Question d'origine :
Je cherche des renseignements biographiques sur Claude Dolet, fils d'Etienne, né en 1539
Réponse du Guichet

Bonjour,
On sait relativement peu de chose sur la vie du fils d'Etienne Dolet.
Concernant tout d'abord sa naissance en 1539, la source principale dont nous disposons est l'ouvrage composé par son père, Genethliacum, traduit en français sous le titre : L'avant-naissance de Claude Dolet, fils de Estienne Dolet : premièrement composée en latin par le Père, et maintenant par ung sien amy, traduicte en langue francoyse. Oeuvre tresutile et nécessaire à la vie commune : contenant comme l'homme se doigt gouverner en ce monde.
( cf Vie d'Étienne Dolet de Jean François Née de La Rochelle )
On apprend notamment, si l’on se réfère à l’adresse rédigée par Claude Cottereau à Dolet en tête de l’ouvrage, que sa mère, Louise, née Giraud, est une lyonnaise de condition modeste, que Dolet épouse en 1538.
La biographie de Dolet écrite par Richard Copley Christie consacre un chapitre à cette ode du père au fils (voir page 329, Le Genethliacum et l'Avant-naissance).
C’est dans le même ouvrage que l’auteur nous fait part de ses spéculations concernant la vie du fils ; deux sources lui servent de référence : l’ouvrage déjà cité de Née de la Rochelle, qui ne dénombre au XVIIème siècle pas plus de deux personnes qui porte ce patronyme : un Léon Dolet, avocat et échevin de Paris en 1603, et un Jacques Dolet qui remplit les mêmes fonctions en 1623. Et la biographie Estienne Dolet, sa vie, ses œuvres, son martyre de Joseph Boulmier, qui reconnait qu’après la mort de Dolet, « on perd complètement la trace de son fils ».
Christie complète ces bribes d’informations par quelques révélations, dans le chapitre qu’il consacre au fils d’Etienne Dolet :
… j’ai trouvé à la fin que Claude Dolet vivait dans l’aisance de 1570 à 1585 à Troyes, ville importante de France pour la fabrication des papiers, où les imprimeurs de Lyon allaient chercher le papier dont ils avaient besoin pour leurs travaux ;et la publication d’une édition du Second Enfer en 1544 (par Nicole Paris) nous prouve que Dolet avait des relations dans cette ville, où je suppose qu’il a été arrêté pour la dernière fois. Parmi les manuscrits de la bibliothèque nationale se trouve une traduction française de l’Ethique d’Aristote dur à Nicole Oresme. Ce volume est un grand in-quarto écrit sur vélin d’une écriture d’une quinzième siècle, et orné de nombreuses miniatures, vignettes et lettres initiales ; sur le dernier feuillet on lit la note suivante : « Cest livre de Ethiques est de Messire Bertran de Beauvau… et le acheta à Paris le XXIIIe jour de May l’an mil CCCC quarante sept. » et au dessous : « Et depuis à Claude Dolet qui demeure à Troyes et l’acheta le XXVII decembre M.Ve.LXX au dict Troyes. » (…) Quinze ans après la date de l’inscription de Claude Dolet, c'est-à-dire en 1585, je trouve une personne du même nom parmi les échevins de la ville. |
Ces concordances (rareté du nom de famille, identité du nom de baptême, l’âge, les relations d’Etienne Dolet avec Troyes, et le goût littéraire dont témoigne l’acquisition de cette édition de l’Ethique d’Aristote) font supposer à Christie qu’il s’agirait bien du même Claude Dolet, fils d’Etienne Dolet.
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