Carrières Romaines
DIVERS
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Le 16/07/2007 à 07h30
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Question d'origine :
Bonjour cher Guichet,
Je souhaiterais savoir quels étaient les conditions de travail des esclaves dans l'exploitation des carrières sous la rome antique ? .
Merci par avance
Réponse du Guichet

La situation de l'esclave romain varie beaucoup selon son affectation :
• l'esclave rural exécute les travaux agricoles, et vit une condition pénible, surtout dans les grands domaines agricoles. Les révoltes d'esclaves de la Rome républicaine sont qualifiées de guerres serviles ou révoltes ancillaires, et sont parties des régions d'agriculture intensive : Sicile, Campanie. La plus célèbre fut celle menée par le gladiateur Spartacus en 73 av. J.-C.. Spartacus vainquit plusieurs armées romaines avant d'être à son tour vaincu. La répression féroce servit d'exemple dissuasif à de futurs révoltés.
• les esclaves dans les mines étaient les plus maltraités.
• l'esclave en ville est généralement mieux loti. Dans les maisons modestes, les quelques esclaves étaient proches du maître et faisaient partie plus ou moins de la famille. Dans les grandes maisons (domus), les tâches nombreuses et variées permettent une spécialisation, distinguant des emplois « nobles » (magister) : secrétaire, comptable, pédagogue, etc. et des emplois ménagers mineurs (minister). De nombreux locuteurs grecs esclaves étaient précepteurs. La prostitution, peu évoquée par les historiens, est une réalité constatée par exemple à Pompéi par les graffitis et les lupanars.
• l'esclave public appartient à l'État (la cité ou Rome). Il assure les tâches d'intérêt général, et travaille pour les services municipaux : là encore, les situations sont contrastées selon que l'on est affecté à la voirie, au service des bâtiments publics, ou au contraire aux tâches de bureau de l'administration. En bas de l'échelle, les esclaves affectés aux mines sont de véritables forçats.
Source
Dans son ouvrage Une histoire de l’esclavage, De l’Antiquité à nos jour (Librairie générale française, 2002), Christian Delacampagne fait référence aux esclaves dans les carrières, dont le sort s’apparentait à celui des esclaves dans les mines, déjà mentionnés dans l’articles de Wikipedia pointé précédemment : « A côté des esclaves privés (servi privati), il existe une autre catégorie, celles des esclaves publics (servi publici) (…). Nombre d’esclaves publics sont affectés aux tâches les plus épuisantes (sur les chantiers de construction, dans les carrières ou dans les mines), ainsi qu’aux plus dangereuses (équipages des navires de commerce, exposés aux naufrages et à la piraterie) » (p. 78).
Dans un article d’
Voici ce qu’écrit Joël Schmidt dans son livre Vie et mort des esclaves dans la Rome antique (Albin Michel, 2003) au sujet de la mine et des carrières : « La lettre au front ! Cette lettre K qui était gravée au fer chaud sur les fronts des esclaves cloportes, on la distinguait aussi sur les visages des condamnés à d’autres bagnes, dont celui des mines. Le travail d’abatage et d’extraction des pierres dans les carrières, notamment en Sicile et en Espagne, était particulièrement pénible (…). Plaute (…) a pu imaginer sans difficulté la condition éprouvante des « mineurs » antiques. Dans Les Captifs, le maître Hégion décrit sadiquement à son esclave Tyndare le sort qui l’attend : "Emmenez-le ; qu’on lui cherche de fortes et pesantes chaînes. Après cela tu iras aux carrières, pour te distinguer de tes collègues qui en tirent huit pierres par jour, ta tâche sera double ; sinon tu recevras six cents coups d’étrivière… La nuit il sera attaché et surveillé. Et le jour il tirera les pierres du fond d’un souterrain (…).
Lorsque le malheureux s’échappera par miracle de ce monde concentrationnaire, il le comparera « aux Enfers » et aux supplices qu’on y subit jusqu’à épuisement du corps ; c’est le mythe de Sisyphe descendu dans l’atroce réalité des carrières où tout un peuple de la nuit, abruti par les coups et l’absence de sommeil, découpe les pierres et marbres destinés aux temples lumineux et aux villas paradisiaques d’une Rome triomphante » (p. 83-84).
Les « polars historiques » de Steven Saylor, dont le dernier - Le Jugement de César - évoque notamment la condition des esclaves dans les mines, pourraient contribuer à étayer votre réflexion.
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