Réponse du Service Guichet du SavoirEn réalité l'éditeur n'est pas celui qui imprime les livres, mais celui qui les fait imprimer pour les rendre accessibles au public. L'éditeur détermine les qualités physiques du document, à paraître, la maquette, tandis que l'imprimeur réalise la fabrication des exemplaires.
Pour avoir une idée des différentes étapes de la chaîne du livre, où l'on distingue bien les tâches de l'éditeur et de l'imprimeur, reportez-vous à l'article de l'encyclopédie wikipédia sur l'
édition de documents :
"
La « chaîne du livre »
La création : L'auteur rédige son œuvre. Il peut le faire de sa propre initiative ou sur commande d'un éditeur. Une fois terminée, l'œuvre est remise sous la forme de manuscrit à un (ou plusieurs) éditeur(s).
De l'auteur à l'éditeur : Le manuscrit est reçu par l'éditeur. L'éditeur conclut un contrat d'édition avec l'auteur. C'est ce que l'on appelle la publication à compte d'éditeur. Elle ne donne lieu, de la part de l'auteur, à aucun versement d'argent. L'éditeur, en revanche, peut verser un à-valoir à l'auteur, qui représentera une avance sur les droits que ce dernier percevra sur les ventes du livre. Cette avance est généralement "remboursable", c'est-à-dire que l'auteur ne percevra à nouveau de l'argent de l'éditeur qu'une fois que l'avance aura été "remboursée" par les droits d'auteur. Si, par exemple, l'auteur se voit garantir un taux de 10% sur le chiffre d'affaires net hors taxe de la vente de son ouvrage, il percevra pour 1000 exemplaires vendus et un prix de vente hors taxe - sans la TVA, qui est de 5,5% sur les livres - de 14 euros : 1000 x 10% x 14 = 1400 euros. Admettons que l'éditeur a versé à l'auteur à la signature du contrat une avance "remboursable" de 1000 euros, l'auteur ne percevra plus que 400 euros. En revanche, les contrats d'édition prévoient la plupart du temps que les à-valoirs restent acquis à l'auteur, quoi qu'il arrive. Si, donc, l'ouvrage que nous avons pris en exemple ne se vend qu'à 500 exemplaires, et que l'auteur ne doive percevoir que : 500 x 10% x 14 euros = 700 euros, alors qu'il a perçu à la signature du contrat une avance de 1000 euros, il ne devra rien à l'éditeur.
De l'éditeur à l'imprimeur : L'auteur remet son manuscrit définitif à l'éditeur. L'éditeur procède à une première lecture. Il peut demander à l'auteur de réécrire tout ou partie de son œuvre. Il peut aussi effectuer des changements lui-même et les soumettre à l'auteur pour approbation. Il peut déléguer tout ou partie du travail à un assistant d'édition. Il s'agit à ce stade de préparer la copie. Puis le texte part à la correction. Un correcteur pointe les erreurs de grammaire, de syntaxe, d'orthographe du texte. Ensuite intervient un maquettiste, qui effectue la mise en page et intègre si nécessaire les éléments fournis par l'éditeur (bibliographie, index, sommaire, notes,...), en respectant la feuille de style de la maison d'édition ou de la collection dans laquelle le livre est publié (grosseur des caractères, police, foliotage, etc.). En général, l'éditeur a fourni au maquettiste un « chemin de fer », c'est-à-dire un plan page à page de l'ouvrage. Une fois prêt, le livre est à nouveau relu (la lecture sur épreuve) par l'éditeur et l'auteur. L'auteur signe ensuite un bon à tirer qui valide la version finale. En parallèle, l'éditeur a travaillé sur le projet de couverture, avec un photographe ou un illustrateur, et un graphiste. Il a aussi rédigé la quatrième de couverture (le texte qui apparaît au dos du livre).
Dans certains cas la responsabilité de la maquette est confiée à de véritables artistes qui disposent d'une grande liberté de création ( Pierre Faucheux, Massin).
L'impression : En amont, l'éditeur et le chargé de fabrication ont déterminé ensemble la qualité du papier, son grammage, le procédé à utiliser pour la reliure, ainsi que l'imprimeur auquel il sera fait appel, à qui un devis, garantissant des délais de livraison, a en général été demandé. Une fois que le bon à tirer a été signé, le fichier informatique du livre est envoyé à l'imprimeur qui sort une première copie (appelé traceur, ozalid, ou Cromalin). Les dernières corrections sont apportées afin de valider l'impression finale. La quantité du tirage et les choix d'impression (papier, couverture, matériaux divers et qualité de l'impression) sont définis par l'éditeur en fonction du public concerné et du tarif de l'ouvrage. "
L'éditeur a une fonction intellectuelle et économique dans la fabrication du livre alors que l'imprimeur assure la mise en oeuvre des technologies permettant de reproduire les textes et illustrations sur des supports plans.