Métaux précieux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/04/2007 à 11h45
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Question d'origine :
Madame, Monsieur, bonjour,
Pouvez-vous m'expliquer comment un orfèvre (ou un bijoutier) fait pour distinguer à coup sûr un bijou en aluminium, d'un bijou en argent, d'un bijou en or blanc ou d'un bijou en platine ?
Utilise-t-il un test chimique ou mécanique infaillible en cas de doute lorsqu'il s'agit d'un alliage ?
D'avance merci et bonne journée.
Réponse du Guichet
Le 25/04/2007 à 13h14
Plusieurs techniques permettent de distinguer les métaux précieux.
D'une extrême simplicité et très rapide, l'essai à la pierre de touche permet de déterminer avec une précision relativement bonne le titre or, argent ou platine d'un alliage brut ou d'un objet façonné.
Comme il ne nécessite que peu de matière (approximativement 0,0005 grammes) il n'est pas destructif et est, de ce fait, très utilisé par les bijoutiers et les orfèvres pour expertiser les objets en métaux précieux les plus divers. Avec des réactifs appropriés, on peut également déterminer de manière qualitative la présence de métaux communs comme le nickel, le fer, le cuivre, le zinc par exemple.
D'une manière générale, cet essai permet une bonne approche du titre réel d'un alliage et est un auxiliaire précieux pour la bonne marche de l'essai par coupellation. Toutefois, il faut se méfier du test par pierre de touche car il doit être conforté par la présence des poinçons surtout avec l'or 8 et 9 carats qui s’avèrent plus difficile à tester.
Les couverts en plaqué argent dû à leur grosse couche de plaquage ne sont pas décelés par le test à la pierre de touche. La présence des poinçons du titre (soit 800, 835 ou 925 en règle générale; tête de minerve pour la France) est indispensable de même qu'une bonne souplesse du couvert. On peut voir des séries trafiquées avec des poinçons 800 ou autre qui s'avèrent plaqués.
METHODOLOGIE : On frotte le métal sur une pierre à touche afin de laisser une trace. Ensuite, on applique l'acide du titrage supposé.
Pour l'or, on a quatre acides de titrage :
- le 8 à 10 carats
- le 14 carats (AU 0,585)
- le 18 carats (AU 0,750)
- le 21,6 carats (AU 0,900).
Selon la réaction de la trace, on peut être amené à répéter l'opération. Par exemple l'or 14 carats va rougir et s'atténuer sous l'acide 18 carats. En appliquant l'acide 14 carats, la trace ne bouge pas; il s'agit bien d'or 14 carats.
En ce qui concerne le plaqué or, la trace laissée sur la pierre à touche disparaîtra tout de suite. Cependant, l'or plaqué à très fortes couches peut induire en erreur, c'est pourquoi une plus longue trace sur la pierre du bijou sera faite afin d'user complètement la couche de plaqué.
La présence des poinçons est aussi un bon élément de contrôle.
Le 0.750 doit être en général inscrit dans un losange. Les poinçons 18 ct ou kt doivent inspirer la prudence, aussi veillera t-on à s'assurer de la présence du poinçon du fabricant.
En Italie, cela correspond à un chiffre suivi du sigle de la ville. Par exemple 1 AR pour l'usine UNOAERE de arrezo au sud de florence.
En Belgique et en France, cela est plus complexe; il s'agit de sigles parfois abstraits.
Utilisée pour la détermination de la teneur en or et en argent d'un alliage, la coupellation est une méthode d'analyse vieille de plusieurs siècles. Elle utilise la remarquable propriété qu'a le plomb en fusion de dissoudre à haute température les oxydes des métaux communs. Cette méthode, extrêmement précise, permet de déterminer des titres or jusqu’au dixième de millième (soit 0,1 g pour 1000 g de métal allié).
Aujourd'hui, sa grande précision, son faible coût et sa simplicité relative lui permettent de rester la méthode d'analyse privilégiée face aux techniques spectrométriques et rayons-X .
Bien qu'étant moins précises que la méthode traditionnelle "par coupellation", les méthodes modernes que sont la spectrométrie et les rayons-X présentent de nombreux avantages tels que l'automatisation, la rapidité d'analyse et donnent une image d'excellence technologique. Elles permettent également l'analyse simultanée des divers composants de l'alliage, y compris les non-précieux.
Spectrométrie : Divers appareils spectrométriques existent aujourd'hui à des coûts abordables. Sa souplesse d'utilisation en font un outil polyvalent à même de réaliser par ailleurs des analyses non routinières.
Rayons-X : En raison de son coût élevé et de sa compléxité (interférences entre les éléments de l'alliage), seules les grandes fonderies industrielles ont développé avec succès en matière de précision ce type d'analyse.
La spectrometrie par rayons-x et laser (fluoresence de masse)
Grâce à cet appareil sophistiqué, on peut déterminer par un balayage de surface la quantité d'atome de chaque élément.
L'appareil, selon son échantillonage d'alliages et de métaux, est plus performant ou pas. Le test prend environ 180 secondes et permet d'avoir un pourcentage assez fiable de l'or présent à moins de 1% et même parfois encore mieux pour les appareils les plus chers.
Avantage : on n'abîme pas le bijoux ou la pièce (pour les monnaies). Contrairement aux acides, cette méthode permet par exemple pour un lingot de déchet d'or, de voir les nuances de ces déchets point de vue titrage
Il permet en outre de tester les autres métaux comme le platine ou l'argent, mais il ne permet pas de déceler un couvert plaqué argent car l'appareil ne teste que les 5 à 10 premiers microns de matières.
Source: Métaux précieux.net
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