En quelle année le mur dédié à Jean Moulin et à la Résistance a-t-il été peint ?
Question d'origine :
Bonjour,
en quelle année le mur peint dédié à Jean Moulin et la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale sur l'ancienne prison Montluc de Lyon a-t-il été réalisé par Cité Création ? (Et en combien de temps ?)
En vous remerciant.
Réponse du Guichet

La fresque en hommage à Jean Moulin et plus largement aux hommes et aux femmes résistant.es enfermés entre les murs de la prison de Montluc durant l'Occupation a été peinte par la coopérative artistique CitéCréation. Les travaux ont débuté à l'été 1998 et l'inauguration a été célébrée en avril 1999.
Bonjour,
L'immense fresque murale de près de 200 mètres de long qui recouvre le mur d'enceinte de l'ancienne prison de Montluc a été réalisée par les peintres muralistes de la coopérative CitéCréation, célèbre pour la création de ses œuvres monumentales et ses trompe-l'oeil en centre ville de Lyon (« Le Mur des Canuts », « La Fresque des Lyonnais » etc.), en France et à l'étranger (comme en Suisse ou au Québec).
Cette fresque rend hommage à Jean Moulin, chef de la Résistance française torturé à Montluc par Klaus Barbie et décédé en 1943, comme à tous les infortunés détenus de la Gestapo lyonnaise qui ont séjourné entre ces murs tels que Daisy Martin, Robert Cluzan, Elise Rivet, René Leynaud, Bertie Albrecht, René Pellet, André Bonin, Henri Chevalier, Eugène Pons, Roger Radisson, Eugène Jeunet, Gilbert Dru, Louis Eugène Césard, Jeanine Sontag, Marc Bloc, André Bollier, Albert Chambonnet etc.
Il faut remonter en 1994 pour retrouver l'origine de cet ambitieux projet. Le Comité d'Intérêt Local de Sans-Souci s'est tourné vers la CitéCréation pour leur soumettre un projet mémoriel de mise en valeur du mur d'enceinte alors régulièrement tagué. Véritable "message pour les générations futurs" le projet obtient l'aval du maire de l'époque Raymond Barre et les équipes de la ville et de la coopérative s'accordent sur cette fresque hommage multi-référencée (cf. fond inspiré du tableau Champ de blé aux corbeaux de Van Gogh) :
Sur les 720 mètres carrés disponibles, les artistes ont imaginé une longue fresque qui se décline en plusieurs parties. L'image de deux enfants emmènera le visiteur, ou le promeneur, à travers une réflexion sur l'enfermement et l'histoire des lieux. Une évocation de Van Gogh, le visage mythique de Jean Moulin, es noms de prisonniers comme René Leynaud ou Eugène Pons, les prénoms de déportés comme écrits avec les ongles sur le mur du désespoir, apparaîtront au fil de ce parcours qui s'achèvera sur une note d'espoir avec la course des deux enfants transfigurés. Enfants d'aujourd'hui successeurs des gamins d'hier.
Source : La fresque du souvenir (Le Progrès, 4 août 1998)
Grâce aux archives du journal Le Progrès, nous pouvons affirmer que le ravalement de façade du mur et le début des travaux ont commencé à l'été 1998, mais sans plus de précisions. Les travaux se sont très certainement poursuivis à l'automne. La fresque est datée à l'année 1998 dans l'ouvrage Le Monde des murs peints de la CitéCréation (Éditions lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2004) et en 1999 dans le Guide des murs peints de Lyon (2002). Quoiqu'il en soit, la fresque a finalement été inaugurée au mois d'avril 1999. Voir : La fresque de Montluc inaugurée - Le Progrès (avril 1999). De nombreux artistes et mécènes ont contribué à son élaboration et son financement :
Dans leurs propos pleins de respect pour la fresque qu'ils venaient de contempler, et pour l'émotion qu'elle leur avait inspirée, Christian Philip, Henry Chabert et Jean Flacher ont, tour à tour, salué la bonne idée qu'ont eue Roland Nantermet, Josette Maillon et leur équipe du Comité d'intérêt local Dauphiné-Sans Souci de demander à la Cité de la Création de transformer un vieux mur triste en une oeuvre d'art, qui s'inscrit harmonieusement dans la politique de réhabilitation déjà accomplie dans le quartier, et incite le passant à la réflexion.
Quant à Gilbert Coudène, " grand maître " des artistes qui l'ont réalisée, il a expliqué, avec simplicité, qu'il s'agissait là de la toute dernière fresque que la Cité de la Création réalisera à Lyon. D'où une implication exceptionnelle, qui s'est traduite par une importante participation financière de sa part au financement du projet, mais surtout par une façon de travailler pleine d'humilité, la " Cité " ayant eu à coeur de contribuer ainsi, avec ferveur, à la " mémoire de Lyon " et de ceux qui sont morts pour elle.
D'où, également, un coup de chapeau discret rendu à tous les partenaires " anonymes " - puisqu'il n'était pas question que leur nom apparût écrit sur un tel mémorial - qui ont néanmoins apporté, de bon coeur, toute leur aide à la réalisation de ce chantier. A savoir, le CHRD, la Ville de Lyon, le Ministère des anciens combattants, le Conseil général du Rhône, la Fondation Mérieux, la société Sotram et les peintures Zolpan.
Source : La fresque de Montluc inaugurée - Le Progrès (30 avril 1999) :
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A ce sujet dans nos collections :
Murs mémoires, de Rhône-Alpes à Québec... : 10 ans de fresques au Québec / Corinne Poirieux, Nathalie Bissonnette (Éditions lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2009).
Guide des murs peints de Lyon : Cité de la création. / Françoise Kayser (Éditions lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2002).
La fresque des lyonnais / La Cité de la Création (1995).
Bonne journée.