Question d'origine :
Bonjour,
Tout le monde sait que l'expression "malgré que" n'est pas correct (sauf dans l'expression "malgré qu'il en ait") et que l'on doit utiliser "bien que" ou "malgré le fait que".
Pourtant l'expression est courante au XVIIe siècle. On la trouve encore fréquemment chez des auteurs du XIXe et l'emploi le plus récent que j'ai trouvé - au hasard de mes lectures - datait des années des années 1920 (chez Gide).
Alors, d'où vient l'idée que cette expression n'est pas correcte ? et de quand date cette étrange condamnation ?
Merci à tous,
Catulle
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 29/08/2007 à 08h41
La conjonction, ou locution conjonctive «Malgré que » (dans le sens de bien que…, encore que…, quoique…, tout… que), suivie du subjonctif, est employée depuis fin du XVIIIe s.
Elle a été formée sur la préposition « malgré », d’après le modèle de nombreuses locutions conjonctives correspondant à des prépositions (avant que, après que, dès que, sans que, etc.).
Malgré que a peut-être appartenu d’abord à l’usage populaire. La locution n’a plus ce caractère, comme le montrent de nombreux exemples, qui font fi de la résistance des puristes (comme l’Académie ou le "Littré", qui l’estiment incorrect sauf avec « avoir » : « Malgré qu’il en ait »).
Pénétrant de plus en plus l’usage littéraire (Vigny, Maupassant, Barrès, Proust, Gide, Mauriac, Cocteau, etc.), il devient difficile de l’interdire absolument ou de le condamner sévèrement.
Sources : Le Grand Robert de la langue française, Le bon usage, Le site Synapse.fr
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