière en bois comme porte d’entrée au centre commercial. Des espaces plantés plus intimistes cadrent la prairie centrale. Des allées perpendiculaires en zigzag distribuent des circulations nord/sud et raccrochent les entrées secondaires de la place. Une lisière d’arbres en cépée fait la transition entre la place et la voirie qui l’entoure.

La forte composition spatiale de la place, sa palette végétale méditerranéenne, la qualité des revêtements et des ouvrages, ont permis de générer un site paysager remarquable aux multiples usages qui lie les populations du quartier. Toutefois l’intégration du projet au sein de la ville ne tient pas toutes ses promesses. Des problématiques de domanialités sont notamment à l’origine de l’absence d’aménagement des pieds d’immeubles qui entourent la place et d’un manque de lisibilité de la connexion vers la voie verte.

Texte CAUE Rhône Métropole

Sur ce quartier de Caluire-et-Cuire, vous pourriez lire également :

- Montessuy : le quartier, les forts, les habitations / Victor Mangola, où sont également réunis des photos, des plans et des croquis

- Le renouvellement urbain hors procédure d’urbanisme d'un quartier au sein d'une commune déficitaire en logement social. Le cas du projet urbain Montessuy Pasteur à Caluire-et-Cuire (69), Travail de fin d'étude pour le diplôme d’ingénieur de l’École nationale des travaux publics de l’État / Emma Jauvert, 2018

- Montessuy a 50 ans : comment leurs architectes de pères ont créé le quartier, Le Progrès, mai 2018, article consultable en intégralité via Europresse si vous êtes abonné·e à la BML

- Caluire : Montessuy change de visage, Nouveau Lyon, septembre 2021

- Montessuy, un quartier imaginé dans les années 60, Le Progrès, août 2025, article consultable en intégralité via Europresse si vous êtes abonné·e à la BML

Et sur Caluire-et-Cuire :

- Histoire de Caluire-et-Cuire, commune du Lyonnais / Martin Basse, Jo Basse ; préf. du Docteur Dugoujon... et M. François Peissel, 1976

- Les secrets de Caluire et Cuire [Revue] : 90 demeures & châteaux, 2019

- La gazette [Revue] / Histoire et patrimoine de Caluire-et-Cuire, n°124, juin 2025

- Caluire et Cuire et ses rues / Bernard Thivoyon, 2008

- Jasmins et fleurs d'oranger à Caluire et Cuire : 1756-1941 / Christian Fougerouse ; préface de Claude Longre, 2017

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