Question d'origine :
Cher guichet,
Les variétés de fruits portent des noms, qui ne sont pas des noms scientifiques, mais de simples appellations normalisées destinées aux jardiniers et cultivateurs.
Je voudrais savoir qui donne ces noms et comment la normalisation a lieu. Si vous trouviez plus particulièrement des renseignements sur la "pavie de Pomponne", je vous en saurais extrêmement gré !
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/01/2007 à 12h12
L'ouvrage intitulé "Le patrimoine fruitier : hier, aujourd'hui, demain comporte un texte écrit par Georges Gueutal, membre de l'association des Croqueurs de pommes qui s'intitule :"L'identification des variétés fruitières sur la base des descriptions anciennes" dont voici quelques extraits :
[Les écrits de l'Antiquité et du Moyen-age] contiennent essentiellement des listes de noms de fruits (surtout des pommes et des poires) sans descriptions approfondies.
- le lieu d'origine ou de culture (pomme de Zurich, pêche des vignes)
- l'odeur ou la saveur (pomme framboisée ou vineuse, de fenouil, fondante, douce)
- l'usage (pomme à cuire, à sécher)
- la forme ou la couleur (ronde, court-pendu, rouge, blanche)
- plus rarement sa maturité (St Jean, St Mathieu)
- quelquefois des caractères associés (Blanche dure, Rouge à cuire, Douce à sécher).
Théophraste (278 avant J.-C.) mentionne six sortes de pommes dont les noms indiquent les caractères ou l'origne (Mélimale, d'Epire).
[...]
[Dans les ouvrages du XVIe et XVIIe siècles, concernant les noms :] se mélangent des radicaux ou mots provenant du celte, du grec ou du latin, des noms de lieux (lieux-dits ou même villages) qui restent introuvables.
[...]
Les synonymies et les homonymies : la plupart des fruits décrits par les pomologues de cette époque ont été débaptisés et rebaptisés au cours des siècles (un peu moins chez Olivier de Serres). Les homonymies nombreuses (les pommes ou poires de Fer, les Capendu, les Rougettes ou Jaunettes, etc.) représentent une autre difficulté assez importante. Quel village ne possédait pas sa pomme à "séchons", sa poire "grandqueue", sa blanche ou sa rougeotte ?
Ces noms déformés, transposés en langues ou en dialectes différents, nécessitent de longues recherches dialectologiques, toponymiques ou étymologiques.
[Les ouvrages du XVIIIe et XIXe siècle] contiennent pour la plupart des descriptions assez poussées des fruits mais aussi des arbres qui les portent. Leroy s'est même attaché à noter tous les synonymes qu'il a pu recueillir (certains fruits peuvent en avoir près de 80), mais aussi à bien différencier les homonymies qu'il a pu relever et à consigner les différences s'y rapportant.
Le second problème est la dénomination du fruit. Les fruits homologués par des sociétés, des congrès pomologiques, ont laissé des traces dans la pomologie ancienne, et il est donc possible de retrouver leur " état civil ". Mais le nom des variétés paysannes, qui n'ont jamais été homologuées, et qui portent des noms locaux, voire des noms patois, peuvent différer d'un village à l'autre. Enfin, les variétés de semis de hasard trouvées dans une haie, un bois, un compost n'ont pas de nom répertorié.
Les pomologues du passé n'hésitaient pas, à côté de la description des variétés, à citer leurs multiples synonymes. Aujourd'hui, la tâche consiste à déceler les variétés similaires étalonnées sous des noms différents et à classer les nombreux synonymes. Toutes ces difficultés montrent que les méthodes d'identification ne sont pas parfaites, et ne font que dégrossir le travail.
Les plus acharnés des chercheurs se sont rapidement rendu compte qu'il fallait beaucoup d'humilité, et que de nombreuses questions resteraient pour longtemps sans réponse.
source : Agence régionale de l'environnement de Haute-Normandie
Le terme « pêcher » vient du latin persica, nom qui lui a été donné par le philosophe grec Théophraste, trois siècles avant notre ère, parce qu'il croyait que l’arbre venait de Perse. Les Romains l'ont appelé Malum persicum, « pomme de Perse ». Le mot est entré dans notre langue au XIIe siècle. En France, « pavie » désigne la pêche à noyau adhérent. Le mot, qui est apparu dans la langue en 1560, est emprunté à Pavie, localité du Gers français, renommée pour ses pêches.
Le terme « nectarine » est emprunté à l'anglais nectarine, mot aujourd'hui tombé en désuétude qui signifiait « doux comme du nectar ». Le mot apparaît en français en 1870. En France, « brugnon » désigne la nectarine dont le noyau est adhérent. Ce mot, qui est apparu en 1680, est dérivé de l'ancien provençal brinho qui l'avait emprunté au latin populaire prunea (prune).
source : www.passeportsante.net
Au regard de ces extraits, inutile de préciser que l'origine du nom d'une variété de fruit peut être très difficile à retrouver. Concernant la pêche appelée "Gros Pavie rouge de Pomponne", nous n'avons pas retrouvé l'origine de son appellation. Nous ne pouvons donc pas vous en dire plus sur le lien qu'il existe avec Simon Arnauld de Pomponne et son père Robert Arnauld d'Andilly.
Pour en savoir plus sur l'origine de l'appellation des variétés de fruits et notamment de la Pavie de Pomponne, nous ne pouvons que vous conseiller de contacter des associations comme l'association des Croqueurs de pommes (contact) ou encore le Centre de pomologie "la Maziere" (contact).
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