Pourquoi n'y a-t-il aucun habitant recensé du N° 11 au N°17 de la rue Richard en 1931 ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je fais quelques recherches sur Paul Robert Pasdelou, membre de ma famille, résistant fusillé par les allemands en 1944, lors de son engagement dans la marine à l’âge de 17 ans, il déclare habiter au 17 rue Charles Richards Lyon 3e. Je ne trouve pas son nom dans le recensement de 1931, celui-ci ne mentionne aucun habitant du N° 11 au N°17 de cette rue, qui selon le site ruedelyon.net seraient occupés par une bâtisse de 5 étage. Il en est de même pour le recensement de 1926.
Pouvez-vous me dire pourquoi il n’existe aucun habitant recensé à ces numéros de la rue Charles Richard en 1931?
En vous remerciant pour votre réponse.
Jean G.
Réponse du Guichet
Né le 17 septembre 1914 à Paris et exécuté le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône), contremaître et résistant FFI, Paul Robert Pasdelou, fils de Marie Pasdelou, était marié à Marcelle Drevon et avait deux enfants. Il demeurait à Charvieu (Charvieu-Chavagneux, Isère), route de Vienne, selon la notice du Maitron (dictionnaire biographique des fusillés, guillotinés, exécutés, massacrés (1940-1944).
Nous n'avons pas trouvé le nom de famille "Pasdelou", à l'adresse indiquée par vos soins (17 Rue Charles Richard à Lyon) via le formulaire de recherche du recensement des Archives du département du Rhône et de la Métropole de Lyon (ADRML), pour l'année 1936, l'année 1931 et l'année 1926. En revanche à l'année 1931, il existait bien dans le fichier de recensement une maison au numéro 11 (mais pas au numéro 17).
Concernant la présence du n°17 rue Charles Richard à Lyon, nous avons trouvé sa présence sur le secteur 223 du plan parcellaire en ligne de la Ville de Lyon pour les années 1912-1971.
Bonjour,
Paul Robert Pasdelou, membre de votre famille, résistant fusillé par les Allemands en 1944, et qui aurait déclaré lors de son engagement dans la Marine à l’âge de 17 ans, habiter au 17 rue Charles Richard Lyon 3e, n'apparaitrait pas dans le recensement de 1931, celui-ci ne mentionnant aucun habitant du N°11 au N°17. Qu'en est-il ?
Dans la version en ligne du Maitron, dictionnaire biographique des fusillés, guillotinés, exécutés, massacrés (1940-1944), on retrouve une notice biographique pour Paul Robert Pasdelou, également nommé, Paul Pasdelou, dont le domicile est situé à Charvieu, route de Vienne.
Né le 17 septembre 1914 à Paris (XIVe arr.), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; contremaître ; résistant FFI.
Paul, Robert Pasdelou était le fils de Marie Pasdelou. Il était marié à Marcelle Drevon et avait deux enfants. Il demeurait à Charvieu (Charvieu-Chavagneux, Isère), route de Vienne. Il était contremaître.
Paul Pasdelou était résistant. Le 25 mars 1944, il fut arrêté à Bourg-en-Bresse (Ain) par la police allemande pour « activité terroriste ». Nous savons grâce au témoignage de sa femme, Marcelle Drevon, qu’il fut appréhendé avec son beau-frère, Georges Drevon, et « un ami » (peut-être Georges Didier qui fut également arrêté le 25 mars à Bourg). Paul Pasdelou et son beau-frère furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 10 juin 1944, Paul Pasdelou, Georges Drevon et dix-sept autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité ni objet permettant de les identifier. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Le corps de Paul Pasdelou fut décrit comme suit par les gendarmes : « Le cadavre N°4, mesure 1 mètre 73 et paraît âgé de 35 ans environ. Il a les cheveux châtain foncé ; le visage rond ; tout rasé. Est de forte corpulence. Il est vêtu d’un complet bois de rose à rayures ; d’une chemise blanche à rayures bleues ; […] Il est chaussé de chaussettes gris-vert à cotes, de souliers bas acajou. Il était porteur d’un mouchoir blanc avec encadrement rayures jaunes et mauves et portant les initiales « F.J. » [ou BJ]. Dans la poche extérieure droite de sa veste, il a été découvert une tranche de pain militaire de forme carrée. » Le médecin légiste précisa dans son rapport : « Le corps enregistré sous le N° 277 est celui d’un homme jeune, une trentaine d’années environ, de grande taille (1m, 80) fortement musclé, d’apparence particulièrement robuste. Les cheveux sont châtains foncés. Comme marque particulière l’on relève une amputation de la phalange unguéale de l’annulaire gauche. […] » Son corps portait trois blessures par balles à la tête, au cou et à l’avant-bras. Il fut identifié le 24 juin 1944 par sa femme. Le procès-verbal de reconnaissance du corps fut établi le 15 décembre 1944 au Service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Paul Pasdelou fut homologué FFI. Il obtint le titre d’interné résistant. Son nom est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6). Son nom apparaît également sur le monument aux morts de Charvieu-Chavagneux.
Que dit le Recensement de la population pour l'adresse que vous nous avez indiquée (17 rue Charles Richard Lyon 3e) ?
La page des Archives municipales de Lyon : De quoi parle t-on donne des pistes pour la recherche :
Le principe du recensement global de la population est posé par les révolutionnaires : le décret des 19-22 juillet 1791 impose aux municipalités de tenir un registre nominatif des habitants et de le remettre à jour chaque année. Par la suite, en 1793 et 1795, d’autres textes réglementaires prescrivent de dresser par commune des états de la population, mais ils restent irréguliers jusqu’en 1831.
A la suite de la circulaire du 10 avril 1836 du ministre de l’Intérieur, les recensements sont dressés tous les cinq ans de 1836 à 1936 : 1836, 1841, 1846, etc. Ils deviennent ensuite moins réguliers en raison de leur coût. Du fait des guerres, celui de 1871 a lieu en 1872 et il n’y en a pas en 1916 ni en 1941. Les listes nominatives de recensement sont établies par arrondissement (différent des arrondissements actuels), puis par quartier, dans l’ordre alphabétique ou géographique des noms de rues et enfin selon la numérotation des immeubles. Pour chaque numéro, les individus sont décrits famille par famille, en précisant les noms, prénoms, âge, nationalité, profession, position dans le ménage et d’éventuelles observations. A côté de la population principale sont également comptabilisés la population à part et les hôtes de passage : personnels des établissements militaires et hospitaliers, ouvriers sur des chantiers temporaires, commerçants ambulants, etc.
Bien que la collecte des informations n’ait pas toujours été rigoureuse, la richesse et la régularité des informations recueillies en font une source majeure pour la recherche des personnes, la démographie d’une commune, l’évolution des familles ou encore la sociologie d’un quartier. Entre 1836 et 1936, ces listes sont établies en double exemplaire, l’une pour la préfecture (versées aux Archives départementales jusqu’en 1945), l’autre pour la mairie (aux Archives municipales quand un service existe). Elles deviennent facultatives en 1946 et sont abandonnées à partir du recensement de 1975.
Où dois-je aller ?Aux Archives du département du Rhône et de la Métropole de Lyon (ADRML)
Les listes nominatives de recensement entre 1836 et 1936 (6Mp/1-741) ont été numérisées pour l’ensemble des communes du Rhône, dont Lyon. La recherche se fait par commune puis par rue.
Les listes nominatives de 1954, 1958 et 1962 ont également été mises en ligne, mais avec des lacunes.
Nous n'avons pas trouvé le nom de famille "Pasdelou", à l'adresse indiquée par vos soins (Rue Charles Richard à Lyon) via le formulaire de recherche du recensement des ADRML pour l'année 1936, l'année 1931 et l'année 1926. En revanche à l'année 1931, il existait bien dans le fichier de recensement une maison au numéro 11 (mais pas au numéro 17).
Concernant la présence du n°17 rue Charles Richard Lyon, nous avons trouvé sa présence sur le secteur 223 du plan parcellaire en ligne de la Ville de Lyon pour les années 1912-1971.

Pour en savoir plus sur les plans parcellaires de la ville de Lyon (1861-1995), vous pouvez consulter cette explication détaillée.
Par ailleurs, nous vous conseillons de faire une recherche avec l'adresse qui se trouve dans la notice biographique suscitée du Maitron, à savoir "route de Vienne Charvieu-Chavagneux, Isère". Vous pourrez accéder au recensement de la population ce lieu par les Archives Départementales de l'Isère.
Pour aller plus loin, vous pouvez contacter en fonction de votre demande, les Archives de Lyon, Les Archives Départementales et Métropolitaines ou encore les Archives de l'Isère.
Bon courage dans vos recherche, bien à vous
Sous la colline