5eme Régiment Infanterie Coloniale
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 15/10/2007 à 16h37
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Question d'origine :
Bonjour,
Je sais par le journal d'un poilu de 1914 que lors de la mobilisation il a couché au 82, rue de Saint Cyr à Lyon avant d'embarquer à la Part Dieu pour aller au front.
Ce poilu faisait partie du 5eme Régiment d'Infanterie Coloniale basé à Lyon...Ce que je voudrais savoir c'est où était la caserne de ce régiment : à Vaise ? comme le laisse entendre ce poilu...Quand a t'elle été détruite ?
Peut on trouver des vues anciennes de cette garnison.
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/10/2007 à 10h49
Après consultation des Annuaires de Lyon sur la période concernée, il ne peut s'agir du 82 rue de Saint-Cyr, mais plus certainement du 82, chemin de Saint-Cyr. La rue de Saint-Cyr, partie du Ve arrondissement de Lyon (aujourd'hui dans le 9e ardt), s'achève en effet au n°78 entre 1912 et 1915. Le numéro 82 du chemin de Saint-Cyr, lui aussi dans le 5e arrondissement à l'époque, est occupé pour la même période par un(e) certain(e) JOUBERT, marchand(e) de chiffons au détails. Ceci étant, l'erreur de nom de voie par "votre" poilus, n'a pas une grande incidence dans la mesure où d'une part elles sont toutes deux localisées dans la même zone géographique et où d'autre part aucune caserne n'est signalée dans ce quartier de la rive droite de la Saône.
Un court texte intitulé "Lyon, garnison coloniale", publié dans la Revue Historique de l'Armée à l'occasion du Bimillénaire de Lyon (n° spécial de mai 1958, pp. 159-161), nous en donne d'ailleurs confirmation.
Il faut attendre la fin des grandes manœuvres de 1913 pour que Lyon devienne garnison coloniale. Dans les premiers jours d’octobre 1913 le 6e régiment d’infanterie coloniale sous le commandement du colonel Blondeau, suivi par le 5e RIC sous les ordres du colonel Fonsagrives, débarquent à Lyon. Alors que le 6e RIC est stationné au fort Saint Irénée, le 5e prend quant à lui ses quartiers dans la caserne Serin sur la rive gauche de la Saône.
Malheureusement, comme le soulève une série d’articles du Progrès sur les casernements de Lyon et de la région Rhône-Alpes (à consulter à partir du 8 oct. 1913), notre ville n’a pas réussi à combler ses besoins en hébergements militaires alors que 180 000 hommes supplémentaires doivent être logés à la hâte au début de 1913.
Au moment de la déclaration de la guerre, les 5e et 6e régiments d’infanterie coloniale – des unités exclusivement composées de recrues métropolitaines accomplissant leur service – stationnent effectivement dans la XIVe région militaires de Lyon. Dès le mois d’août 1914, la brigade est envoyée sur le front.
Compte tenu de la date de votre journal et du fait que notre ville était certainement incapable de loger cette brigade coloniale à la veille de la Guerre, il n’est pas impossible que votre poilus ait été logé directement chez l’habitant, pratique relativement courante au même titre que la location par l’armée de bâtiment civils, voire même d’édifices religieux après la loi de Séparation de 1905.
Pour finir, nous vous signalons que la Bibliothèque de Lyon conserve un important Fonds sur la Guerre 1914-1918 qui fait l’objet d’une Heure de la découverte (sur inscription à l’accueil de la Bibliothèque ou par tél. au 04.78.62.18.07.)
A lire également pour approfondir le sujet :
- Lyon capitale des Outre-Mers, La découverte, 2007 (bientôt disponible en lecture sur place à la Documentation régionale)
- "Lyon, ville de garnison", chap. 7 des Défenses de Lyon : enceintes et fortifications, pp. 206-219.
- La défense de Lyon, catalogue d’exposition, Lyon, décembre 1986.
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