marmotte
DIVERS
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Le 16/07/2008 à 20h02
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Question d'origine :
Bonjour Pourquoi ne trouve-t-on des marmottes qu'en montagne ?
Réponse du Guichet
Le 17/07/2008 à 11h35
Nous vous conseillons de lire cet article de l'encyclopédie Encarta :
En voici un extrait :
1
adaptation (biologie), ensemble des caractéristiques (et de leurs modifications) qui permettent à une espèce de se maintenir dans un milieu donné, et, lors de changements de cet environnement, de survivre et de continuer à se reproduire. Ces caractéristiques peuvent être anatomiques, physiologiques ou comportementales. Le phénomène d’adaptation est lié au processus d’évolution par sélection naturelle.
2
L’adaptation est la possibilité pour une espèce de développer de nouvelles armes pour survivre dans un environnement inhabituel. Chaque espèce possède en effet un certain nombre de caractères dits adaptatifs, qui maintiennent l’adéquation entre l’espèce et son milieu, autorisant sa survie et sa reproduction. Les caractères adaptatifs sont l’utilisation optimale des conditions et des ressources de l’environnement, la défense adéquate contre les prédateurs et la protection contre toute autre condition défavorable à la survie de l’espèce.
Quant à la marmotte, l'ouvrage
La marmotte est apparue au miocène en Amérique du Nord. Période s'étendant de dix à vingt-cinq millions d'années environ, c'est une époque géologique de développement intense de la majorité des mammifères actuels ou disparus (tels que les mastodontes). De l'Amérique du Nord, les marmottes ont colonisé l'Eurasie en passant par le pont (devenu détroit) de Bering. Elles ont suivi les plaines de l'est européen, le long des glaciers du nord et se sont installées en Europe occidentale jusqu'en Espagne. A cette époque, son aire de distribution, en France par exemple, était beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui et on la trouvait pratiquement dans toutes les parties du pays (présence de fossiles). Son aire de répartition était étendue en Belgique méridionale, en Hongrie et en Croatie-Transylvanie. A cette époque son habitat était situé à des altitudes inférieures à celles d'aujourd'hui.
C'est à la fin du pléistocène (cette époque géologique commença il y a environ deux millions et demi d'années pour se terminer il y a dix mille ans) que le climat s'est réchauffé et a favorisé la croissance des forêts. Comme cet habitat ne convenait plus à la marmotte, elle s'est déplacée en altitude dans les Alpes, les Carpates et les Tatras. Ce changement s'est soldé par une forte diminution de sa population.
La marmotte alpine a probablement disparu des Pyrénées dès la fin de la période glaciaire. Elle a également disparu de la Slovénie, du Jura, des Apennins et de certains cantons suisses. Sa disparition a ensuite été remarquée dans le Vercors, les Carpates méridionales et en Allemagne, dans l'Allgàu occidental. Son aire de répartition s'est encore réduite jusqu'au début du XXe siècle. Cette disparition était en partie due à la pression cynégétique ainsi qu'à la perte de son habitat à la suite de l'extension de l'exploitation agricole dans certaines régions. Cependant ces dernières décennies on a pu observer en Europe une augmentation de la population de marmottes. Ceci est principalement dû à l'aménagement de zones protégées, la déprise agricole et la désaffection des chasseurs.
Selon Ramousse et al., le but de la réintroduction est de «supprimer les difficultés qu'aurait cette espèce à reconquérir son aire antérieure du fait du morcellement des paysages et de l'apparition de nouveaux éléments de cloisonnement de son espace vital». En effet, un cloisonnement trop important empêche le brassage génétique avec d'autres populations de marmottes. Ceci a pour conséquence une augmentation de la consanguinité qui mettrait à long terme son existence en danger. La réintroduction ou le renforcement d'une population déjà existante a un double but, celui d'un apport de sang nouveau et l'établissement d'une masse critique d'individus permettant une meilleure hibernation.
Dès la fin du XIXe siècle déjà, des opérations de réintroduction et de repeuplement ont été entreprises dans différentes régions d'Europe comme la Suisse (Fribourg en 1883, Vaud), l'Allemagne (Bavière en 1887), l'Autriche (Styrie, Carinthie, Salzbourg, Tyrol et le Voralberg), la Slovénie et dans les Bas Tatras.
Des marmottes capturées dans les Alpes ont aussi été relâchées dans le massif de la Grande Chartreuse en 1940, puis de nouveau à partir de 1983. D'autres ont été introduites dans le massif du Vercors en 1974 et 1975, afin de renforcer une population très clairsemée. En dehors des Alpes, plusieurs introductions ont été réalisées avec succès en divers sites montagneux en France: c'est le cas des Pyrénées en 1948. Une étude conduite entre 1961 et 1972 sur l'introduction de la marmotte alpine dans les Pyrénées révèle que les animaux relâchés se sont tout d'abord disséminés sans créer de colonies. Des groupes familiaux isolés s'étaient formés sans pour autant qu'il y ait création d'une colonie. Les familles étaient séparées au minimum par une distance de 300 m ou même par des cols. Il est curieux de constater que ces familles occupèrent préférentiellement les pierriers importants ainsi que les éboulis denses à gros blocs. Ainsi dans cette région tous les pierriers ont été occupés de préférence et aucune famille ne s'est installée en zone de prairies. Afin de trouver une explication à ce comportement, il eût été intéressant de savoir de quel type de biotope provenaient ces familles de marmottes. Et la question se pose: ont-elles recherché instinctivement un milieu semblable à celui d'où elles avaient été transférées ou bien ont-elles sciemment choisi cet endroit qui convenait le mieux pour établir leur territoire? Il se pourrait que le choix des pierriers, plutôt que les prairies, ait un but purement stratégique. Dans la mesure où ces marmottes n'ont pas encore eu le temps de creuser des terriers, les blocs de rochers peuvent leur fournir de multiples abris provisoires leur permettant dans un premier temps de se protéger des prédateurs. Selon les observations de Giboulet et al. les espaces de prairies situés au-dessous des éboulis ont été par la suite aussi occupés et les marmottes y ont creusé des erriers. Ceci étayerait donc l'hypothèse selon laquelle, lors d'une nouvelle colonisation, la sécurité prime sur l'accès aux zones d'affouragement.
L'introduction de la marmotte dans les Pyrénées était en partie motivée par le fait que ce rongeur fait partie du menu de l'ours brun. En effet, en Amérique du Nord, les ours raffolent des marmottes et ils n'hésitent pas à creuser afin de les cueillir au fond de leurs terriers. Cependant en Europe la situation est différente, la marmotte des Alpes et l'ours brun vivent dans des biotopes différents. Alors que l'ours brun réside et chasse principalement dans les forêts, les marmottes alpines vivent hors des forêts au-dessus de la limite des arbres, un endroit où l'ours brun ne s'aventure guère.
En 1964 et 1972, la marmotte alpine fut introduite dans trois départements du massif Central: la Drôme, le Cantal et l'Ardèche où l'espèce s'est bien adaptée. Elle a également été introduite dans le Jura, les Vosges, les Alpes Slovènes et les Carpates. Pour la réintroduction des marmottes dans un lieu donné, il est à noter qu'une certaine masse critique est primordiale. Ainsi des études ont établi que l'introduction de vingt marmottes dans un site donné constitue une population minimale pour sa survie. Malgré ces précautions, toutes les tentatives de réintroduction de la marmotte n'ont pas été couronnées de succès; ce fut le cas dans le Jura et les Vosges.
Actuellement les introductions de marmottes des Alpes dans de nouveaux biotopes sont déconseillées depuis l'adoption en 1985 de la recommandation R/85/15 de la Communauté européenne, puis de celles d'organisations internationales comme l'UlCN. La marmotte alpine fait maintenant partie des espèces protégées de la faune (Annexe III, Convention de Berne, 1979, ratifiée par la France en 1990. Annexe III, convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, 82/72/CEE). Donc sur le plan international la marmotte alpine est une espèce non domestique, appartenant au patrimoine biologique international. Elle fait partie de la liste des espèces de gibier dont la chasse est réglementée, mais cependant ne figure pas sur la liste des animaux classés nuisibles.
Aujourd'hui la marmotte des Alpes vit principalement dans l'arc alpin du sud-est de la France jusqu'en basse Autriche, mais nous la trouvons également dans les Pyrénées, le massif Central et le massif des Tatras.
Autres documents :
- la.marmotte.free.fr
- alpesoiseaux.free.fr
- marmotte : étymologie
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