Question d'origine :
Vend 24 Oct 2025- A toute l’équipe de GDS, bonjour
Puis-je vous parler grammaire aujourd’hui , ce qui amènera bien sûr ma question ?
La langue française est d’une diversité et d’une richesse incommensurable. Au fil des siècles elle a tellement captivé les hommes de lettres que des noms ont été attribués à certaines bizarreries sympathiques comme :
Si je vous site Victor Hugo « La marié va mal ». Tu l’as trop écrasé, César, ce port-Salut , ou plus simplement, Laval. les plus rapides ont bien compris que j’énonce ici des palindromes.
Ma question (qui ne concerne aucunement les palindromes ) :
Les verbes qui en prononciation phonétique pourraient induire une négation dans la compréhension, ont-il été affublés eux aussi d’un nom spécifique (comme pour palindrome ) ?
Exemple : S’endormir (Phonétique = sans dormir), s’enquérir, s’enfuir, s’enraciner,
s ’enrayer, s’engraisser, s’entrainer etc…
Cette bizarrerie porterait-elle un nom ?
Merci de vos éclairages toujours plus judicieux et …A bientôt
Alane .
Réponse du Guichet
La vie est une affaire de style !
Bonjour,
et merci pour votre étonnement grammatical du jour !
Il est tout à fait légitime en effet de lire dans ces verbes une double lecture phonétique susceptible de brouiller les cartes mais n'est-ce pas le charme de notre langue française qui s'amuse de ses propres chausse-trappes ?
Votre question porte davantage sur les verbes qui admettent les préfixes EN. Nous sommes donc loin des figures de style mais la construction étymologique des mots est tout aussi ludique et passionnante.
Voici ce que nous en dit le très expérimenté Trésor de la langue française à la mention "EN" - préfixe :
en composition avec un substantif, un adjectif qualificatif ou un verbe pour former des parasynthétiques essentiellement verbaux, en-issu du préfixe latin in- dont les sens sont les mêmes que ceux de la préposition de même forme, évoque l'entrée dans les limites d'un espace déterminé, l'acquisition d'un état, d'une qualité nouvelle ou la création d'un nouvel espace, autrement dit le commencement d'une action :
Exemple courant :endormir*, verbe trans. « Faire dormir quelqu'un »
endormir* (s'), verbe pronom. « Commencer à dormir »
Dans ce cas, c'est toujours l'idée « d'entrer dans quelque chose » qui apparaît, mais au figuré.
Vive la langue française et ses drôles d'usages !
Le boom des retraductions