Question d'origine :
Bonjour,
Existe t'il des ouvrages relatant la vie des prisonnier de guerre sur les "pontons anglais" ar
rimés le long des côtes anglaises à la fin du 18 ème siècle?
Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet

« Les pontons sont des prisons flottantes de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Ce sont des navires de guerre désarmés — c'est-à-dire, dans le langage maritime, démunis de moyens de navigation, ce qui dans ce cas allait jusqu'à la suppression des mâts — et ancrés à proximité des côtes. On y entassait les prisonniers en grand nombre, l'avantage étant évidemment qu'un personnel réduit suffisait à surveiller les prisonniers.»
Article Pontons sur Wikipedia
Voir aussi : Les Pontons-prisons fin XVIII Angleterre.
La page Prisonniers des pontons anglais pendant les guerres napoléoniennes vous donne des pistes bibliographiques.
Les témoignages de Louis Garneray, ami du célèbre Surcouf, sont très détaillés et vous pouvez trouver en ligne une version d’Un corsaire au bagne intitulée Mes pontons, Louis Garneray, dans Wikisource :
« Un ponton, personne ne l’ignore, est un vieux vaisseau démâté, à deux ou trois ponts, qui, retenu par des amarres, présente presque l’immobilité d’un édifice de pierre.
Je ressens encore l’impression pénible que me causa la première vue du Protée : ancré à la file de huit autres prisons flottantes, à l’entrée de la rivière de Portchester, sa masse noire et informe ressemblait assez, de loin, à un immense sarcophage. […]
À présent, je demanderai la permission au lecteur, avant de poursuivre, de donner une description exacte et complète de l’intérieur d’un ponton : cette description me semble indispensable pour l’intelligence des récits qui vont suivre.»
Suivent les descriptions de « l’habitat », de la nourriture, du traitement fait aux prisonniers. Les chapitres suivants décrivent aussi les activités, manufacture ou études.
Voiles et voiliers au début du XIX ème siècle, Martine Acerra, avec des peintures et gravures de Louis Garneray peut être localisé sur le Sudoc et sur le catalogue de la BNF.
A la BNF :
Tom Souville, corsaire calaisien (1777-1839). [Signé : Louis Dumolin.] [Texte imprimé]
Publication : Paris, 5, rue Bayard, (1901). Gr. in-8 ̊, 16 p., portrait
Et sur le Sudoc :
Vie et aventures du capitaine de corsaire Tom Souville, ses combats, ses évasions, 1777-1839, par Henri Chevalier. - Paris : E. Plon, Nourrit et Cie, 1895
Voir le résumé de ses aventures dans l’ouvrage en ligne Histoire des corsaires, Jean Merrien, surtout les pages 192 et 193 pour la description des pontons.
Autre témoignage sur le catalogue de la BNF :
Athanase Postel : corsaire et aventurier / [présenté par] Michel Lefèvre
Publication : La Rochelle : la Découvrance éd., 2007
« Athanase Postel (1780 Boulogne-sur-Mer, 1842 Desvres) raconte sa vie de "garçon ordinaire devenu marin alors que rien ne l'y prédisposait et entraîné, au fil des évènements, dans une carrière qui dura près de vingt-trois ans". Il s'embarque sur les navires d'État, les corsaires, les bâtiments de commerce et même sur un négrier. Il a connu les prisons et les pontons anglais, les rigueurs de la Terreur, les naufrages. Il a participé à la prise de Cayenne et de la Martinique. »
Enfin, trouvé sur le web, mais pas sur les catalogues de bibliothèque :
Marote, Henri Ferdinand, Souvenirs d'un corsaire ostendais, 1811-1814. Texte présenté et adapté par A. de Burbure de Wesembeek.
Bruxelles, Dessart, 1943. In-12, 231-[1] pp., broché). « Réédition de la dernière partie des mémoires du corsaire Marote, la seule disponible, concernant essentiellement sa captivité à bord des pontons de Chatham ou dans les prisons écossaises pendant le Blocus continental. Le manuscrit complet de ses aventures a disparu. »
Pour des ouvrages d’analyse, vous trouverez à la BNF :
Pontons et prisons sous le Premier Empire [Texte imprimé]
Publication : Paris : F. Teissèdre, 1998
80-Abbeville : Impr. F. Paillart
Description matérielle : 142 p. : couv. ill. ; 24 cm
Collection : Collection du Bicentenaire de l'épopée impériale ; 8
(Contient un passage sur les prisonniers français des anglais)
Et en anglais :
Titre(s) A history of Napoleonic and American prisoners of war 1756-1816 [Texte imprimé] : hulk, depot and parole / Clive L. Lloyd
Publication : Woodbridge : Antique collectors' club, 2007
Description matérielle : 1 vol. (384 p.) : ill. ; 30 cm
(Les descripteurs sujets précisent entre autres : Pontons (navires) -- Grande-Bretagne -- 1789-1815)
Plus spécialisé, sur le Sudoc :
Les mémoires du Docteur Bertin et des chirurgiens navigants sur les prisonniers des pontons d'Angleterre, 1801/1825...., Anne Peyron. Contient en annexe de nombreux textes sur les conditions de vie sur les pontons.
Portant exclusivement sur les pontons, on trouve encore l’indispensable Les sépulcres flottants : prisonniers français en Angleterre sous l’Empire, Philippe Masson.
« A bord de ces sépulcres flottants, les prisonniers en butte aux brutalités des gardiens et à la thérapeutique barbare des chirurgiens, étaient rongés par le chagrin, la faim et la maladie. Si certains réussirent à surmonter l’épreuve par l’étude et une extraordinaire ingéniosité dans le travail, beaucoup de ces malheureux, les Raffalés, tombèrent au dernier degré de déchéance humaine ».
L’auteur rétablit quelques vérités que le témoignage romanesque de Garneray a pu masquer. Il rappelle aussi que les prisons flottantes de Cadix n’avaient rien à envier aux geôles anglaises et que le sort des prisonniers anglais en France sous la Révolution fut encore plus terrible. Vous pourrez aussi consulter la bibliographie pour d’autres titres, dont cela va de soi, plusieurs références en anglais.
Pour le plaisir, lire aussi Le ponton, T. 2 des Passagers du vent, François Bourgeon
Pour une vision plus générale des systèmes pénitentiaires en Europe, il existe une somme, ouvrage d’un des premiers à avoir étudié si largement les prisons, témoin d’une époque où l’on commençait à prendre conscience de l’inhumanité des traitements infligés aux prisonniers :
L’Etat des prisons, des hôpitaux et des maisons de force en Europe au XVIIIe siècle, John Howard (la Bibliothèque possède aussi une édition de 1788).
Tout au long du XIXe une réglementation internationale se mettra progressivement en place sans que les pontons disparaissent complètement. Il n’est d’ailleurs qu’à interroger dans un moteur de recherche les termes «prisons flottantes» pour constater l’actualité de votre question.

Les pontons de Portsmouth, Louis Garneray.
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