langue des sorbes

Réponse du service Guichet du Savoir

Le peuple sorbe jadis et aujourd’hui

Les Sorbes, ou Sorabes, sont les descendants de tribus slaves implantées dans la région située entre l’Oder et l’Elbe à partir du VIe siècle, pendant les grandes invasions. Les Germains les appelaient les Wendes, se référant aux historiographes de l’antiquité romaine, qui désignaient par Veneter l’ensemble des peuplades non germaniques implantées à l’est du Limes. C’est ainsi que Pline le Jeune, vers l’an 100 après J. C., désignait par Venedi un peuple vraisemblablement slave de la région située entre l’Oder et la Vistule. Plus tard, le mot Wendes est resté dans la langue allemande, mais cette dénomination n’a jamais été adoptée par les descendants des tribus slaves implantées entre l’Oder et l’Elbe. Le nom de Surbi, que portait à l’origine l’une de ces tribus slaves, a fini par désigner l’ensemble des Slaves de la région, les Sorbes (Serbja en haut sorabe, Serby en bas sorabe), qui ont conservé jusqu’à aujourd’hui leur spécificité ethnique.

Les tribus slaves de la région entre l’Oder et l’Elbe furent soumises au Xe siècle par Henri Ier, roi de Franconie et de Saxe, puis regroupées sous l’autorité du margrave de Brandebourg au XIIe siècle. La ville de Brandebourg doit du reste son nom à Branibor, la citadelle sorbe qui s’élevait sur la rive de la Havel, et qu’Albert l’Ours enleva en 1157. Christianisation et germanisation des Sorbes commencèrent donc au Xe siècle, puis s’accélérèrent aux XIIe et XIIIe siècles du fait de l’implantation de colons franconiens, flamands, thuringiens ou saxons.

Les Hohenzollern, burgraves de Nuremberg, entrèrent en possession du Brandebourg en 1415. Ce n’est qu’en 1618 qu’ils héritèrent du « duché de Prusse », pays slave conquis par les chevaliers Teutoniques au XIIIe siècle, qui devint le berceau de la monarchie prussienne en 1701.

En 1815, le Congrès de Vienne réorganisa la Prusse en dix, puis huit provinces, et la « province de Brandebourg » remplaça l’ancienne « Marche de Brandebourg », sans toutefois en conserver la configuration exacte.1 C’est ainsi que la Basse Lusace, précédemment saxonne, fut attribuée à la Prusse en 1815, ce qui enrichit de 65 000 personnes environ la population sorbe du Brandebourg.2 En 1871, année de l’unification allemande, les Sorbes vivaient donc sur le sol prussien depuis déjà treize siècles.

Aujourd’hui, environ 60 000 Sorbes vivent encore en Lusace, pour les deux tiers en Haute-Lusace (Saxe), dans la région de Bautzen, et pour un tiers en Basse Lusace (sud du Brandebourg), dans la région de Cottbus. Le sorabe (lusacien ou wende), seul idiome slave qui a survécu jusqu’à aujourd’hui en Allemagne, est proche du polonais dans le Brandebourg (bas sorabe), et du tchèque en Saxe (haut sorabe). Hormis des différences lexicales, il existe aussi des différences phonétiques et grammaticales entre ces deux parlers sorabes. Le sorabe n’est plus parlé aujourd’hui qu’en Lusace, alors qu’il était jadis pratiqué dans toute la région située entre l’Oder (à l’Est) et l’Elbe ainsi que la Saale (à l’Ouest), soit sur une bonne partie du territoire actuel de la Saxe, de la Saxe-Anhalt, de la Thuringe, du Brandebourg et du Mecklembourg-Poméranie occidentale.
Source : edel.univ-poitiers.fr


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Voici quelques autres exemples :

- Non-respect des droits culturels du peuple sorbe en Allemagne / unhchr.ch
Questions spécifiques / unhchr.ch

- Sorabe / wikipedia

- La langue sorabe / tlfq.ulaval.ca
L'aire sorabe en Allemagne / tlfq.ulaval.ca

- L'histoire et le présent de la minorité des Slaves sorabes / radio.cz

- L'origine du sorabe + dictionnaires / lexilogos.com

- Globalisation et transmission du patrimoine sorabe / tcm-kp.de

- Le sorabe en Allemagne / uoc.es

- Les Sorabes de Lusace / ethnisme.ben-vautier.com

- etc.

Encyclopaedia Universalis ajoute les précisions suivantes :

Une chaire de langue sorabe a été créée à l'université de Leipzig. L'Institut pour l'étude du peuple sorabe a son siège à Bautzen.


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- les catalogues du sudoc
- ceux du kvk

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